Déclaration des revenus du prieur-curé en 1728

Le prieur-curé de Pioussay déclare ses revenus le 5 avril 1728
Déclaration que donne à nos seigneurs de l’assemblée générale du Clergé de France qui sera tenue en l’année 1730, et à messieurs du bureau du diocèse de Poitiers, frère Pierre Guillon, chanoine régulier de Saint-Augustin, prieur-curé de Pioussay en Angoumois, des biens et revenus du dit prieuré-cure, pour satisfaire à la délibération l’assemblée générale du Clergé de France du 2 décembre 1726.

Le prieuré-cure de Pioussay est d’un bénéfice régulier de l’ordre de Saint-Augustin dépendant de l’Abbaye Royale de Saint Séverin en Poitou, le patron est saint Martin, et le collateur est l’abbé de la dite abbaye.
Le revenu du susdit prieuré-cure consiste dans une partie des dîmes et terrages de la dite paroisse de bled, de vin, de chanvre et agneaux, et il s’est recueilli depuis 1722 que [……] ; pour tout ; de bled dans les années communes, quatre cent boisseaux font, orge que cabossat et brizeau, les trois-quarts avoine, et l’autre de blé mêlé avec froment et baillarge ; mesure du marquisat de Ruffec et qui est vendu aux évaluations communes au dit Ruffec, le boisseau depuis ces années 1713, 1714, 1715, 1716, 1717, 1718, 1723, 1724, 1725, 1726, 1727, 1728 trente sols et demi les sus dites années communes, et depuis 1722, il ne s’est recueilli de froment, seigle, ou mesture, que pour payer une rente due au seigneur de Cherconnay (Vivier-de-Longré) en la paroisse de Longré, qui est de 80 boisseaux à la dite mesure, et dont le froman pèse 70 livres. Scavoir : 32 boisseaux froment, 32 boisseaux de seigle et 16 boisseaux combles d’avoine, comme il sera expliqué plus amplement en la pièce des charges du dit bénéfice, lequel nombre de blé se trouve monté à la somme de 600 livres.
Plus dans une partie des dîmes et terrage de vin, laquelle partie produit dans les années communes douze barriques de mauvais vin qui vaut aussi dans les années communes six livres la barrique, ce qui fait par an la somme de soixante et douze livres.
Plus dans un [………] de treize boisseaux de blé mesure du dit Ruffec, méture et froment et quinze boisseaux ras d’avoine, douze chapons, douze poules et cinq livres quatorze sols d’argent et revenant le tout par an à la somme de soixante livres.
Plus dans une partie des dîmes […] et agneaux qui se montent aussi aux années communes à la somme de trente cinq livres.
Plus dans une garenne de bois taillis de coudre on l’on coupe par an quatre cents fagots de four, revenant à raison de trente sols le cent à la somme de six livres.
Plus dans un pré à recueillir trois milliers de foin aux années communes, à raison de dix livres le millier ce qui fait en années communes par an la somme de trente livres.
Plus dans les pailles et balles des dits blés qui peuvent se monter à quinze charretées, ce qui fait par an la somme de quarante cinq livres.
Plus dans le presbytère qui consiste en de grands bâtiments qui ne signifient rien, n’y ayant que deux mauvaises chambrse à foin, grenier au-dessus [………………] qui sert à faire mettre [……] fenil par-dessus, un appent qui règne tout le long du bâtiment et grenier par-dessus, et un autre bâtiment qui sert de meunerie et boulangerie avec grenier par-dessus. Le tout ayant besoin de réparations considérables, les murs des cours et jardins comme celle des bâtiments sont en très mauvais état et menacent ruine avec la charpente ayant plusieurs traits cassés, les lattes pourries avec les planchers des greniers pourris [  ] et apiécés quoique j’ai pu faire de réparations au dit bénéfice de 1722 qui se montait alors à plus de cent livres et ne pouvant plus en faire acompte des grosses décimes dont je suis chargé à quoi je supplie nos seigneurs de faire attention à la nécessité dans laquelle je suis tombé pour avoir voulu soutenir le bien de l’église.
Point de casuel n’y rétribution n’étant pas la coutume dans cette paroisse, étant nouveaux convertis qui peuvent voir pourtant produire par an la somme de cinquante livres.
Point de fabrique, point de […] étant [……] avec les grandes [……….] dîmes par M. de Londeix seigneur du château de Jouhé situé en la dite paroisse et dépendant de 55 feux ou administrés […] et que j’ai fait appeler au présidial d’Angoulême dès l’an 1722 pour savoir en vertu de quoi il jouissait de cette dîme et de celle des agneaux sur les dits 55 feux sans que j’ai pu en savoir plus qu’au premier jour. M le lieutenant général du dit Angoulême étant leur parent. Les dites dîmes […] froment, seigle […] le fermier a déclaré que si l’on détachait cette dîme du revenu du dit château, il voulait que l’on diminue de 500 livres sur le prix de ferme.
Plus le sieur Brunau, seigneur de Cherconnay en la paroisse de Longré est en possession de lever sur les dits bénéfices quatre vingt boisseaux de blé mesure du dit Ruffec ; savoir 32 de froment dans le boisseau paye soixante dix livres, 32 de seigle et 16 comble d’avoine, comme il a été déclaré par mon prédécesseur, je n’ai pu lui faire produire […..] de cette redevance […..] pour avoir voulu-la [..] plus de mille [..] N’ayant pas été en état de défendre [.] requête [..] contre un arrêt du parlement de Paris en la [..] qui avait cassé un arrêt des grands jours tenus à Angoulême qui déclarait à mon prédécesseur de payer cette redevance et affermé présentement deux cent livres (200 livres).
Plus le seigneur du Breuil-Coiffaud en la paroisse de Hanc à une lieue et demie de cette paroisse par moitié avec moi les grandes dîmes sur plus de trois cents boisselées de terre à la moyenne mesure quoique l’on y fasse, froment et seigle, qui peuvent lui rendre par an soixante et dix boisseaux du dit blé.
Plus la Fragnée située en la paroisse de Hanc dépendant de l’abbaye des Alleuds en Poitou […] sur plus de cent vingt boisselées de terre en cette paroisse, les dîmes et terrages et peuvent produire de froment cinquante boisseaux mesure et poids.
Plus M. l’abbé de Valence tenu des grandes dîmes sur plus de trente boisselée de terre en cette paroisse et pouvant lui produire dix boisseaux froment ou seigle par an sur cette mesure et les menues et vertes dîmes sur les feux de six maisons et les agneaux du village de Courtanne en cette paroisse qui peuvent valoir cinq livres par an.
Plus M. le commandant de […] les grandes dîmes avec moi par moitié sur dix boisselées de terre en cette paroisse, ce qui lui peut produire par an de seigle ou avoine par an trois boisseaux de la dite mesure et la moitié des menues vertes dîmes et agneaux qui peuvent lui valoir le tout sept livres par an.
Plus M. le curé de Lorigné tenu en cette paroisse les novales sur prés de cinq boisselées de terre qui peuvent bien produire par an deux boisseaux de seigle ou avoine à la dite mesure.
Plus le sieur Desmier seigneur de la Rogneuse en cette paroisse levée les menues et vertes dîmes et agneaux sur les terres et maisons de quatre particuliers de son village qui peuvent valoir par an trois livres.
Plus M. de Beauchamp seigneur de Villeneuve en cette paroisse qui jouit de la dîme d’un champ, qu’il appelle noble contenant près de dix boisselées et la moitié de la dîme des agneaux de douze particuliers de son village qui peuvent produire le tout par an dix livres.
Plus le seigneur de (Iverzac) en la paroisse […] près de Bouin pour un bois taillis de chêne en cette paroisse encore actuellement appelé la gîte au prieur affermé par an soixante et dix livres.
D’ailleurs il conviendrait de faire des réparations au cœur de l’église pour ma part et portion en qualité de seigneur et de décimateur pour l’entretien de la couverture des vitraux des ornements, d’un tabernacle [..] et chandelier et balustres de communion ; le tout étant estimé pour plus de deux cent livres, sans compter qu’il faudrait bien autant pour rétablir l’hôtel et la chapelle de la sainte Vierge où il n’y a qu’un simple tableau sans balustre. L’église d’ailleurs étant très belle et toute [….] ce qui ne peut se faire comme les autres réparations, n’y ne faire contribuer aucuns des dits décimateurs […].

