Aubigné commune des Deux-Sèvres - page 2

Les fiefs
Trois hameaux d'Aubigné datent au moins du XVe siècle : le Bois-Giffard, le Pas-des-Chaumes et Prémorin. Ils se constituèrent grâce aux terres concédées par le seigneur de Chef-Boutonne qui accorda, en outre, aux habitants des trois nouveaux villages, le droit de pâturage pour leurs bestiaux, dans la forêt seigneuriale.

Les seigneurs
Gabriel Aisse, seigneur de l'Isle, habitait la paroisse d'Aubigné. Il fut maintenu noble en 1667. Ses deux filles abjurèrent le protestantisme, le 14 mars 1671. En 1688, Corgniol de Tessé était seigneur de Bret.

En 1744
Il y avait, en 1744, seize métairies dans la paroisse. «En 1804, c'est, note le préfet Dupin, une plaine fort sèche, dont la partie est plantée en vigne. Il n'y a presque pas de fourrages. Tout le profit consiste dans la vente de vin pour faire de l'eau-de-vie, et dans le commerce sur la laine et les agneaux».

La Révolution
Jean Chandault fut le dernier, prieur-curé d'Aubigné. Dès le début de la Révolution, il déclara vouloir se démettre de ses fonctions sacerdotales et, peu après, il se maria. La paroisse d'Aubigné resta quelques années sans curé. On y nomma, en 1803 l'ancien aumônier de Chizé, l'abbé Bourloton. En 1791, estimant le moment propice à leurs revendications, les habitants demandèrent la nomination d'un syndic afin d'intenter un procès au seigneur de Chef-Boutonne, Lamoignon de Malesherbes, à propos des droits qu'ils prétendaient détenir dans sa forêt.

Les petits maraudeurs
Le conseil municipal d'Aubigné, dans sa séance du 10 août 1833, demanda que le régent [instituteur], le sieur Ferdonnet, puisse accueillir dans son école «moyennant 1f.25, 1f.75 et 2f.25, suivant leur âge, les enfants de la commune, qui se livrent habituellement à la mendicité et passent leur temps à vagabonder, à marauder et à voler». Un peu plus tard, les mêmes édiles émirent le vœu que ledit Ferdonnet continuât d'enseigner à Aubigné, «attendu qu'il remplit avec conscience les obligations de sa profession».

Trésor enfoui
Vers 1845, deux mille deux cent cinquante pièces de monnaie furent découvertes à Aubigné par un cultivateur qui débarrassait d'un tas de pierres son « champ de la chapelle ». Numismates et historiens estimèrent que ces pièces avaient été enfouies entre 1204 et 1206, une époque de durs combats, alors que Philippe-Auguste reprenait à Jean-sans-Terre la province momen-tanément devenue anglaise.

La verrerie de Fleury
Au hameau de Fleury, près d'une chapelle aujourd'hui disparue, on a trouvé, à une assez grande profondeur, des débris de verre. Il semble que la verrerie de Fleury, sur le fonctionnement de laquelle on manque de détails, ait été transportée, pour des raisons de commodité, dans la forêt de Chef-Boutonne.

Démographie
Aubigné comptait 590 habitants en 1821, 706 en 1846, 506 en 1881, 431 en 1901, 398 en 1931, 393 en 1962, 319 en 1975, 303 en 1982.____________________________
L'Notre école avec ses deux cours : on ne mélangeait pas les serviettes et les torchons en 1960. En 1962 je rejoins (CE2 et CM1) la classe préfabriquée de Mme Arphel (on voit cette classe que l’on pensait provisoire, au premier plan). La cour grouillait d’enfants : les gros amours de l’après-guerre...
Les jeunes ne se souviennent pas du train à vapeur qui allait et venait de Saint-Jean d’Angély à Saint-Saviol, mais beaucoup ont joué dans la cabine de la halte de Fleury : http://pioussay.wifeo.com/le-train-saint-jean-dangely-saint-saviol.php
La forêt d’Aulnay [Aulnay-de-Saintonge (Charente-maritime)]
Bulletin SMMA n°14-1995, article de Denis Chapacou septembre 1995.

