Monographie de Pioussay en 1886
Source : M. Marcel Brenet, instituteur.
Cette commune est située sur un vaste plateau à 8 km au sud de Chef-Boutonne, à 25 km de Melle et à 50 km de Niort, chef-lieu du département des Deux-Sèvres.
La configuration du sol est celle d'un pentagone aux crêtes irrégulières presque la moitié plus long que large. Le sol est partagé en deux parties à peu près égales, il est argilo-calcaire au nord et à l'est, il est silico-calcaire au sud et à l'ouest.
La superficie totale est 1699 hectares 12 ares et 70 centiares se divisant en 12 sections et 342 lieux dits. Le revenu imposable totale est de 15744,15 F. La propriété bâtie comprend le chef-lieu de commune et quatre villages et quatre hameaux, la population actuelle est de 913 habitants.
Au point de vue historique, cette commune n'offre presque rien à mentionner. Elle ne possède aucun établissement industriel, l'agriculture et l'élevage du bétail constituent sa principale ressource. En suivant l'ordre des sections, on trouve :
N°1 Section A du logis de la Rogneuse et de Courtanne.
Dans cette section d'une contenance de 79 ha et 36 ares et d'un revenu imposable de 1878,92 F se trouve le
hameau de la Rogneuse composé de 3 maisons et de 6 habitants et celui de
Courtanne formé de 11 maisons et de 28 habitants, puis des lieux dits : le Grand Bois, la Sassaudrie, l'Allée, la Chaume de la Loge, le Champ de la Garenne, le Bois de la Rogneuse, le Bois de la Garenne, le Champ du Pré, la Rogneuse, la Loge, le Limouzin, le Champ du Bois Sicaud, le Bois Sicaud, le Chail, la Garenne de Moncouverte, Derrière le Bois, le Champ de Moncouverte, la Terre du Puits de Moncouverte, le Champ Frouin, le Champ de la Garenne de Moncouverte, la Pièce des Sept Chemins, le Renfermis de la Fosse aux Loups, les Champs de Queron , le Chemin du Breuil, le Patureau de la Métairie, le Champ de Saveille, le Potier, au Gros Buisson, Derrière le Patureau de la Métairie, les Deux Journaux, le Chemin de la Bougnaisse, la Grande Vallée, au Patureau Cognée, les Schistes, le Patureau des Ouches aux Signacs, la Vallotrie, la Vallée, la Vallée Tria, la Bourrelière, les Chaumes de Courtanne, l'Ouche de la Châtaigneraie, la Châtaigneraie, le village de Courtanne, les Grands Jean, le Jardin du Pré, l'Ouche du Grand Pré, le Verger des Ouchillons, le Bois du Patureau, le Patureau [.....], le Patureau Blanchet, la Châtaigneraie du Bois Billaudeau.
Au hameau de la Rogneuse située au nord de la commune se trouve une ancienne maison seigneuriale appelée le logis, on y concentrait le produit des dîmes imposées autrefois aux habitants et au profit du seigneur de ce hameau.
Au hameau de Courtanne, situé aussi au nord de la commune sur un terrain fort accidenté, il ne se trouve rien à relater. On pourrait cependant mentionner un énorme buisson à aubépines n'ayant qu'un pivot, tout couvert de lierre, connu sous le nom de l'épine à Magot, du nom du propriétaire, dans la cour duquel il se trouve. Ce buisson est curieux par sa forme et sa grosseur peu commune.
N° 2 La section B de la Jarge.
Dans cette section contenant [..,] d'un revenu imposable de 1888,08 F se trouve le hameau de la Jarge au nord-est de la commune. Ce hameau se compose de 13 maisons ------- et de 44 lieux dits ci-après désignés: les Ouchillons Fleury, le Grand Champ, la Galpinière, le Petit Patureau, la Charbonnière, le Patureau Plat, les Brillaux, les Perroteries, la Brange, le Patureau Doré, la Grande Pièce, la Montée, la Lotte, le Champ du Chemin de Courtanne, le Patureau Blanchet, les Versennes du Milieu, les Brelaudières, le Champ Sabourin, la Terre du Chemin de Ruffec, la Petite Vallée, Derrière le Grand Patureau, la Terre du Chemin de la Jarge, le Renfermis des Billaudeau,
le village de la Jarge, le Petit Pré, les Grandes Pièces, les Dandinières, les Grands Champs, les Grandes Versennes, le Chemin de la Jarge, l'Allée, la Petite Perroterie, les Champs de Long, la Jacquerie, la Brousse à l'Ogre, le Pré Binet, le Pré des Ouches, les Ouches à Boux, le Patureau de Chez Fillon, la Châtaigneraie de Jouhé, le Patureau Courteau, le Pré Capitaine, le Patureau de la Barre, le Pré Grand [.....].
