Le canton de Chef-Boutonne
 
Le canton de Chef-Boutonne groupait initialement treize communes autour du chef-lieu : La Bataille, Bouin, Chef-Boutonne, Lussay, Fontenille, Saint-Martin-d'Entraigues, Gournay, Loizé, Hanc, Loubigné, Pioussay, Tillou et Villemain. Ardilleux est très provisoirement oublié.
Nous lui consacrons donc une page : http://pioussay.wifeo.com/ardilleux.php
Comme à Hanc : http://pioussay.wifeo.com/hanc.php
Comme nous avions consacré à Loubigne : http://pioussay.wifeo.com/loubigne.php
Les site de Loubillé commune voisine : http://www.loubille.fr/

Rendez-vous au marché du chef-lieu de canton chaque samedi matin. Il faut arriver tôt car l'affluence est certaine. C'est là que vous apprendrez les nouvelles et ferez le plein de produits locaux d'excellente qualité !
L'osme (Aume) est le premier trait d'union avec la Charente (http://artistesdeloubille.over-blog.com/pages/Une_jolie_riviere_lAume-3635429.html) mais chacun sait qu'il en est de même pour la Boutonne.


La chasse peut-être dangereuse...
Le XIXe siècle (Paris), le 21 septembre 1896
Dans les départements
Tué par la foudre. — On a dit comment M. Perrain, maire de Chef-Boutonne et conseiller général des Deux-Sèvres, avait été thé par la foudre, étant à la chasse.
Un journal local donne sur cette mort les détails suivants :
On a raconté que le corps de M. Paul Perrain avait été trouvé à moitié carbonisé. Il était, au contraire, presque intact. Sur le derrière de la tête seulement, à la nuque, au point précis où la décharge électrique s'était produite, on voyait une plaie contuse, large comme la paume de la main avec les cheveux brûlés tout alentour.
La face était complètement congestionnée. En dehors de ces indices d'une formidable percussion, rien sur le corps, sinon un point congestionné à, l'extrémité du pied gauche.
Quant aux vêtements, ils étaient littéralement déchiquetés. Du chapeau de paille, il ne restait que le bord, le reste avait été pulvérisé. La veste de chasse, la chemise, le pantalon et les chaussettes étaient labourées de déchirures indiquant la direction du courant qui avait principalement atteint le côté gauche, jusqu'à la ceinture.
A cet endroit, la cartouchière entourant les reins, râpée comme avec une grosse lime, avait favorisé la diffusion du fluide qui avait gagné le sol en s'écoulant par les deux jambes.
Les guêtres de cuir étaient lacérées en minces lanières parallèles ; les baleines étaient brisées en menus morceaux : enfin, les deux souliers, complètement déchirés et ouverts, ne tenaient plus les pieds et l'un d'eux gisait à 3 mètres du malheureux.
C'est dans cet état, la face contre terre, le fusil chargé encore maintenu en travers sur du bras droit, que l'infortuné M. Paul Perrain a été trouve au sommet d'un champ formant mamelon à 100 mètres de la route de Chef-Boutonne à Fontaines. Le chien fidèle, couché auprès du maître, lui léchait la jambe mise à nu par les déchirures de l'étoffe et poussait des hurlements plaintifs.


Linguistique
Patois poitevin
Le dimanche 5 septembre dernier, a eu lieu à Chef-Boutonne, petite ville des environs de Niort, l'inauguration de la nouvelle mairie, construite sur l'avenue de Javarzay, au milieu d'un parc magnifique aux frais ombrages et aux pelouses verdoyantes descendant mollement vers la vallée pittoresque de la Boutonne. A l'occasion de cette solennité, le conseil municipal de Chef-Boutonne a organisé des fêtes avec le dévoué concours de M. A. Gaud, qui a fait représenter sur un petit théâtre de feuillages, une scène comique, écrite en patois poitevin, et intitulée Un Pesan de cheu nous. Malgré le mauvais temps la fête a complètement réussi.
(
Extrait de l'Ouest Artistique et Littéraire du 15 septembre 1897).
 