Voir :
http://www.observatoire-environnement.org/respiree/informations-pratiques332.html

http://www.codes-et-lois.fr/feeds/wikipedia/_5630d6d2624b4d5485a7fcfae1cdfea6

https://fr.wikipedia.org/wiki/For%C3%AAt_d'Aulnay

Le massif forestier

D’une superficie de 4 000 hectares dont 2 070 en Charente Maritime, le reste dans le département des Deux Sèvres, le massif forestier d’Aulnay représente une des reliques de la grande forêt d’Argenson qui joignait les forêts d’Aulnay, Chizé et Benon. La flore et la faune y sont assez riches. L’on y trouve plusieurs variétés d’orchidées, ainsi que la Genette et le Circaète Jean le Blanc.
http://www.lanouvellerepublique.fr/Deux-Sevres/Communes/Niort/n/Contenus/Articles/2016/04/23/FETE-Balade-du-muguet-en-foret-d-Aulnay-2694067

La forêt domaniale
D’une superficie totale de 1 961 hectares d’un seul tenant, dont la moitié se trouve dans chaque département : Deux Sèvres et Charente Maritime, sa plus grande longueur est de 9 kilomètres et sa plus grande largeur de 3,5 km ; elle présente une partie très étroite de 300 mètres seulement. Située au sommet d’une ligne de partage des eaux de deux affluents de la Boutonne, son altitude varie de 156 à 100 mètres. Son sous sol formé d’un calcaire fissuré assez dur appartient au système jurassique. Les deux principales essences de bois en sont le chêne et le hêtre.

Dès la préhistoire, des hommes ont vécu tout autour de ce massif forestier. De nombreux vestiges d’époque néolithique en attestent.
L’époque gallo romaine a également laissé de très nombreux et importants sites alentour, dont Aulnay.

A l’intérieur de la forêt, près de la lisière au lieu dit Le Pavé, se trouve « un camp » d’environ 75 m de côté. Des tuiles à rebord et des céramiques sigillées ont été trouvées dans un champ tout proche. Ceci ne nous apporte cependant aucune preuve quant à l’origine de ce camp, qui n’a pas encore livré tous ses secrets.

Au Moyen Age, cette forêt, ceinturée au nord par la commanderie Templière d’Ensigné et le prieuré d’Ensouan (qui dépendait de l’Abbaye de Fontdouce), était traversée par une partie des innombrables pèlerins se rendant à Saint-Jacques de Compostelle. Plus à l’est, se trouvait le château des Mazerolles qui fut cédé par Eustache de Montbron vicomte d’Aunay, à Damoiselle Béatrix Aisse, par un contrat en date du 24 mai 1483.
Des douves profondes ainsi qu’un imposant parapet intérieur en sont les vestiges encore visibles au lieu dit La Doue de Mazerolles, commune de Paisay le Chapt.
A la limite nord est de la forêt et des bois de Saleigne était située La Gaillarderie, qui figurait encore comme un lieu important sur la carte de la forêt au XVIIe siècle.
Ce site, qui se trouve dans la commune d’Aubigné, a été étudié par Raymond Proust, qui donne les renseignements suivants dans le bulletin de la société historique et scientifique des Deux Sèvres du 3ème trimestre 1970 : «C’est un trapèze mesurant 300 m de hauteur, 250 et 160 m de bases. Le côté qui marque la limite de la Charente Maritime, est bordé d’un double fossé intérieur, emprunté par un ruisseau d’hiver et dans lequel une charrette pourrait passer sans être vue. Sur les autres côtés, le fossé est simple mais aussi profond. Il s’interrompt au nord en face d’une parcelle boisée parsemée de tas de cailloux, et dont le contour évoque le plan d’un château, peut être le Gaillard dont le nom s’est perpétué dans La Gaillarderie».

Elle fut également le lieu de garnisons ou de combats dont le cadastre actuel conserve encore le souvenir par le nom de certains lieux dits : Les Batailles, entre les Vacheries et Saint-Léger ; le Bois des Gallois, près des Loges de Saint Léger ; le bois de bourg Bataille près de Vinax ; la Fosse aux Morts à proximité de La Foye ; la commune de La Bataille, près de Chef-Boutonne où eut lieu la violente bataille de l’an 1061 entre les armées de Guy Geoffroy, comte du Poitou et Belles de Foulques de Rechin et Geoffroy le Barbu.