Le hameau de la Jarge, divisé par un chemin vicinal est attribué pour une partie à Lorigné et l'autre à Pioussay, l'ensemble n'offrant rien de remarquable.
N° 3 Section C de Jouhé.
Cette section contient 39 ha et 23 ares, son revenu imposable est de 1377,43 F, elle est située à l'est de la commune,
le village de Jouhé est formé de 53 maisons, de 171 habitants et de 16 lieux dits : le Bas des Vignes, les Bornus, le Cache Puits, les Grandes Brousses, le Grand Patureau, les Petites Brousses, le Champ Naudeau, les Grandes Ouches, les Ouches aux Rousselot, le Courtaud, le village de Jouhé, l'Ouche du Chail, Derrière les Fours, le Gal [...], le Pré [..] , le Jardin du Four.
Au village de Jouhé, on voit
un ancien château féodal, situé a 200 mètres de la
route de moyenne communication de Chaunay à Paizay-Naudouin qui traverse ce village du sud à l'est. Ce château présente une situation remarquable sur une étendue de plus de vingt hectares. On y arrive par une allée bordée de beaux ormeaux. Dans une vaste cour, où l'on entre par une porte cochère, on trouve à gauche et à droite des bâtiments de servitude que l'on vient [... ....] . En face, on aperçoit le principal corps du logis avec son toit couvert de pierres plates, habité aujourd'hui par un fermier et terminé par deux tours dont une à l'est est de construction récente et d'une grande simplicité, à la forme d'un cylindre surmonté d'un toit conique et couvert d'ardoises, à l'intérieur se trouvent des chambres à l'usage des propriétaires lorsqu'ils viennent visiter leurs fermes. L'autre tour établie au sud et ressemblant à une forteresse, est fort ancienne, mais bien [...], elle est de forme carrée, couverte d'ardoises et d'un agréable aspect, elle peut mesurer environ 30 mètres de la base au sommet du toit, elle paraît avoir été construite au moment où l'on commençait à employer le [..] dans les sièges, car elle est pourvue de créneaux et de meurtrières destinés à laisser passer les engins dont on se servait alors pour repousser les assiégeants. A l'intérieur, elle est dans un état d'abandon à peu près complet. Cependant quelques chambres dont les planchers ne sont pas encore vermoulus, sont employées par le fermier qui y place une portion des produits de la ferme. Une douve circulaire, dont on voit encore quelques traces entourait l'ensemble du château.
Vers 1610, Messire Jacques Turpin, seigneur de Jouhé et de Bouin habitait ce joli castel, mais on ne sait à qui il est passé ensuite. Il résulte des renseignements fournis par plusieurs personnes âgées, que la famille Chabot de Bouin dont un des membres réside encore actuellement à Chef-Boutonne et qui est né a Pioussay, l'occupait de 1750 à 1825 et qu'il fut ensuite acquis par la famille Tallonneau, originaire de Pioussay (!), mais qui se tient aujourd'hui à Saint-Maixent et qui en est encore propriétaire.
Il existe aussi a Jouhé, depuis fort longtemps une étude de notaire qui a été occupée par plusieurs officiers ministériels, dont les familles habitent toujours ce village. Le premier que l'on peut citer se nommait Pierre Damy qui vivait en 1640, Jean Perrain et Jean Charles Ayrault et sans doute plusieurs autres qui n'ont laissé aucune trace de leur passage. On remarque au lieu dit de chez Damy, près de Jouhé, une vieille maison portant sur le palantrage de la porte d'entrée, un écrit en relief où sont gravées ces lettres JCANR, qui signifient Jean Charles Ayrault notaire royal, nom et prénom du notaire qui l'habitait. Cette maison est encore occupée par la même famille.
