Les routes piousséennes
Des routes en long, en large, et en travers...
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Pioussay est traversée d'ouest en est, au sud de son territoire, par la RD740 (chemin de grande communication n°7 devenu route nationale ensuite puis route départementale) qui va de Niiort à Ruffec en passant par Chef-Boutonne et Villefagnan.
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De même, du nord au sud, elle est traversée par le D112 qui va de Chaunay (86) à Paizay-Naudouin (16)
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La D302 passe à Pioussay, coupe la D112 à Lugée, va à Theil-Rabier (16)
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La D312 va de Jouhé à Tessé, la D304 s'y greffe à L'Houmelée vers La Forêt-de-Tessé.
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Le reste de l'écheveau est constitué de voies communales.
Chemin de Niort à Brioux-sur-Boutonne, Chef-Boutonne et Ruffec
Cette route que les vieux riverains nomment le Vieux chemin de Niort, n'est plus entretenue (1946). Un embranchement se dirigeait sur Chef-Boutonne par Lusseray. De là elle rejoignait Ruffec.
1787 - Rapport au Roi sur les routes d’Angoumois, par l’Intendant du Limousin
Route N° 6. — 36 pieds de largeur. Du Languedoc à Nantes par Figeac, Beaulieu, Tulle, Uzerche, Limoges, Saint-Junien, le Pont-Sigoulant, Ruffec, Chef-Boutonne et Niort.
« Cette route est peut-être une des plus importantes du royaume et en même temps de la province. Elle joint la Méditerranée à l’Océan. Elle forme entre ces deux mers la communication la plus courte et la plus directe. Elle traverse tout le Languedoc, le Rouergue, le Bas-Limousin, une partie de l’Angoumois, le Poitou et la Bretagne. Le commerce des deux mers se fera un jour par le secours de la navigation, excepté pendant la guerre, mais les négociants qui voudront aller de Marseille à Nantes, à Lorient et autres ports de la Bretagne et de la Basse-Normandie suivront cette route.Elle traverse le Limousin dans sa plus grande largeur et établira une circulation intérieure des objets de subsistance entre le Rouergue, le Haut et le Bas Limousin et le Poitou. »
Notons que le rapport dit bien « établira ». Par conséquent, la route n’est qu’en projet. Qu’en a-t-il été exécuté ? Tout, sauf la portion Pont-Sigoulant-Ruffec.
Elle a pourtant été amorcée et à la largeur prévue à partir des « Quatre-Vents », entre le Pont-Sigoulant et les Tuilières, aboutissant au Petit-Madieu. Elle n’a pas été continuée. En effet, le Guide du Voyageur en France de 1834 ne nous donne aucune route aboutissant à Ruffec par l’Est.
En partant de Ruffec ou de Sauvagnac (en Charente dans les deux cas)
La route départementale RD 740 relie Ruffec à Villefagnan. Elle a été construite à la fin de l'ancien régime, en 1788, sous une impulsion lancée par Turgot, Intendant de la Généralité de Limoges de 1761 à 1774 et ordonnée par le dernier Intendant, Meulan d'Ablois.
Le cahier de doléance de la Faye (8 mars 1789) nous révèle une information de la plus haute importance, la construction de cette route avait été entreprise l'été précédent, en 1788 : "Art 2. La grande route qui vient d'être commencée (et cela dans le meilleur de son terrain) n'ayant servi qu'à son détriment, étant absolument inutile puisqu'elle n'a aucune issue pour sa commodité, faite par l'ambition et la haine d'un intendant qui n'a même pas respecté la saison où les blés mûrs lui promettaient un dédommagement momentané, fait le second sujet de ses plaintes."
Tout chemin mène en ville... pas sûr !
En 1833 le sous-préfet de Melle dans un courrier relatif au budget de la commune de Pioussais, évoque "le salaire d'un piqueur chargé de la surveillance des travaux de la commune" qu'il lui faut prélever sur le budget municiapl. "Mais je ferai mieux l'année prochaine attendu que la route de Melle à Ruffec attendu que la route de Melle à ruffec a obtenue une allocation très importante pour l'année..." sans doute parle-t-il de la future route de grande communication n°7 (GC7).
