Le télégraphe dans les Deux-Sèvres
Avant, il y eut d'abord le télégraphe Chappe
Le télégraphe Chappe ne concernait pas les Deux-Sèvres.
Puis on inventa le télégraphe électrique
"C’est vers
1832 que l’Américain
Samuel Morse mit au point le premier télégraphe électrique, composé de piles, d’un interrupteur, d’un électro-aimant et de fils. Il en déposa le brevet le 28 septembre 1838 et le premier télégraphe électrique fut construit la même année pour des transmissions entre Londres et Birmingham. Cet inventeur imagina également un code très simple combinant des signaux courts et longs :
le morse.
Ce code permet la transcription en une série de points et de traits des lettres de l'alphabet, des chiffres et de la ponctuation courante. Chaque point correspond à une impulsion brève et chaque trait à une impulsion longue.
Avec le développement de l'électricité, la première ligne télégraphique française fut installée entre Paris et Rouen dès 1845.
En
1851, cette invention, jusque là réservée au gouvernement, fut mise à disposition du public et inaugura la notion de "service public".
La même année, un premier câble sous-marin relia la France et l'Angleterre.
Dès 1863, la France possédait plus de 28.000 km de lignes et 1022 bureaux."
Pour ce qui concerne les Deux-Sèvres
Le télégraphe au travers des sessions du Conseil général
Conseil général des Deux-Sèvres
Session 1864
Lignes télégraphiques cantonales
Par une circulaire en date du 11 de ce mois, S. Exe. M. le Ministre de l'Intérieur fait connaître les mesures adoptées par le gouvernement, après une mûre expérience, pour faciliter l'extension du service télégraphique à toutes les localités qui y ont un sérieux intérêt.
D'après ce système, l'installation et le service auraient lieu sans frais; la fourniture des appareils, celle des fils et leur pose ne coûteraient aux communes que 120 fr. par kilomètre, pour une ligne neuve, et 60 fr. seulement, pour le parcours sur une ligne déjà établie.
Sans reproduire ici des détails qui vous offriront plus d'intérêt dans la circulaire qui vous est communiquée, je me borne à prier le Conseil de délibérer, ainsi que S. Exe. le désire, sur le concours que le département pourrait accorder aux communes intéressées à la création d'un bureau télégraphique secondaire ou cantonal.
Cette circulaire m'étant parvenue tardivement, il ne m'a pas été possible d'inscrire, au budget de 1865, une proposition d'allocation à cet effet.
Session 1865
Télégraphie, réseau cantonal
Dans votre- dernière session, vous m'avez invité à inscrire, au budget de 1866 , « un chiffre de subvention suffisant pour donner un concours réel aux communes qui voudront s'imposer les sacrifices nécessaires à l'établissement d'une ligne télé graphique » en dehors du service des chefs-lieux d'arrondissement.
La ville de Thouars est la seule qui se soit mise sérieusement en instance pour la création d'une ligne de Thouars à Bressuire.
La dépense, pour la pose du fil sur un parcours de 28 kilomètres, s'élèverait à 3,360 francs, et la ville n'a pu y pourvoir, les ressources qu'elle pourrait y affecter se réduisant à environ moitié de cette somme. Cette commune est celle qui, après Saint-Maixent, déjà pourvu d'un bureau, a été inscrite la première dans l'ordre de celles où il intéressait le plus d'en créer. En conséquence, et pour satisfaire à la recommandation que vous m'avez faite l'année dernière, je vous demande d'ouvrir, au budget de 1866, pour subvention aux communes qui se mettraient en mesure d'établir une ligne télégraphique cantonale, un crédit de ... 1,500 00 frs.
La ville d'Airvault a aussi exprimé le désir d'être desservie par un fil télégraphique, mais sans annoncer l'intention de concourir à la dépense, qui, en principe, lui incomberait en totalité. Je n'ai donc pu donner une suite utile à sa demande.
Session 1866
Lignes télégraphiques
Un membre de la deuxième commission fait le rapport suivant : Messieurs, le vaste réseau de la télégraphie électrique embrasse tous les chefs-lieux de départements et d'arrondissements de la France. Pour faire participer les campagnes aux bienfaits de ce service, il n'y a plus qu'à l'étendre aux chefs-lieux de canton et de communes considérables.
M. le Ministre de l'intérieur, ainsi que son prédécesseur, a pressé et presse l'organisation des bureaux-télégraphiques. Mais, tandis que les grandes lignes télégraphiques ont été établies aux frais de l'Etat, M. le Ministre invite les communes à contribuer volontairement et dans une certaine mesure à l'élévation du réseau cantonal, s'étayant de ce motif que la télégraphie cantonale donnera surtout satisfaction aux intérêts ruraux.
Vous-mêmes, Messieurs, vous êtes entrés dans cette voie. Les villes de Thouars et d'Airvault ayant exprimé le désir de posséder un bureau télégraphique, vous avez ouvert, à votre budget de 1866, un crédit de 1,000 francs pour aider à l'établissement des lignes télégraphiques dans lesdits cantons. Votre allocation, jointe aux sommes votées par les diverses communes des cantons de Saint-Loup, d'Airvault, de Saint-Varent et de Thouars, suffira pour y établir des lignes télégraphiques. L'érection de ces lignes ne se fera pas longtemps attendre, car, sur la proposition de M. le Préfet, M. le Ministre de l'intérieur a donné l'espoir que les quatre cantons ci-dessus nommés seront pourvus de bureaux télégraphiques dans le courant d'octobre prochain.