Après la révolution, le notaire de Pioussay ne résidait plus à Jouhé, il se trouvait à Chef-Boutonne (!), mais il se rendait à son étude deux fois par semaine, pour recevoir ses clients. A cette époque, le notaire était un nommé M. Main, décédé dans la misère à Chef-Boutonne, il y a environ six ans. Ensuite sont venus M. Paris et M. Veau, ce dernier est mort à Loubillé il y a cinq ans, et l'autre est existant et réside à Chef-Boutonne, où il y est le premier suppléant du juge de paix. Aujourd'hui l'étude est tenue par M.
Béguier Eugène, maire de Pioussay et conseiller d'arrondissement pour le canton de Chef-Boutonne.
On trouve encore, au même village, une famille Suire d'ancienne noblesse, dont les titres sont complètement disparus. Ce qui [...] à ce sujet, c'est le mariage de Jacques Suire, sire de Forgeterie et de dame Gabriel le Chevallier, lequel a eu lieu à Pioussay le 25 avril 1662 en présence de Jacques Turpin, seigneur de Jouhé et Ardilleux et autres places et de Charles Chevallier seigneur de Bramfan. Les anciens en parlant de la famille Suire, disait souvent les Forgetriers.
N°4 Section D : Plaine de Jouhé.
Cette section aussi à l'est de la commune est d'une contenance de 99 ha, 98 ares et 15 centiares, d'un revenu de 2019,14 F et de 48 lieux dits ainsi nommés : la Palisse à Martin, le Champ Germain, le Pré aux Moines, le Patureau Neuf, la Folle au Prisé, le Chail, l'Ouche aux Rousselets, la Métairie du Logis, le Champ du Piat, le Jardin de la Métairie, l'Allée, la Chaume, Bacusse, le Pâtis de Chez Damy, le Champ du Moulin, les Arantis, l'Ouche de l'Houmelée, l'Houmelée, le Pré du Chail, le Champ du Chail, le Renfermis des Trins, la Châtaigneraie, le Vallon de la Garenne, le Chemin, le Champ de Jouhé, la Plaine de Jouhé, les Champs de Briant, les Tranchis, les Jerzeaux, les Jerzeaux de la Croix, le Patureau Frouin, le Patureau Colin, le Patureau Martin, le Bois Billaudeau, la Châtaigneraie du Bois du Tremble, le Grand Chenebeaux, la Charbonnière, le Pré aux Boeufs, le Champ de l'Allée, la Mothe, la Châtaigneraie aux Sicaud, la Châtaigneraie de chez Damy.
Cette section se compose de deux vastes plaines, très fertiles et d'un ravissant aspect, surtout quand elles sont munies de leurs récoltes. Les chemins qui les traversent sont garnis de pelouse et formeraient pour les citadins une agréable promenade.
N° 5 Section E de l'Orme Soulier.
Dans cette section d'une contenance de 46 ha, 47 ares et 96 centiares, d'un revenu imposable de 680 F et située à l'est du hameau de l'Houmelée est composée de 5 maisons et de 19 habitants. Les lieux dits sont: la Petite Chaume de Lugée, l'Ouche des [..], les Routiers, les Champs du Parc, le Champ Verneuil, les Vieilles Coudres, la Vallée, les Champs de la Forêt, les Nougerates, les Birolus, les Jeunes Coudres, les Coudres, la Vieille Coudre, les Pierrières, le Tertre, la Vallée du Pommier, le Chêne Peroton, le Grand Chevet, le Cassot, le Vallon des Plantes.
Au
hameau de l'Houmelée, situé à l'est de la commune on remarque
une très vieille croix en pierre, placée à la limite du département des Deux-Sèvres comme pour le séparer, par ce point, de celui de la Charente. Cette croix est un souvenir d'une mission qui fut prêchée à la Forêt-de-Tessé, il y a très longtemps selon les vieillards des environs.
N°6 Section F des Clavons.