 
Et surtout ne pas oublier de revenir au plus vite en famille pour visiter le château de Javarzay, son musée, ses collections, ses expositions de qualité. L'acceuil y est très chaleureux !


Le canton de Couture
Marcel Daniaud, dans son ouvrage sur Couture-d’Argenson publié en 1992, évoque le canton de Couture. Qui sera rapidement intégré à celui de Chef-Boutonne.
« Couture1 devint alors chef-lieu de canton dépendant du district de Melle. Aubigné, Bret, Villemain et Loubillé furent rattachés à ce petit canton qui couvrait moins de dix mille hectares. Dans la formation territoriale du département des Deux-Sèvres, le grand malheur de Couture fut de perdre des communes qui lui étaient profondément attachées comme les Gours, Chives, Villiers-Couture2 et Romazières. Ces communes appartenaient aussi à la Province du Poitou et dépendaient de l'Election de Niort. On trouva sans doute, en haut lieu, que le Département s'étirait suffisamment en longueur et les considérations géographiques l'emportèrent sur les réalités sentimentales.

Le canton de Chef-Boutonne absorbe le canton de Couture
Par la Constitution de l'An VIII, le canton de Couture fut supprimé et rattaché à Chef-Boutonne, de même que fut supprimé, lui aussi, et rattaché à Brioux, le petit canton d'Ensigné3. Couture cessa donc d'être chef-lieu de canton à la fin de l'année 1802. Notre commune, qui était un centre important, peut, après deux cent ans, mesurer le désastre que fut son rattachement à Chef-Boutonne… »

Le canton de Chef-Boutonne change de physionomie. Il compte alors dix-sept communes. La commune de Lussay est intégrée à Chef-Boutonne, Ardilleux sort de l’oubli, s’ajoutent La Bataille, Bouin, Chef-Boutonne, Fontenille, Saint-Martin-d'Entraigues, Gournay, Loizé, Hanc, Loubigné, Pioussay, Tillou, Villemain, et, venues de l’ancien canton de Couture : Couture, Aubigné (qui intègre Bret), Villemain, Loubillé.

Le canton de Chef-Boutonne regroupe aujourd’hui quinze communes, son territoire s’étale sur 23.150 hectares. Il se compose des communes d’Ardilleux, Aubigné, La Bataille, Bouin, Chef-Boutonne, Couture-d'Argenson, Fontenille-Saint-Martin-d'Entraigues, Gournay-Loizé,
Hanc, Loubigné, Loubillé, Pioussay, Tillou et Villemain. Crézières4 s’est ajoutée en 1955 à la demande des habitants pour réduire la distance qui la relie au chef-lieu de canton, elle était éloignée de quinze km de Brioux, contre six pour Chef-Boutonne.

De 17 à 15 communes
A noter que les communes de Fontenille et Saint-Martin-d'Entraigues ont fusionné en 1972, de même que Gournay et Loizé.
En 1981, une plaquette à l’initiative du Conseiller Général Albert Bonnin, présente le canton de Chef-Boutonne et ses communes.
« Le Canton de Chef-Boutonne, limitrophe des départements de la Charente et de la Charente-Maritime, est situé à la pointe la plus extrême du sud du département des Deux-Sèvres. Sa superficie est de 23.000 hectares.
Aux confins de la plaine de Niort et du Plateau Mellois, il est, du fait de sa situation géographique, tourné vers le Ruffécois. Ce petit coin du département où l'on se sent déjà un peu charentais s'apparente aux régions des pays calcaires : petits bourgs et fermes groupés autour des points d'eau.
On trouve au Nord les terres rouges à châtaigniers, au centre les alluvions marneuses et au Sud, les terres de petites et moyennes groies le long des massifs forestiers de Chef-Boutonne et d'Aulnay.
Il est traversé par la Boutonne et la Somptueuse, deux charmantes rivières aux rives ombragées par les rangées de peupliers.
Notre canton a une vocation à dominante agricole. Nombreuses sont les petites exploitations de polyculture et d'élevage parmi lesquelles certaines s'orientent plus particulièrement vers l'élevage caprin. (…) »
 
1 Marcel Daniaud.
2 Ancienne paroisse de Villiers- le larron Couture dans le diocèse de Poitiers.
3 Qui contenait Ensigné (chef-lieu), Asnières, Paizay-le-Chapt et Crézières.
4 Crézières demandait ce changement depuis 1881 selon les délibérations du conseil municipal de Loubillé.
 
