Aubigné, description et histoire

Le nom d’Aubigné (Albign = gentilice Albinius ou Albinus + -acum = suffixe gallo-romain qui désigne un domaine) apparaît pour la première fois dans l'acte de la donation que fait Cadelon, vicomte d'Aulnay, à l'abbaye clunisienne de Montierneuf à Poitiers en 1081. Ce don comprend l'église (Ecclésia de Albignacum), son prieuré et divers droits de pâturage dans la forêt d'Aulnay.

Voir Aubigné depuis le ciel : http://aubigne.monpatelin.fr/vue-satellite-aubigne-79110.html
 
Mais le village est probablement beaucoup plus ancien car nous savons que la bataille que se livrèrent les armées de Foulques le Réchin l’Angevin et de Guillaume VI de Poitiers, duc d'Aquitaine), le 21 mars 1061, aboutit à la destruction du bourg qui se trouvait au lieu-dit Bourg-Sanglant. Ce village s'était certainement implanté autour d'une ancienne villa romaine car plusieurs tessons de tegulae et d’imbrices y ont été trouvés.
Le village actuel est au carrefour des routes qui mènent d'Aulnay à Chef-Boutonne et d'Aigre à Brioux-sur-Boutonne.

http://www.conseil-general.com/local/mairies-villes-communes/mairie-aubigne-79110.htm

A l'époque médiévale la région est couverte par la Grande forêt d'Argenson qui va de la forêt de Benon aux frontières du Marais, aux forêts de Tusson et de Boixe en Charente. Dans les clairières qui s'agrandissent par essartage, quelques villages sont implantés dans des lieux stratégiques.

http://andre.j.balout.free.fr/charente%2816%29_pdf/angoumois_forets010.pdf

Aubigné, 2915 hectares, est la plus vaste commune du canton (ancien canton) de Chef-Boutonne. On y a découvert divers vestiges préhistoriques, notamment au Pas-des-Chaumes, des pointes de flèches, une hache polie, etc... Le Peu (du latin podium = lieu élevé, colline au sommet arrondi) sur la même route est un nom du XIIe siècle ; La Brousse (buisson) quartier de Semoussais à cheval sur 3 communes, qui est situé sur un promontoire au carrefour du chemin de La Rochelle et du chemin de Romazières, un des anciens chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle.

Marrant : http://www.lanouvellerepublique.fr/Deux-Sevres/Communes/Aubign%C3%A9/n/Contenus/Articles/2016/06/04/La-medaille-de-la-famille-a-Gilberte-Pallard-2738675
En 1853 il y avait chasse à courre en forêt de Chef-Boutonne. Le Pas-des-Chaumes rassemblait des amis charentais. L'un d'eux, Edgar de Champvallier, nous raconte en vers un week-end dans ce petit village à l'occasion d'une chasse à courre.
http://artethistoire.blogs.charentelibre.fr/media/01/01/3384352464.pdf


La fête se poursuit...
Hennessy possédait la forêt de Chef-Boutonne. Dans les années 1930-1950 Maurice Michaud en était le “régisseur” et la cagnotte “cheuillit” en 1953 quand la forêt fut vendue à l’état !
http://smma.argenson.free.fr/article.php3?id_article=42

Voir aussi : http://documents.irevues.inist.fr/bitstream/handle/2042/24268/RFF_1960_4_237.pdf?sequence=1

 
Bret (inventaire de la maison Brez en 1313, Brest en 1457, Brectz en 1460 & 1487, etc.) est un toponyme d'origine celtique (bré = colline, tertre en breton + les finales st, tz, ctz... indiquent un espace collectif). Enfin Nanteuil( Nanto-ialos = clairière cultivée) et Balet (Baled = petit hangar rudimentaire) sont des toponymes celtiques qui se trouvent à proximité du hameau.
C'est à l'initiative de Marie de Montbron, dame de Chef-Boutonne, à partir de 1455 que s'accélère le défrichage des forêts ; les lieux-dits "La Rente", "Les Rompis" sont de bons indicateurs des essartages du XVe siècle.

Le Pas des Chaumes : le 22 janvier 1481 Marie de Montbron concède aux frères Alain et Étienne Beaumont 8 journaux à prendre sur la forêt de Chef-Boutonne.

