Litre funéraire ou ceinture seigneuriale

Eglise romane et gothique, Saint-Martin de Pioussay se situe dans le diocèse de Poitiers.
Elle relevait d'une abbaye, en l'espèce celle des chanoines réguliers de Saint-Augustin de Saint-Séverin, à l'ancien diocèse de Poitiers (près d'Aulnay-de-Saintonge) aujourd'hui en Charente-Maritime.
(Voir page sur le prieuré Saint-Martin.)



Autour du choeur et dans la chapelle, une bande noire...

Le choeur de l'édifice, et la chapelle gothique latérale que s’était appropriée la famille Turpin, les seigneurs de Jouhé, sont ceinturés d'une litre funéraire ou litre seigneuriale (bandeau noir appelé aussi ceinture funéraire) figurant les armes des Turpin, seigeurs de Jouhé. ; au dessus de leurs armoiries, ont été ajoutées celles des D'Alloue.

Blason des Turpin
Turpin portait : « d'azur à trois besants d'or »
Blason des d'Alloue

Le blason des Turpin a été sculpté sur l'embase de chaque arc de soutènement de la voute de la chapelle. Et sur la clé de voute de cette même chapelle.


Angle Nord-Est

Angle Sud-Est (pas de blason, un visage)

Angle Sud-Ouest
 

Angle Nord-Ouest, Turpin/Livenne
Fondateurs de la chapelle.

Sur l'arc fronton de la chapelle
 

Clé de voute chapelle, Turpin/Livenne
blason inversé.

Au dessus du choeur, martelé...

Clé de voute au centre de l'édifice

Le blason des Turpin, seigneurs de Jouhé, figure sur deux clefs de voûte et sur des supports d'arcs dans la chapelle qui leur était réservée.


Blason de Micheau (Michel) Turpin, écuyer et Nyse (ou Nice alias Marie) de Livenne.
Portait : "D'argent à une fasce de sable frottée d'or de 6 pièces
et accompagnée de 3 étoiles de sable placées 2 et 1"


Probablement les fondateurs de la chapelle gothique de l'église.
Ils eurent Louis Turpin époux de Marguerite d'Alloue...


 
Au dessus des armoiries Turpin sur la litre funéraire, ont été ajoutées celles des D'Alloue.
  • D'Alloue portait : "d'argent à deux chevrons de gueules l'un sur l'autre, accompagnés en chef de deux mâcles de sable".
  • Turpin portant : « d'azur à trois besants d'or »


Plate tombe de Marguerite d'Alloue, alliée aux Turpin. Blason en haut à gauche.

On voit dans l'église les plates-tombes — certaines sont armoriées — des d'Alloue, de Jean Ayrault (XVIIIe siècle), de Jean et Pierre Billault, de Pierre Billaudeau (XVIIIe siècle). Une antique cuve baptismale de forme octogonale a été déposée dans le jardin du presbytère.
 

Litre funéraire : à gauche vestige du blason des d'Alloue ; à droite du blason des Turpin.

La ceinture des armes (litre funéraire) serait usurpée
Le 5 avril 1737, a été faite dans l'église de Pioussay la ceinture des armes de feu M. de Veyrac, seigneur de Jouhé sur l'ancienne, que le bruit public [---] avoir été apposée par ordre de Feu Messire Charles Turpin seigneur du dit Jouhé, prieur du dit prieuré de Pioussay, et grand archidiacre du Poitou, en conséquence des droits qu'il avait dans la dite église comme prieur du dit lieu, plutôt que comme seigneur du dit Jouhé, et en tout cas, la dite apposition d'armes et de peinture ne peut préjudicier aux droits du dit prieur, la dite Dame de Veyrac l'ayant fait faire peu de temps après la prise de possession des soussignés et qui n'avaient pu l'apposer n'ayant pas encore connaissance des droits du dit prieuré, et ce qui est à remarquer c'est que MM. les prieurs précédant de Pioussay ne l'aient jamais voulu souffrir, et que la dite dame de Veyrac a pris la précaution de le faire faire à l'arrivée du dit titulaire et après avoir contribué à la réparation du choeur du dit Pioussay comme en la page trentième. En foi de quoi j'ai signé la présente observation sur le registre de la paroisse les jours et an sus dit. P Augron curé de Pioussay et de Sainte Soline.

Note : Il ne reste aucune trace sur les murs de la litre et du blason de Jean de Londeix de Veyrac. Nous constatons que la dite Dame de Veyrac, sa veuve, a attendu patiemment l'arrivée d'un nouveau prieur - encore ignorant des droits du prieuré - pour imposer cette nouvelle litre funéraire.

Les litres seigneuriales ont presque toutes disparues des édifices religieux
"Effacées par les intempéries à l’extérieur des églises, ou bien recouvertes par les couches successives de badigeon à l’intérieur des sanctuaires, les litres seigneuriales, autrefois très abondantes, ont presque toutes disparues des édifices religieux. La solennelle bande noire, sur laquelle figuraient originellement les écus des fondateurs, est exceptionnellement observable par un oeil exercé. Quelquefois, au hasard du nettoyage d’un choeur ou d’une nef, apparaissent les couleurs des armes de l’ancien seigneur de la paroisse, telles celles remises au jour à Pioussay.
La litre seigneuriale, apparue à la fin du Moyen Âge, semble-t-il, était un honneur réservé aux « patrons », c’est-à-dire aux fondateurs des paroisses, ou aux seigneurs hauts-justiciers qui pouvaient la faire apposer au-dedans et au-dehors de l’église. Celle du fondateur était dans l’endroit le plus éminent, et celle du haut-justicier ou des seigneurs fondateurs de chapelles était dessous. Elle était décorée de leurs marques de dignité, d’honneur ou de fonction : le collier et le manteau pour les chevaliers des ordres du roi, l’ancre pour l’amiral.
"

Consuler aussi : http://pascal.baudouin.pagesperso-orange.fr/eglondig.htm


 




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