Le réseau de la télégraphie cantonale recevra une grande extension dans le cours de l'année 1867, si, comme vous le propose M. le Préfet, vous faites pour huit nouveaux cantons ce que vous avez fait pour les villes de Thouars et d'Airvault, c'est-à-dire si vous portez à votre budget la somme de 3,000 fr. qui sera nécessairement suffisante pour ériger les six lignes suivantes : 1° de Bressuire à Argenton-Chàteau ; 2° de Bressuire à Châtillon-sur-Sèvre ; 3°
de Melle à Chef-Boutonne et à Sauzé-Vaussais ; 4° de Niort à Champdeniers ; 5° de Parthenay à Mazières ; 6° de Niort à Beauvoir.
Votre deuxième commission, heureuse de voir sept cantons nouveaux appelés à jouir des avantages du télégraphe électrique, propose au Conseil général d'allouer le crédit de 3,000 francs demandé.
La ligne de Celles à Melle ne coûtera que 420 fr., par ce motif qu'il n'y a qu'à poser 7 kilomètres de fil sur des poteaux déjà existants. Cette dépense, acceptée par le canton, sera supportée par lui en totalité.
Huit autres cantons, Cerizay, Menigoute, Secondigné, Thénezay, Prahecq, Brioux, Lezay et la Mothe-Saint-Héraye, ont réclamé des bureaux électriques, tous ont fait des offres ; mais les sommes votées par eux sont insuffisantes, même dans l'hypothèse d'une subvention de 500 francs accordée par le département. M. le Préfet nous fait espérer que, l'an prochain, il sera possible de pourvoir à l'érection de lignes télégraphiques dans tous les cantons ci-dessus désignés.
Ce travail achevé, il n'y aura plus, pour que le réseau cantonal soit complet dans le département, qu'à le prolonger, d'un côté, jusqu'à Coulonges et, de l'autre, jusqu'à Moncoutant. Alors l'oeuvre de la télégraphie cantonale sera parachevée, et toutes les communes du département seront mises en possession de cet admirable organe de communication, le télégraphe électrique.
Les conclusions sont adoptées et le Conseil vote à raison de 500 fr. par canton.
M. le Préfet fait remarquer que s'il n'est pas question de Coulonges et de Moncoutant dans les lignes à construire, c'est qu'
il a paru opportun d'attendre que le chemin de fer d'Angers à Niort, qui est en cours d'exécution, fut terminé, les points dont il s'agit se trouvant sur son parcours et devant être naturellement desservis par la ligne télégraphique qui y sera établie.
Session 1867
Lignes télégraphiques
Messieurs, l'installation des lignes télégraphiques, dans divers cantons, a produit le meilleur effet. On a compris partout que les particuliers, aussi bien que l'administration, pourront en tirer les plus grands avantages.
Ce qui n'était que pressenti, il y a quelques années, devient un besoin indispensable présentement, pour les cantons qui ne sont pas encore pourvus et qu'on ne peut laisser dans une infériorité relative.
M. le Préfet vous dit que les cantons à pourvoir sont au nombre de 7, il se borne à vous proposer, comme l'année, dernière, un crédit de 3,000 fr. pour subventionner les six premières lignes qui seront terminées.
Au budget de 1869, il ne restera plus alors en dehors du réseau télégraphique que les seuls cantons de Brioux et de Prahecq ; Saint-Maixent, Mauzé, Frontenay et Coulonges étant pourvus de gares de chemin de fer.
C'est en quelque sorte un devoir pour le Conseil général de contribuer à faire pénétrer jusqu'aux plus petites ramifications administratives ce merveilleux moyen de transmission, qui donne aux habitants des campagnes une haute idée des progrès modernes, et peut leur rendre en même temps d'éminents services.
Le Conseil vote la subvention pour l'établissement des lignes télégraphiques cantonales : 3,000 00.
Session 1869
Télégraphie
La ligne télégraphique cantonale de Prahecq à Niort a été l'objet d'une convention intervenue récemment entre le chef-lieu de canton et l'Etat ; les études sur le terrain se font actuellement, et la nouvelle ligne fonctionnera très prochainement.
Elle complète le réseau cantonal des Deux-Sèvres.
Vous vous féliciterez de la part considérable que vous avez prise à une entreprise d'utilité générale, publique et privée, qui assure les communications rapides entre les chefs-lieux de cantons, d'arrondissements et de département des Deux-Sèvres, et, de là, partout où s'étend cet admirable moyen de correspondance. Votre tâche étant achevée, la dépense cesse de figurer au budget.
Le réseau départemental se compose : 1° Des quatre lignes principales de Niort à Bressuire, desservant, sur le parcours du chemin d'Angers, Coulon, S'-Pompain, Coulonges, S-Laurs, Courlay, Voultegond, Nueil-les-Aubiers; de Niort à Parthenay, de Niort à Melle; enfin, d'une section de celle de Paris à la Rochelle, desservant Pamproux, Saint-Maixent, la Crèche, Niort, Frontenay, Epannes et Mauzé; 2° de lignes cantonales desservant les 21 chefs-lieux de canton autres que ceux dénommés ci-dessus.
Ces lignes secondaires, en y comprenant Prahecq, ont un développement total d'environ 323 kilomètres.
La correspondance télégraphique a pris un rapide développement, depuis la loi du 4 juillet 1868, qui a abaissé la taxe des dépêches privées échangées entre des bureaux d'un même département. Ainsi, le mouvement des dépêches privées, pour le 1er semestre de 1869, comparé à celui des six premiers mois de 1868, présente une augmentation de 5,382
La loi du 4 juillet 1868 sera applicable à la correspondance télégraphique sortant du département, à dater du 1er novembre de cette année; ce sera une nouvelle impulsion donnée au développement de l'emploi du télégraphe, qui entre de plus en plus dans les habitudes des populations, et vous vous applaudirez d'avoir mis à la portée de tous les moyens d'en faire usage.
Pour en savoir plus :
l'histoire de la télégraphie...