Cette section comprend 93 ha, 6 ares, 5 centiares et d'un revenu imposable de 1863,01 F et de ses 24 lieux dits : le champ d'Ampuré, les Petites Chaumes, les Clavons, la Croix Menique, les Peupliers, les Routes, la Palisse Noire, la Croix Coutin, les Grandes Pièces, les Nougerates, les Guiniers, les Trézennes, les Grandes Versennes, le Vallon Chigers, les Vallées Chigers, l'Ouchette, le Pré de la Vigne, le Bois Maréchaux, le Bois Queron, le Patureau Barbot, le Fief de Lugée, Dans les Terriers, la Grande Chaintre, le Bois Goubeaux.
Cette section, située
au sud de la commune, était naguère plantée en grande partie en vigne qui ont été entièrement détruites par le phylloxéra ; il est heureux que les propriétaires puissent les remplacer par des céréales ou des plantes sarclées qui les rémunéreront un peu.
N°7 Section G de Villeneuve.
La contenance de cette section est de 43 ha, 12 ares et 10 centiares; son revenu imposable est de 1375 F. On y trouve
le village de Villeneuve composé de 43 maisons et de 143 habitants, 35 lieux dits ainsi nommés: village de Villeneuve, le Pré de la Fuye (
colombier), le Jardin du Canton, le Jardin du Lac, le Clos, la Touche, le Champ de la Garenne, le Jardin du Logis, le Logis, Parterre, la Petite Vigne, le Chemin de la Vache, le Bout du Pairé, le Chemin du Pairé, la Petite Rivière, la Fontenelle, les Treilles, Fontaneau, les Deux Montées, le Petit Lineau, l'Ouche aux Blissay, le Dessus de la Petite Rivière, les Houmes, le Parc, les Chefs de Main, Derrière le Champ, les Gautiers, le Champ des Gautiers, la Croix Michaud, la Font Blanche, le Grippeau, la Douterie, Derrière chez Lambert, les Plantes.
Dans le village de Villeneuve, au sud de la commune, au lieu dit le Canton, existe une petite place, ou l'on voit un tilleul plusieurs fois séculaire, remarquable par sa grosseur et par les ravages que les années lui ont causés. Il est tellement creux qu'il n'y a presque plus que l'écorce, au sommet de celui-ci croissent quelques branches qui forment en été comme une couronne d'un feuillage frais et odorant.
Au lieu dit le logis se trouve une ancienne maison seigneuriale occupée vers 1570 par la famille de Martel qui a fourni des chevaliers de Malte et des écuyers du roi.
N°8 Section H des Maches.
Cette section est de 50 ha, 9 ares et 40 centiares, d'un revenu imposable de 798,97 F et de 4 lieux dits : l'Ouche de Pioussay, les Rocs, les Sanguiniée, les Maches. Elle est située au sud-ouest de la commune, sur un terrain fort accidenté et ayant été planté en vigne que le phylloxéra a détruit. Elle peut produire des céréales et des plantes sarclées qui dédommagent le cultivateur.
N° 9 Section J du bourg de Pioussay.
Cette section contient 59 ha, 15 ares et 90 centiares, son revenu imposable est de 1381,73 F, elle comprend 47 maisons, 142 habitants et 34 lieux dits: le Bourg, le Champ de la Cure, l'Ouche de la Cure, la Petite Cour, l'Ouche du Four, le Champ du Limouzin, le Pré Dechambe, l'Ouche à Cailleau, le Champ du Moulin, la Plaine du Moulin, les Grands Champs, les Abaies, le Bois des Brousses, le Champ des Brousses, la Chaume des Brousses, les Nouvelles Baillettes, la Pierrière à [.....], le Bois Terrasson, l'Ouche de la Garenne, le Champ Aubert, la Garenne de Pioussay, le Champ de la Garenne, le Bois de la Garenne, le Bois Dechambe, le Vallon de la Garenne, le Bois Lamet, la Croix Levreau, les Lampes, le Bas Lugée, les Ouches aux Busseau, le village de Lugée.