1835
Les Deux-Sèvres vont bénéficier de chemins de grande communication
N° 6089. Ordonnance Du Roi portant :
Art. 1
Sont et demeurent classées au rang des routes départementales, sous les numéros et dénominations qui suivent, les six chemins indiqués dans la délibération du conseil général du département des Deux-Sèvres, savoir :
N° 1er, de Niort à Bressuire par Coulonges et Moncontant ;
N° 3, de Moncontant à Châtillon-sur-Sèvre par Cerisay ;
N° 6, de Châtillon-sur-Sèvre à Thouars par Argenton-IeChâteau ;
N° 7, de Saint-Maixent à Ruffec par la Mothe-Saint-Héraye, Beaussais, Melle et Chef-Boutonne ;
N° 8, de la Mothe-Saint-Héraye à Sauzé-Vaussais par Lezay, allant joindre la route royale n° 148 de Limoges à Nantes, aux environs de Limon ;
N° 9, de Moncontour à Airvault, allant joindre la route n° 138 de Bordeaux à Rouen, vers la Martinière.
2. L'administration est autorisée à faire l'acquisition des terrain et bâtiments nécessaires pour l'établissement de ces six nouvelles routes, en se conformant aux dispositions du titre II de la loi du 7 juillet 1833 sur l'expropriation pour cause d'utilité publique. (Paris, 23 Novembre 1835.)
Chemins de grande communication
Dans sa session de 1835-1836, le Conseil général des Deux-Sèvres fit la répartition des 536,000 fr. résultant de son vote de centimes extraordinaires pour la confection des chemins et canaux de grande communication.
Il faudra attendre 1836 pour voire considérer les chemins de traverse
Le gouvernement de Louis-Philippe a compris très vite l'intérêt et l'importance de la route (
même si parfois il ne s'agissait que d'intérêt militaire : les routes stratégiques). Avant de réglementer la circulation par l'ordonnance du 15 février 1837, ce gouvernement s'attacha au classement des routes et à l'analyse des travaux à entreprendre (
loi du 14 mai 1836). Cette même loi du 14 mai 1836 réglait la question des chemins vicinaux en leur apportant un statut et des ressources. C'était là, le point de départ de l'amélioration du réseau routier rural. Cette logique apportait dès 1850 à la Charente le chemin de grande communication n°26 qui relie Ruffec à Montjean et le n°27 (
future RD 27), dit de Sauvagnac à Villefagnan, desservant dans le canton : Salles-de-Villefagnan, Tuzie, Courcôme, Raix et Villefagnan.
De là il deviendrait possible de rejoindre Chef-Boutonne... en empruntant la future RN 7, départementale 7, devenue RD 740.
Mars 2012, sur la RD 740, en venant de la Charente, et se rendant à Chef-Boutonne. Les maisons à gauche sont en Charente, sur la commune de Paizay-naudouin-Embourie ; sur la droite Villeneuve, commune de Pioussay. Attention à ce carrefour dangereux avec la route départementale n°112 qui mène de Paizay-Naudouin à Chaunay, la vitesse est limitée à 70 km/h.
Mais à Pioussay, on n'approuvait pas le tracé de cette route nationale qui ne traversait pas la commmune en son centre, et qui était la volonté de la Charente...
Délibération du conseil municipal de Pioussay du 4 janvier 1848
Aujourd'hui quatre janvier mille huit cent quarante huit, le conseil municipal de la commune de Pioussay s'est réuni extraordinairement en la salle de la mairie sur la convocation du maire faite par écrit le vingt huit décembre dernier, d'après l'autorisation de monsieur le sous-préfet par sa lettre en date du vingt sept décembre.
Le maire a communiqué au conseil la lettre de monsieur le sous-préfet tendant à ce que la commune de Pioussay par l'organe de son conseil municipal, consente à porter sur la route n° 7 de Melle à Ruffec le tiers de sa prestation.
Le conseil municipal après en avoir délibéré a adopté la résolution suivante.
Considérant que cette route est classée dans le département des Deux-Sèvres comme route départementale et que par conséquent les travaux sont à la charge du département, et qu'il serait d'
une grande injustice si la commune de Pioussay qui a besoin de toutes ses ressources pour ces chemins vicinaux, était obligée à en porter un tiers sur une route dont la confection regarde le département de la Charente. Considérant d'ailleurs que c'est une grande erreur de penser que cette route est d'un très grand intérêt pour la commune de Pioussay, puisqu'elle se trouve à deux kilomètres du
centre de la commune qui est le village de Jouhé et de plus de cinq kilomètres des villages de la Place, Courtanne et la Jarge.