Arrestations
Le vendredi 13 février dernier, la gendarmerie de Chef-Boutonne a procédé à l’arrestation des nommés Louis F. père et fils, âgés de 63 et 27ans, cultivateurs à Jouhé, commune de Pioussay ; inculpés d’attentats à la pudeur commis sur deux fillettes âgées de six et treize ans.
Lu dans la Gazette des Deux–Sèvres, PIOUSSAY le 17 mai 1891.

Cet extrait de L'Observateur de Ruffec du dimanche 20 mars 1932 nous relate une intervention de la brigade d'Aigre sur Paizay-Naudouin en 1814.

Échauffourée politique à Paizay-Naudouin (avec mêlés à l'affaire des Pioussayens...)
Le 2 mai 1814, jour de foire à Paizay-Naudouin, la brigade de gendarmerie d'Aigre qui s'était, selon l'usage, rendue dans cette commune a été maltraitée. Une sédition relative à la cocarde blanche a eu lieu. Ils ont eu la leur enlevée et foulée aux pieds et forcés de se retirer. Ceux qui ont pris le plus de part à cette sédition sont des habitants du département des Deux-Sèvres, dont la commune de Paizay-Naudouin est limitrophe, et des anciens gentilshommes qui cherchent à aigrir le peuple, des déserteurs et des partisans de l'ancien gouvernement.
M. Girardin, adjoint de la dite commune, est soupçonné par le maire d'avoir contribué par sa mauvaise tête à cette rébellion en soulevant les esprits. Ils se sont portés jusqu'à crier : «Vive l'empereur...! » (
extrait du rapport de la 20e division militaire, dont dépendait la Charente)
Cette crainte, généralement répandue de voir l'ancienne noblesse rentrer dans ses biens et dans ses droits, tourmente de plus en plus l'acquéreur de propriétés nationales et l'homme des campagnes, et a donné lieu le 2 de ce mois à une scène dangereuse dans l'arrondissement de Ruffec. C'était à la foire de Paizay-Naudouin, une foule d'individus parmi lesquels on a remarqué plusieurs militaires rentrés dans leurs foyers, ont assailli, maltraité à coups de bâtons et de pierres plusieurs personnes parce qu'elles portaient la cocarde blanche et notamment le maire de la Madeleine et l'adjoint au maire de Paizay, en criant «vive l'empereur...! à bas Louis XVIII...!» Il résulte du procès-verbal rédigé par le dit adjoint que cette troupe de séditieux a arraché la cocarde blanche à ceux qui ont refusé de l'ôter, et particulièrement aux gendarmes chargés de la police, et qu'ils l'ont foulée aux pieds, que l'écharpe dont le magistrat était revêtu a été déchirée, que son domicile a été violé, qu'il y a été poursuivi et menacé, qu'un dégât considérable a été commis et que lui même n'a échappé à leurs coups qu'en se réfugiant dans une chambre haute, dont il avait barricadé les portes...

Le préfet de la Charente au ministre de la police générale :
Angoulême le 5 mai 1814
«Je vois, M. le Préfet, par votre rapport de police en date du 5 de ce mois, que le tribunal de Ruffec a pris connaissance des actes violents dont plusieurs individus, et notamment des militaires nouvellement rentrés, se sont rendus coupables à la foire de Paizay-Naudouin. Pressez-en la poursuite, non avec rigueur et cette étendue de recherches qui ne tendraient qu'à aggraver le mal, mais avec cette juste mesure qui, par un exemple, fait à propos, fait arrêter les désordres dans leur sources. Continuez, je vous prie, à me donner communication de tous les faits qui intéressent la sureté et la tranquillité publiques. Vous me ferez connaître également les résultats de l'évènement qui a eu lieu à Paizay-Naudouin.» (
Minute de la réponse ministérielle, expédiée de Paris le 19 mai 1814)
 




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