Les oubliés de 1870-71

Le 21 février 1871, le maire de Pioussay répond à une lettre du préfet des Deux-Sèvres l'invitant à communiquer le nom des soldats de Pioussay prisonniers en Allemagne.
  • François Fillon,
  • Pierre Poincet,
  • André Sicaud,
  • Constant Richard,
  • Pierre Pénigaud.
Il ajoute :
On est sans nouvelles de Louis Dechambe depuis la bataille de Longjumeau, et de même de Pierre Granier.

Pour trois de leurs camarades, l'issue sera fatale : "Morts pour la France".

Relevé à l'état-civil de Pioussay


- le 27 janvier 1871, Louis MOREAU, 35 ans, né le 20 juillet 1834 à La Place de Pioussay, fils de Louis Moreau, cultivateur, et Marie Beauget. Célibataire, soldat mobilisé à la 2e Légion, 1er bataillon, 2e compagnie (des Deux-Sèvres), décédé à Thairé dans le canton d'Aigrefeuille (Charente-Inférieure).

- le 14 février 1871, Sébastien ROBERT, 24 ans, né le 16 août 1847 à La Place de Pioussay (79), fils de Pierre Robert (propriétaire) et Marie Demondion, entré à l'hôpital civil de Chalons-sur-Saône le 20 janvier 1871 où il est décédé des suites de ses blessures à la jambe par éclats d'obus.

- le 17 février 1871, Augustin ROBERT, né le 23 août 1848 à Pioussais, fils de Pierre Robert et Madeleine Thésard, soldat de 2e classe au 92e RI, décédé à l'ambulance militaire (hopital militaire de campagne) d'Arc-et-Senans (Doubs).
 


A noter que pour Sébastien Robert, l'acte de décès rédigé à la mairie de Chalons-sur-Saône fait figurer PUCEY pour PIOUSSAY.
Cette information nous est signalée par Jean-Paul Blanchard jeanpaulblanchard@hotmail.com qui nous invite à l'aider : "Je suis très attentif à redonner une mémoire aux soldats de cette époque aussi je peux aider dans ces recherches, le tout est que j'ai un correspondant dans votre département qui puisse m'aider pour les actes de naissances et de décès ; la liste de noms donnée par le maire de l'époque est sans doute approximatif car il ne possédait pas tous les éléments précis afin de donner des informations complètes ; et beaucoup d'actes de décès non pas été retranscris par les autorités militaires auprès des mairies ; les régiments étaient souvent mal cités, et souvent confusion il y avait entre régiments de ligne, de marche, et de gardes mobiles (mais maintenant on arrive à s'y retrouver) ; si vous avez un moment essayer de me retrouver les actes de naissances de ces soldats cités attention ils avaient souvent à cette époque plusieurs prénoms et il en était seulement cité un seul par les autorités militaires, d’où une grande confusion... Une chose est certaine, les archives militaires suisse citent, Alexis Joulin natif de Loubillé Deux Sèvres 34eme régiment de garde mobiles, et on peut leur faire confiance car ils ont été précis dans leurs relevés, on peut donc en déduire que l'acte de décès n'a pas été communiqué par les autoritésfrançaises auprès de votre mairie de Loubillé (cela a été souvent le cas).
Jean-Paul Blanchard est un collaborateur précieux : "Je fais des recherches sur les soldats qui sont décédés pendant le conflit prussien de 1870-1871 et je travaille, en outre, avec un groupe de recherche militaire suisse ; à la fin de ce conflit l'armée du général Bourbaki, dite Armée de l'Est, s'est réfugiée en Suisse le 1er février 1871 afin de ne pas être prise par l'armée prussienne du général von Manteuffel ; il existait dans le 20eme corps d'armée, général Clinchant, un 34eme régiment de garde mobile des Deux Sèvres, colonel Rouget, de la 2eme division général Thornton, 1ere brigade général de Seigneurens  ; cette armée de 87 000 hommes est restée internée en Suisse pendant trois mois et malgré tous les soins prodigués par les autorités suisses, 1763 soldats sont décédés de maladie, parmi eux j'ai relevé 51 soldats natifs des Deux-Sèvres et entre autre le garde mobile Joseph Martin que vous citez sur le site de Loubillé ; je rectifie d'après mes documents : Joseph Martin garde mobile au 34eme régiment de gardes mobiles des Deux-Sèvres (vous citez le 94eme, or ce régiment n'a jamais existé dans l'armée de l'Est) natif de Loubillé, Deux Sèvres, décédé le 8 février 1871 à Boudevilliers canton de Neuchâtel Suisse (il est cité par erreur Bâle) acte de décès suisse n° 1650.  Sa sépulture existe toujours et son nom est inscrit sur le monument commémoratif de Boudevilliers. J'ai aussi dans mes documents un nommé Alexis Joulin natif de Loubillé mais je n'en vois aucune trace dans vos relevés. Je reste à disposition si vous, ou un chercheur de ce conflit de votre entourage,  souhaitez des renseignements".
Email Jean-Paul Blanchard : jeanpaulblanchard@hotmail.com


Les morts de la guerre de 1870-1871 figurent regroupés pour le département sur un monument particulier érigé à Melle, en octobre 1881 sur la place Bujault (place du champ de foire) en mémoire des mobiles et francs-tireurs des Deux-Sèvres tués ou disparus pendant la guerre contre l’Allemagne.


Ce monument a été déplacé sur la Place Saint-Pierre, auprès de l'église Saint-Pierre, vers 1900.
Il affiche 148 noms répartis par arrondissement mais sans préciser les communes.

La liste des morts du Mellois « tués à l’ennemi ou morts de leurs blessures » est étonnamment courte. En effet, elle ne porte que 18 noms (dont cinq disparus).


Un monument a été érigé à Niort pour tous les enfants des Deux-Sèvres


Ce monument glorifie les enfants des Deux-Sèvres morts en 1870.

Le préfet des Deux-Sèvres1 a demandé le 29 novembre 1880 aux maires du département de lui communiquer « les noms et prénoms de tous les officiers, sous-officiers, soldats de l’armée active, garde mobile et garde mobilisée, domiciliés2 dans la commune et décédés pendant la guerre de 1870-1871 ».

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1 AD 79.
2 Ce qui explique l’absence d’actes de décès pour tous les soldats de Loubillé morts en 1870-1871.



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