Bois-Giffard est créé par Jean Coudray dit "Génicot" à qui Marie de Montbron concède en février 1481 quatre journaux de terre, à prendre à l'extrémité sur de la forêt sur le chemin de Bret à Romazières, il peut y construire une maison à quatre travées.

Prémorin est concédé à Jean Daniau et Jean Bouyneau le 2 décembre 1484.

Au lieu-dit La Gaillardrie, entre Fleury et Saleignes, d'importantes fortifications bordées d'un fossé profond font s'interroger les archéologues.

En 1081, l'abbaye clunisienne de Montierneuf, à Poitiers, reçut de Kadelon, vicomte d'Aulnay, de Maingot de Melle et de quelques autres, plusieurs églises, des villages, terres et bois, parmi lesquels, en la paroisse d'Aubigné, le hameau de Fleury où existaient autrefois une chapelle et une annexe dépendant du prieuré Saint-Cybard.
Aubigné dépendait de l'élection de Niort et de la châtellenie de Chef-Boutonne.
Les églises
La petite commune de Bret qui, en 1716, comptait seulement 85 habitants, après avoir fait partie au début de la Révolution de l'éphémère canton de Couture-d'Argenton, fut réunie peu après à Aubigné.
L'importante commanderie templière puis hospitalière d'Ensigné possédait à Bret, avec une petite chapelle du XVe, de style gothique flamboyant, une dépendance où logeaient sept personnes.

La Commanderie de Bret au sud d'Aubigné présente quelques vestiges de sa chapelle templière. La remise des biens des Templiers aux Hospitaliers donna lieu en Poitou à un procès-verbal daté du 20 mai 1313. Il concerne la Commanderie de Bret. "... audit maître de la Rochelle, procurateur, si comme dessus est dit, bailla ledit Guiot le dimanche après fête saint-Nicolas d'été la possession des biens de la maison des Roches et de Touffou par la vertu dudit mandement, et le lundi ensuivant de la maison de la Bruère et de La Crozillère, de La Barre-Clairin, et le mardi ensuivant de la maison de Bret et d'Ensigné, et le jeudi ensuivant de la maison de Sainte-Gemme et de Cenan, et le samedi ensuivant de la maison de la Boissière. Ce fut fait le dimanche avant les Rogations, présent Guiot de Lamote, sergent du roi, Nicolas Fièvre, prêtre, Guillaume de Laroche, valet, l'an 1313".

L'église d'Aubigné, annexe de celle de Vinax, dans le canton d'Aulnay, dépendait de l'abbaye de Montierneuf. Ruinée pendant la Révolution, elle a été reconstruite, en 1883, sur les fondations de l'ancienne.
Commanderie d'Ensigné : http://www.insolite-asso.fr/spip.php?article197
De même : http://www.templiers.net/departements/index.php?page=79
Le prieuré Saint-Cybard
Le prieuré Saint-Cybard, un peu plus de trois siècles après sa fondation par Kadelon, vicomte d'Aulnay, à l'instigation de l'abbé Hugues de Cluny, était peu important, à en juger par le compte-rendu de la visite qu'y effectuèrent, en 1393, les responsables poitevins de l'ordre clunisien. Ils constatèrent en effet que le prieur, sans un seul moine pour l'assister, était seul, «impotent... et incompétent tant au spirituel qu'au temporel»... Quant aux bâtiments du prieuré ils n'étaient guère en meilleur état que leur pauvre abbé !
Comment se produisit cette étonnante promotion, et grâce à quelle intervention ?
On ne le sait.
Toujours est-il qu'en 1435, le prieur d'Aubigné, et celui-là ne ressemblait sûrement pas à son prédécesseur, fut nommé «définiteur» (ainsi appelait-on dans les ordres monastiques, les conseillers ou assesseurs du supérieur de l'ordre) au chapitre général de Cluny, «aux côtés du prieur claustral, de l'archidiacre, de l'infirmier de la maison-mère et de huit prieurs dont celui de Saint-Paul-en-Gastine, d'un aumônier et d'un chantre». Aubigné s'en trouva d'autant plus honoré que le sacristain de la paroisse avait été convié à la cérémonie d'investiture.
 



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