Il est donc évident que la commune de Pioussay n'a aucun intérêt à la confection de cette route, le village de Villeneuve excepté qui est à peu près un dixième de la population, il serait donc
souverainement injuste de faire contribuer les habitants de la commune à la confection d'une route qui par la ligne qu'on lui fait suivre blesse si évidemment les intérêts généraux de la population.
Par ce motif le conseil est unanimement d'avis qu'il n'y a pas lieu à obliger la commune à porter un tiers de sa prestation sur cette route.
Le conseil saisit cette occasion d'appeler la sollicitude de monsieur le sous-préfet sur
un fait inouï et qui aurait dû être immédiatement réprimé à savoir : que monsieur l'agent voyer du département de la Charente, s'est permis de prendre possession des terrains destinés à cette route sans aucun respect pour la propriété. Le conseil espère que monsieur le préfet voudra bien en instruire son confrère de la Charente afin que justice soit rendue aux propriétaires si arbitrairement dépossédés.
Etaient présents à la délibération les conseillers : Pierre Gautier, Jean Terrassier, Francois Demondion cadet, Francois Coin, Jean Brunet, Jean Robineau, Jean Queron, Pierre Fillon Touchard, Henri Galpain, et Pierre Veau, maire, et ont tous signés après lecture faite.
Transcription/PR/2004.
Mais Pioussay ne sera pas suivi, le tracé initial sera conservé en janvier 1848.
L'entretien de cette route départementale est déjà programmé
Route départementale 7, secteur situé entre la RN148 et la Charente à hauteur de Villeneuve
Ponts et chaussées, procès verbal d'adjudication à Pierre Coiffé, de Thorigné, le 14 janvier 1848 pour neuf années à compter de 1848 pour les réparations ordinaires et fourniture de matériaux sur ce secteur de route.
Détail du devis : fourniture de matériaux pour l'entretien, main-d'œuvre pour les parties pavées (pour le reste il pourra être fait appel aux cantonniers, ouvriers journaliers payés directement par l'état), terrassement et déblais (autres que ceux pouvant être fait par les cantonniers), travaux d'art (maçonnerie, goudron, peinture, charpente). L'entrepreneur exécutera tous les travaux destinés à faire disparaître les rouages, les flaches et cavités, et remplacer ça et là les pavés cassés, culbutés...
Les travaux
Les travaux en Charente débutent à la même époque. Le chemin de grande communication n°27 se profile sur la carte d’Etat Major (Section de St Jean d’Angély, édition 1852, échelle 1/80.000). On devine à l’examen de cette carte que son extension se profile alors à l’ouest de Villefagnan en direction de Chef-Boutonne. Un moulin à vent va d’ailleurs disparaître entre Empuré et Embourie.
Travaux sur grandes routes etc. en 1864-1865
Rechargement et élargissement des chaussées entre La Mothe et Melle ; élargissement de la route dans les traverses de Javarzay et de Chef-Boutonne ; construction de caniveaux pavés dans la traverse de La Mothe.
La longueur des routes présentant une bonne viabilité l'emporte chaque année, malgré le peu de ressources mises à la disposition du service des ponts-et-chaussées, sur celles dont l'état d'entretien est médiocre ou mauvais.
Vicinalité
1864-1865
L'administration s'attache à ne jamais trop éloigner les prestataires de leur domicile; c'est le moyen d'en obtenir une plus grande somme de travail effectif, car il a été remarqué que les redevables se montraient d'autant plus zélés que les déplacements étaient moins considérables.
Le système de conversion des journées en tâche est presque exclusivement appliqué sur les chemins qui ne réclament plus qu'un simple entretien. Ce système présente des facilités aux prestataires et une économie de surveillance à l'administration.
1866
Le réseau des chemins de grande communication est entièrement terminé, celui des chemins de moyenne est aux 7/12e environ de son achèvement ; les chemins vicinaux ont reçu aussi d'importantes améliorations, de sorte que la vicinalité des Deux-Sèvres est arrivée à posséder un développement de 2,457 kil. Entièrement terminés ; 1,383 kil. en parties viables, et 1,955 ouvrages d'art tant ponts qu'aqueducs.