Dans cette section sont construits les monuments publics, consistant en une église et un groupe scolaire d'enseignement primaire laïque pour les deux sexes séparés. Au centre du bourg sur une petite place est située l'église dont la construction remonte au XII siècle. Le portail établi à l'extrémité sud-ouest de l'église est très simple, le pignon est surmonté d'un clocher à deux arcades, où sont placées les cloches, la façade sud où se trouve une petite porte cintrée par laquelle on pénètre dans l'église habituellement, ne présente qu'un travail grossier, sans sculptures. A l'intérieur, la voûte du choeur est en pierre et circulaire ; il n'y a qu'une simple nef, aussi voûtée en pierres, les fenêtres sont cintrées, étroites et sans ornements, sauf celle qui domine l'autel, au sud-est qui est à arcades et originale. Cette fenêtre est seule munie de magnifiques vitraux reproduisant, revêtus de leurs habits sacerdotaux, deux anciens princes de l'église, l'un deux est saint Martin, patron de la paroisse sous le vocable duquel est placé l'église de Pioussay, l'autre est saint Hilaire patron du diocèse de Poitiers. Un superbe chemin de croix en pierres, dont les sujets sont sculptés, orne les murs de l'église. Sur quelques dalles du sol sont gravés les noms de quelques familles de la commune. Cette église a dû servir autrefois de lieu de sépultures, car on lit, sur ces dalles de grandes dimensions, des noms maintenant ignorés. On ne connaît que ceux des familles Suire et Ayrault, déjà mentionnés dans la section D.
Autrefois, cette église, n'était peut-être pourvue que d'une cloche, ce qui le laisserait croire, c'est une note recueillie dans les archives de la mairie et ainsi conçue «
Le 9 avril 1729 à été baptisée la cloche Saint Martin de Pioussay ; parrain, seigneur de la Rogneuse et marraine Charlotte de Beauchamp de Villeneuve".
Aujourd'hui, on fait usage de deux cloches de grosseurs différentes, l'accord des deux est agréable à entendre, lorsqu'on les agite en même temps. La petite, très ancienne porte une inscription latine indéchiffrable, l'autre a été refondue le 3 janvier 1842 et baptisée le 26 du même mois, le parrain a été M. Veau, ancien notaire à Pioussay et la marraine Mme Marie Tallonneau du château de Jouhé. On voit à coté de l'église et y attenant le presbytère et ses dépendances. Sur le même plan et
devant l'église est élevé sur un énorme piédestal un énorme calvaire, en souvenir d'une mission qui eut lieu à Pioussay en 1866. Ce calvaire porte une grande quantité de plaques [...] ayant la forme d'un coeur.
On pourrait en savoir le nombre en consultant une pancarte affichée dans l'église, sur laquelle sont inscrits les noms de ceux qui ont donné 50 centimes, afin que leurs noms fussent représentés sur cette croix.
Tout près de là, face au presbytère est placé le cimetière, assez vaste pour la grande quantité de tombes qu'il contient ; autrement il n'existe rien qu'il y ait lieu d'indiquer ici.
Au lieu dit la Croix Levreau, s'élève à l'extrémité nord du bourg de Pioussay, le groupe scolaire, offrant l'aspect d'un joli chalet formé de deux pavillons, réunis par un corps de bâtiment sur un terrain de 27,60 ares qui forme l'angle d'intersection des chemins communiquant aux villages de Jouhé et de la Place, tous les deux dépendant de la commune de Pioussay. Par position, ce terrain offre l'avantage d'être plan, bien aéré, d'un accès facile aux enfants, éloigné de toutes habitations et au centre de la commune.
Les deux écoles sont séparées l'une de l'autre par la mairie et n’ont aucune communication intérieure. Elles sont composées chacune : d'un rez-de-chaussée, d'une cuisine, d'un cellier, d'une salle d'étude, d'un préau couvert, de fosses d'aisances, d'une vaste cour et d'un jardin. Au premier étage, de deux chambres et d'un grenier.
Les classes comprennent chacune une superficie intérieure de 98 m².
La mairie, située au rez-de-chaussée, ne comprend qu'une seule pièce, elle relie les deux pavillons qui servent de logement à l'instituteur et à l'institutrice, elle est précédée d'une cour de 3 ares environ, le tout est entouré de murs de clôture.