Plusieurs lieux dits situés bien au sud du massif forestier nous rappellent d’autre part que ce dernier représentait une notion de frontière ; nous retrouvons en effet Montdevis près d’Aulnay ainsi que Mondevis près de Vinax.
Un sceau en bronze du XIIe ou XIIIe siècle qui fut trouvé au hameau de Pas des Chaumes, porte un écusson triangulaire losangé d’argent et de gueules au chef d’argent, avec la légende circulaire suivante : S. GVILLERMI DOMINI FORESTE.

A la fin du XIIe siècle, c’est Guillaume quatrième du nom qui était vicomte d’Aunay.
Au XVe siècle, la forêt faisait partie de la Vicomté d’Aunay qui fut acquise le 14 août 1508 par Dame Louise de Savoie, mère de François 1er. A la mort de cette dernière en 1531, cette forêt fut réunie au domaine royal.

Au XVIIe siècle, chargé par Louis XIV de la «Réformation des eauës et forest» en la Généralité de Poitiers, Jacques Honoré Barentin, dont les sentences civiles et militaires furent rendues à Fontenay le Comte du 30 avril au 27 mai 1667, condamnait de nombreux riverains y compris des nobles se prétendant des droits en cette forêt et qui en profitaient pour la piller. D’autre part, certains droits jugés valables étaient maintenus par ces sentences.
Le rapport sur l’état des forêts faisant suite à ces sentences est d’une grande valeur documentaire. Celui de la forêt d’Aulnay fut publié en 1667 dans «La Réformation Générale des Forest et Bois de Sa Majesté, de la Province du Poictou».

Au XVIIIe siècle, la Gruerie Royale d’Aunay était desservie par plusieurs gardes ou gruyers dont la notabilité était certaine, puisque plusieurs de ces gardes qui résidaient en la paroisse de Saint Mandé ont leur sépulture dans l’église.

Après la Révolution, la forêt devint Domaine de l’Etat. D’autre part, à cette même époque où le bois représentait la principale matière énergétique locale, le sous sol étant propice à l’extraction de calcaire et de marnes argileuses, de nombreux fours à chaux et tuileries se trouvaient en activité, tant en lisière qu’à l’intérieur du massif forestier, notamment sur les communes de La Villedieu et Saint Mandé.

La forêt était également propice à l’implantation de verreries car les matières premières nécessaires à la fabrication du verre se trouvaient aussi sur place : bois, sable ainsi que potasse fournie par les fougères.

Les seigneuries de Chantemerlière et Ferrières possédaient leur verrerie. Le puits de la verrerie de Chantemerlière existe toujours. A Ferrières, attenant à ce qui était le mur d’enceinte, les nombreux déchets de verre trouvés ont permis d’en connaître la production : verre de grand luxe et bouteilles, dont une a été récupérée intacte. Une bouteille semblable dont on ignore le contenu a été vendue chez Christie’s à Londres en décembre 1991 pour la somme de 590 livres.
D’autres verreries existaient autour de la forêt, notamment à Fleury.