Charges et bénéfice
Premièrement, il y a six cent communiants (600).
Plus, il faut [..] la cinquième partie des dits grains pour faire couper [..] rendus dans les greniers : ce qui se monte à cent boisseaux à la même mesure ; par ce qu’il faut donner le tiers de l’orge et des chanvres à ceux qui y sont employés ce qui se monte selon la sus dite évaluation à la somme de cent cinquante livres.
Plus pour faire voiturer et amener en l’église les dits blés la somme de soixante livres.
Plus les décimes ordinaires, soixante et dix huit livres et présentement plus de cent quarante livres.
Plus pour l’entretien et fourniture de cierge pour l’office et l’entretien de la lampe jour et nuit n’ayant point de fabrique n’y de fondation ; par an cinquante livres.
Plus pour les visites de messieurs les archidiacres et archiprêtres, par an trois livres.

Total du revenu du dit prieuré-cure, la somme de huit cent quarante huit livres (848 L)
Total des charges du dit prieuré-cure, la somme de quatre cent trois livres. (443 L)
Déduction faite sur les dits revenus pour tout reste : quatre cent quarante cinq livres (445 L)

Nous soussigné P. Guillon, prieur-curé certifions et affirmons la présente déclaration véritable les [..] en la délibération de l’assemblée générale du clergé du 22 décembre 1726 de laquelle délibération nous avons remis le présent double à M. le syndic du diocèse de Poitiers.
Déclarant au surplus [..] que nous n’avons omis aucun bien dépendant du dit prieuré-cure ,en foi de quoi nous avons signé le présent à Pioussay ce cinq avril mil sept cent vingt huit.
P GUILLON prieur-curé de Pioussay


Transcrit par patrick Ricard en octobre 2004.




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