Les archives communales, en général, sont en assez bon état. Les actes de l'état civil les plus anciens remontent à l'année 1612. A dater de cette époque et jusqu'à 1668, il manque plusieurs années et celles qui restent sont incomplètes. Ainsi de 1612 à 1637, il n'y a que 149 naissances, les mariages et les décès manquent, de 1637 à 1639, il n'y a que 33 naissances, les mariages manquent, il y a 28 décès; de 1639 à 1644, il y a 124 naissances,18 mariages et 70 décès. En 1644, les mariages manquent, il y a 4 mariages et 19 décès; de 1644 à 1668, tous les registres manquent, de 1668 à 1701 il y a 957 naissances, 128 mariages et 41 décès. On compte donc 1283 mariages, 150 mariages et 527 décès de 1612 à 1701.
A partir de 1701 à 1801, on compte 2806 naissances, 678 mariages et 2265 décès.
De 1801 à 1886, il y a 2202 naissances, 727 mariages et 1126 décès.
Au
recrutement de l'armée, les plus anciens tableaux de recensement remontent à 1811. A partir de cette époque et jusqu'à 1886, la commune a fourni 744 conscrits.
Les tableaux de recensements de la population partent de 1836. A cette époque, la population de la commune était de 1801 habitants, en 1841 de 1125, en 1846 de 1166, en 1851 de 1061, en 1859 de 1094, en 1861 de 1042, en 1866 de 1029, en 1872 de 986, en 1876 de 958 et en 1881 de 913 .
Avant 1793 les registres de l'état civil étaient tenus par les prêtres. Les différents officiers de l'état civil qui se sont succédés sont: Jean Perrain de 1793 à 1776, Gervais agent municipal de 1796 à 1799, Pierre Robineau adjoint de 1799 à 1806, Chabot du château de Jouhé de 1806 au 8 février 1824, Pierre Perret du 8 février 1824 au 31 octobre 1825, M. Tallonneau de 1825 à 1830, M. Veau, notaire du 23 septembre1830 au 1er juillet 1831, Pierre Perret adjoint en 1832, M. Veau de 1833 à 1848, M. Demondion du 20 août 1848 au 16 mai 1850, François Ayrault du 16 mai 1850 au 28 mars 1874, Pierre Terrasson du 28 mars 1874 au 15 novembre 1876, du 15 novembre 1876 au 30 décembre 1877, François Ayrault est nommé maire du 1er janvier au 7 juillet 1878 Joseph Robineau adjoint, remplit les fonctions de maire, du 7 juillet 1878 et jusqu'à présent M.
Eugène Béguier notaire et conseiller d'arrondissement administre la commune.
N°10 Section K du Moulin de la Rogneuse.
Cette section est d'une contenance de 10 ha, 1 are et 50 centiares, d'un revenu imposable de 747,61 F et de 24 lieux dits ainsi nommés : la Pointe des Queux de Jeaux, les Clatreaux, la Vignerie,
le Fief de Moucouverte, la Versenne Torse ou Clatreaux, la Mazaras, le Bois Barret, le Petit Lac, le Chiron Martin, la Dorloterie, les Renfermis, la Vallée Barret, le Petit Bois Barret, les Anglées, la Brousse, le Champ du Moulin, le Grand Bois, la Courade, les Bujets.
Cette section située au nord-ouest de la commune est en grande partie plantée en bois taillis.
N°11 Section L de la Place.
Dans cette section, contenant 37ha 83 ares et 29 centiares, d'un revenu imposable de 1445,89 F, de 57 maisons et de 239 habitants, se trouvent les 34 lieux dits suivants : la Grande Ouche, les Plantis, le Bourg, les Ouches aux Vergnes, les Rompis, les Ouches aux Fillons, le Pré au Binet, Chez Germain, les Ouches aux Avocats, le Châtaignier, Chez Cognée, l'Ouche de la Mare, le Champ Bertrand, les Chétives Brousses, le Patureau Normand, la Châtaigneraie du Bois Coin, le Bois Coin, le Champ du Bois aux Coin, les Renouvelis, le Bois Priou, le Champ de Hanc, les Grands Champs, le Bois de la Cour, la Brousse à Guiot, les Grandes Brousses, la Grande Chaume, l'Aveneau, le Taillis du Grand Champ, Derrière le Taillis, la Brousse aux Trebuchet, les Chétives Vignes ou les Brousses, le Chail.