Malgré ces résultats considérables, M. l'agent-voyer en chef signale dans son rapport leur insuffisance ; il constate que
des besoins nouveaux apparaissent tous les jours, que les demandes se multiplient tellement hors de proportion avec les ressources, que, dans l'état actuel des choses, il est de toute impossibilité de donner aux populations impatientes la satisfaction qu'elles réclament avec instances.
Le budget affecté à la vicinalité des Deux-Sèvres s'élève à 925,000 francs environ. Ce chiffre, qui peut paraître élevé au premier abord, perd beaucoup de son importance, si l'on remarque que, dès à présent, il faut pourvoir à l'entretien et aux grosses réparations.
1867
Les travaux de la moyenne vicinalité ont pris, depuis quelques années, une extension considérable, par suite des votes du Conseil général et sous la féconde impulsion de la décision impériale de 1861.
1868
Cinquante-quatre chemins de grande communication sillonnent le département. Ces chemins sont terminés depuis longtemps; leur situation est très-bonne, et la circulation n'y laisse rien à désirer.
1868
Chemin N° 12 de Chaunay à Paizay-Naudouin
Les parties de cette ligne, entièrement construites en 1867, sont l'oeuvre des communes de Pliboux, Sauzé, Lorigné et Pioussais. Cette dernière espère terminer, l'année prochaine, la traversée de son territoire.
Sur Pliboux et Lorigné, les travaux continuent à se maintenir dans de bonnes conditions, malgré les difficultés qui se sont produites, pour la prise de possession des terrains.
Mais, les élargissements sont devenus, pour ainsi dire, impossibles sur Sauzé, par suite du refus de l'un des propriétaires riverains, à laisser prendre possession de son terrain, et dont l'opposition a entraîné celle de tous les autres.
Cette ligne est entièrement terminée, sauf les élargissements à opérer sur une étendue de 6,543 mètres. Mais l'impossibilité d'obtenir les terrains gratuitement vient toujours mettre obstacle à la réalisation de cette oeuvre.
Chemin N° 16 de Chef-Boutonne à Mansle
Ce chemin, à l'exécution du quel sont seulement appelées à contribuer, les communes de Bouin et de Hanc, présente, pour celle-ci, une importance secondaire.
Ce fait explique la préférence que manifestent ces communes à porter leurs travaux sur le chemin n° 73, qui a pour elles un degré d'utilité très-marqué.
Surveillance de l'entretien des routes
Le 14 juillet 1874, l'agent voyer Quintard prie le maire de Pioussay de faire prévenir les prestatires de sa commmune qu'il se rendra le 18 juillet faire la réception des matériaux qu'ils ont transporté sur les chemins vicinaux : le chemin de moyenne vétusté de Chaunay à Paizay-Naudouin, à commencer par Villeneuve à 8 heures pour aller vers la Jarge sans interruption ; puis de 11 heures à 14 heures il se rendra sur les chemins vicinaux ordinaires, tel que l'indiquera le garde-champêtre "qui donnera un
coup de corne à notre arrivée sur chaque chemin". "Le cantonnier Brissoneau devra se trouver à Villeneuve à l'heure ci-dessus désignée et être muni d'une pioche, le garde devra être également présent. Chaque prestataire est tenu d efaire reconnaître sa tâche, les tas de matériaux devront être soigneusement relevés de manière à pouvoir être mesurés..."
Borne Michelin à La Rogneuse.
Le code de la route
Louis XI, en fondant la Poste en 1464, créa, afin de pouvoir acheminer les courriers royaux, le premier grand réseau routier national.
Sully eut la charge de grand voyer et mit en place les Ponts et Chaussées. La loi du 29 floréal An X prévoyait des amendes pour dépassements irréguliers.
En 1851, obligation est faite aux véhicules de laisser libre la moitié de la chaussée et en 1852, les voituriers doivent allumer, à la tombée de la nuit, lanternes et falots.
En 1899, la vitesse horaire est fixée à 30 km, même en rase campagne.
Le code de la route naît en 1921 avec des consignes particulières pour les cyclistes et piétons...