Dans un autre ordre de choses, les droits de « pacage » et « panage » (droit d’emmener les porcs «paître les glands»), ainsi que les dégâts faits par les loups constituaient deux des préoccupations locales des riverains de la forêt ; l’on en trouve les traces dans certains cahiers de doléances aux Etats Généraux de 1789 :
- paroisse de St Mandé, art.2, «La forêt dAulnay dont une partie est située dans cette paroisse pourrait fournir une légère ressource pour les pacages si elle avait la liberté d’y mener pacager le bétail...»
- paroisse de La Villedieu, art. 4 : «Presque tous les hameaux de cette paroisse sont voisins de la forêt dAulnay ; le pacage dans les rejets de vingt ans et au-dessus leur serait d’une grande ressource si on voulait leur accorder».
Paroisse de Vinax, art. 2 : «Que le pacage de la forêt dAulnay leur fut permis dans les endroits où il n’y a nul agât à faire» ; Art. 3 : «Qu’il soit permis aux syndics des assemblées municipales situés sur les reins des forêts de convoquer des assemblées aux fins de faire des battues dans les mêmes forêts, pour tuer ou pour chasser les loups qui font des dégâts les plus notoires sur leur gros et menus bétails».
A la fin du siècle, des battues étaient organisées, le registre du canton de Néré porte à la date du 4 Messidor de l’an V le texte suivant :
«N° 13 Chasse aux loups.
Arrêté du département des Deux Sèvres du 25 prairial dernier qui porte que la quatorze messidor il sera fait une battüe de chasse aux loups, renards et blaireaux dans la forêt d’Aunay sous la surveillance de l’Administration forestière dudit département. Certifié pour copie conforme par le citoyen Billotte, président de l’Administration centrale du département de la Charente Inférieure, y joint la lettre d’envoy de cette dernière Administration du 28 dudit mois de prairial dernier.»
Au XIXe siècle, l’exploitation du bois était une activité importante pour les riverains dont les nombreux métiers en rapport avec le bois étaient pratiqués dans les villages limitrophes.
Dans le seul village de Gâtebourse : pellier, sabotier, menuisier, charpentier, tonnelier, scieur de long, charbonnier. II en était ainsi dans presque tous les villages limitrophes de la forêt.
Des ouvriers travaillaient également à l’intérieur de la forêt, notamment des charbonniers, et des cantines où se trouvaient nourriture et boissons.
Les maisons forestières de La Borne de Saint Léger, Les Fontenelles et La Croix de Vinax, furent construites en 1852. La maison forestière du Rond-Point fut construite en 1853 et le pavillon tout proche de cette dernière, en 1880.
A la fin du siècle, la Direction des Forêts établissait annuellement un procès verbal pour la forêt d’Aulnay «dans laquelle les riverains demandent à exercer le pâturage du bétail par tolérance». Ce procès verbal situait les parcelles « pouvant être livrées au parcours », ainsi que la quantité de bêtes permise et la date limite du pâturage qui se situait au 1er novembre.
Dans chaque commune autorisée, le conseil municipal nommait un pâtre «qui aura droit de surveillance sur tous les bestiaux des propriétaires de ladite commune, qui seront pacagés dans la partie de la forêt domaniale d’Aulnay située sur le territoire de la commune...»
Au XXe siècle, c’est l’administration des Eaux et Forêts qui gère le patrimoine forestier, chaque année des coupes de bois sont mises en adjudication et les pâturages en forêts ne sont plus pratiqués. Les chasses à courre y sont toujours renommées.
L’ensemble forestier domanial d’Aulnay comprend aujourd'hui, outre cette forêt, les forêts de Chef-Boutonne (814 ha) et d’Ensigné (100 ha), acquises respectivement en 1953 et 1980. La gestion en est assurée par l’Office National des forêts.
Des résistants dans les Petits Bois d'Aubigné attaqués le 15 août 1944
La résistance dans le Mellois voit naître un groupe à Ardilleux créé par Albert Dubray en 1941. Ce groupe s’est spécialisé dans l’aide aux réfractaires, la fourniture de faux papiers et de cartes de rationnement. Des volontaires sont recrutés pour des missions armées et instruits par Fernand Jousseaume. Les maquisards s’installent à la ferme de Séligné, près de la Motte-Tuffaud. Puis les initiateurs formeront le groupe Fernand à partir des groupes Eprinchard-Dubray et des volontaires niortais-mellois et lezayens. Ce maquis prend naissance à Fontadam entre La Pommeraie et Clussais.
« Vers la fin juillet 1944, le groupe Jousseaume quitte Fontadam et vient s’installer au Petit-Bois d’Aubigné. Les frères Dubray, dont le groupe de Chef-Boutonne comprenait : R. Sivadier, Gallas, massé, H. Désafit, R. Sauquet, Bouteiller, etc. ont rejoint ce groupe qui compte 50 à 60 hommes, et dont le cuisinier est le populaire Bajus. »
Le camp du Petit-Bois d’Aubigné sera détruit par les Allemands le 15 août 1944, ils ne trouveront sur place que des véhicules mais fusilleront le pauvre Jean Cosset, jeune garçon de La Rochelle et comptable du groupe, qui s’était absenté pour aller chercher du ravitaillement. Les Allemands l’ont cueilli à son retour… Ses camarades et leurs prisonniers se sont repliés en bon ordre, à pied, pour rejoindre les bois de Hanc. Le 19, ils s’installaient à Pliboux.
Plus d'informations sur la résistance en Mellois :

http://www.stmartinlesmelle.fr/spip.php?article151
 



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