Cette section se trouve au nord et fournit
La Place le village le plus peuplé, mais il n'y a rien de bien particulier.
N°12 Section M de Lugée.
Cette section contient 33 ha,76 ares et 10 centiares, son revenu imposable est de 991,77 F, elle comprend 28 maisons et 111 habitants, les 19 lieux dits sont :
Lugée, la Châtaigneraie, l'Ouche du Four, le Champ du Bois, le Pré, au Petit Lac, le village de Lugée, le Bois du Parc, la Chaume au Caillaud, le Petit Genet, Derrière le Parc, le Fief des Pierrières, au Poirier, les Groies de Lugée, les Groies, la Brousse au Loup, les Poiriers de la Brousse au Loup, la Pierrière, le Champ Nargué.
Entre ce village, situé au sud-est de la commune et le bourg de Pioussay, il existe
de belles carrières de pierres à bâtir, les bouleversements de terrain qui s'y trouvent indiquent que de grandes quantités de pierres ont été extraites. On voit aussi aux abords de ce village, au point d'intersection de deux chemins, une croix en bois qui sert de repos à la procession qui s'y fait chaque année le jour de l'Ascension.
Au bas Lugée, dépendance du village de Lugée, a existé un autre château, dont il ne reste plus de vestiges. Il était habité par les seigneurs du Cormier. Un membre de cette famille, madame du Cormier y est décédée le 10 décembre 1669.
Cette section est la dernière.
Les habitants de la commune sont assez bien constitués, de taille au dessous de la moyenne pour la plupart, peu agréables au physique, sauf un bien petit. I
ls sont robustes et vivent vieux, ils n'ont aucun principe d'hygiène, ils sont malpropres, ainsi que leurs vêtements et leurs demeures, pourtant tous sont à l'aise et plusieurs sont riches.
Ils sont hospitaliers, paisibles, laborieux, économes, soumis aux lois, mais dissimulés et superstitieux. Ils ne s'adonnent d'habitude à aucun jeu, seulement
pour se distraire le dimanche les jeunes gens jouent au rampeau (jeu de quilles) ou bien se livrent à la danse. Ils n'ont point d'éducation et peu d'instruction,
leur seule langue est le patois du pays.
On peut considérer la commune de Pioussay comme étant la plus arriérée du canton de Chef-Boutonne, au double point de vue de l'éducation et de l'instruction. Cela est dû au peu d'importance que les habitants ont attaché et attachent encore à l'hostilité de la science.
Ils ont pourtant des classes à leur disposition depuis longtemps, cependant elles n'étaient pas nombreuses.
Les plus anciennes, dont ont se rappelle ici, était tenues au village de la Jarge de 1798 à 1820 par M. Talloneau, devenu propriétaire du château de Jouhé et maire de Pioussay. Après de 1820 à 1831, ce fut un nommé M. Gandois, renommé par la facilité avec laquelle il déchiffraient les parchemins, qui dirigeait l'école située alors dans le bourg de Pioussay. Ces deux maîtres ne possédaient aucun titre universitaire.
De 1831 au 28 septembre 1870, la direction fut confiée à M.
Isaac Baudouin décédé comme retraité a Pioussay il y a quelques années. Il avait exercé ses fonctions à la Place, à Jouhé et au bourg de Pioussay, il était pourvu d'un brevet de capacité.
Durant les fonctions de ces maîtres, la maison d'école n'appartenait pas à la commune. Ce n'était souvent qu'un réduit insuffisant et tout à fait incommode.
En 1869, la commune a fait élever un groupe scolaire à l'usage des deux sexes, sous la direction et d'après les études et devis de M. Valet architecte à Niort, l'entreprise des travaux fut adjugée à un nommé Guerry .
Le 1er janvier 1870, ce monument fut inauguré et depuis les classes ont toujours étés tenues. Les enfants peuvent y assister depuis l'age de 5 ou 6 ans et jusqu'à 13 ans, librement et gratuitement grâce à la magnificence du gouvernement de la république.
Pioussay le 18 avril 1886
L'instituteur M. Brenet