Lettres de soldats sous le 1er Empire
L’Ile d’Oléron le 29 juin 1803
Mon cher père et chère mère, je vous écris ses lignes pour m’informer de l’état de votre santé. Nous sommes arrivés à l’île d’Oléron le 21, nous sommes enfermés dans la citadelle, nous sommes assez bien, nous avons pour ordinaire, pain blanc et viande, le vin vaut 6 sols la bouteille.
Je serais content d’avoir de vos nouvelles et si vous êtes rétablis […………]
Vous ne manquerez pas de me donner des nouvelles du pays. Je finis en vous embrassant du plus profond de mon cœur, Richard Jean pour la vie.
Mille choses au maître, à mon frère, sœur, cousins, cousines, amis et ceux qui s’informeront de moi.
Jean Richard (fils de Jean Richard)
Adressé à
Monsieur Jean Richard commune de Pioussay
Canton de ( Melle )
Département des Deux-Sèvres
(tampon Ile d’Oléron)
19 février 1805
Mon cher frère
Je réponds à ta lettre affligeante qui m’annonce la mort de ma mère, je ne saurais t’exprimer la douleur que j’en ressens, vraiment quand je réfléchis aux peines qu’elle a souffert pour nous élever, aux bontés qu’elle nous a prodiguées, je ne peut soutenir mon affliction. Mais malheureusement nos regrets sont superflus, il nous faut songer que c’est une loi qu’il nous faudra subir à notre tour.
Ainsi mon ami, je te prie de ne pas te chagriner, de même que ma sœur, après l’état déplorable où vous avez été réduit, ce ne servirait qu’à vous être très nuisible. Il faut maintenant tacher à réparer une perte aussi sensible par la bonne conduite et la concorde qui doit régner entre vous deux.
Pour mettre de l’ordre à nos affaires, j’ai pris le parti de te faire passer ma procuration, que tu me demandes, tu la remettras à monsieur Brothier Chambe, je l’envoie par rapport à notre frère François et par conséquent pour votre tranquillité à tous deux. Mon intention serait de vivre tous les trois ensemble après le partage fini ; vous resterez dans la maison et vous jouirez de ce qui revient pour ma part, je vous engage aussi à faire votre partage sans aucunes contestations et sans frais, s’il est possible. C’est la plus belle chose que vous puissiez faire, j’ai lieu d’espérer que tu suivras les conseils que je te donnes. Mon ami, ne soit pas étonné si je ne t’ai pas écrit plus tôt, la dernière ne m’est parvenue que ce jour passé, elle a sans doute éprouvé bien du retard, ou je la juge d’après sa date. J’ai bien reçu celle qui m’annonçait l'événement par le fléau de la dysenterie, qui a comme tu le dis ravagé le pays, j’y avais répondu et je ne recevais point de réponse et c’est ce qui m’a occupé et affligé depuis très longtemps, j’étais prêt à t’écrire quand j’ai reçu la dernière.
Je finis, en t’embrassant du meilleur de mon cœur, de même que ma sœur, et je désire que la présente vous trouve dans une aussi parfaite santé que celle donc je jouis maintenant.
Et suis pour la vie ton inséparable frère et ami.
Signé Rochette
PS. Mille choses honnêtes à nos parents et voisins, que je remercie des égards qu’il ont eu pour vous, n’oublie pas mes amis Métayer et Bobe, que j’embrasse de tout cœur, de même que notre frère François et toute sa famille.
Ecris-moi sitôt la présente reçue et marque-moi tes affaires et l’état de ta santé et celle de ma sœur.
A [V…] ce 30 pluviôse an 13 (19 février 1805)
1804 1805
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Pierre Rochette né le 20 décembre 1770 à Montalembert, sous lieutenant à la 3ème compagnie de voltigeurs, décédé le 14 juin 1809 à la bataille de Raab en Hongrie.
Fils de Pierre Rochette (décédé à La More de Montalembert à 65 ans le 1er janvier 1800) et de Marie Couturier (décédée à 63 ans le 22 décembre 1804 à Montalembert).
Chiozzia (Italie) le 18 octobre 1807
J’ai reçu mon cher frère, la dernière qui ne m’est parvenue que le 6 courant, j’ai été détaché dans une île de paix quatre mois et on avait gardé une lettre jusqu'à ma rentrée : c’est pourquoi je m’occupe de suite à te répondre vu le grand retard.
J’ai été on ne peut plus flatté d’apprendre que vous jouissiez tous d’une bonne santé et je désire que vous puissiez la conserver longtemps ; je ne doute point de la peine que toi et ma sœur prenez pour l’intérêt de notre bien commun. Tu me dis que votre commerce vous rapporte peu de chose et que les crédits vous fatiguent ; je ne vous ai point dit, lorsque vous avez commencé à vendre, que c’était pour toujours, au contraire, je t’observais à toi même que si vous n’y trouviez pas de quoi payer vos peines, d’abandonner le métier sans hésiter un seul instant et si tes intentions était de cesser ; je dois t’observer, qu’auparavant tu dois t’occuper à faire rentrer une partie de ce qui t’est dû, ne soit point dupe de la franchise, enfin je crois que tu dois savoir ce qui est le plus avantageux. Les petites observations que je te fais, ne sont exactement que pour te donner une idée et te servir d’exemple, juge du plaisir que j’aurais de vous voir prospérer ; je sais que la fortune ne nous a jamais été donnée en partage, mais le courage, l’espérance et la bonne conduite font qu’avec peu de chose l’homme prospère et vit content.
[….] je ne dois point ignorer que toi et ma sœur vivez de la meilleure intelligence, car si je savais que ce fut différemment, je ne serais point du tout content et vous ne seriez point de mes amis. C’est des observations que je vous fais, personne ne m’en a fait de reproche, mais l’amitié que j’ai pour vous deux me force à vous réitérer l’union qui doit y régner, nous n’avons qu’une sœur, nous devons en avoir soin.
Tu diras bien des choses de ma part à nos parents et voisins, ainsi qu’à notre frère et sa famille, sans oublier mon ami Métayer ; tu diras à Bobe qu’il doit incessamment recevoir des nouvelles de [...] de l’an huit, un état vient du ministre, adressé au conseil du […] il est question de lui; je le lui aurais écrit mais comme il ne ma jamais répondu, j’ai peur qu’une de mes lettres lui déplaise.
Adieu chers frère et sœur, ménagez votre santé et croyez-moi pour la vie votre ami et frère.
Signé Rochette
Ecrivez moi et marquez l’état de votre situation.
Pour le sieur Jean Rochette à la More (village de Montalembert)
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La famille Rochette est présentée comme exerçant le métier de bassier.
Fait à Phalsbourg le 7 juillet 1808
J’ai bien reçu mon cher père et ma chère mère la lettre que vous m’avez envoyée et qui ma fait un grand plaisir d’apprendre que vous été tous en bonne santé, je vous souhaite la continuation ; tant qu’a moi, je jouis d’une parfaite santé grâce à l’Etre suprême.
Je souhaite que ma présente lettre vous trouve en aussi bonne santé que comme elle me quitte, je fais bien mes assurances de respect à tous mes frères et sœurs et à mes oncles et tantes et mes parents et amis.
Mon cher père, je vous dirais que j’ai vendu tout mes effets trois livres le tout et je vous dirais que nous avons mis beaucoup d’argent en arrivant.
Mon cher père, je vous dirais qu’on dit que nous partirons bientôt, mais dans le moment, je ne puis vous dire où nous allons, ni quand nous partons.
Mon cher père, je vous prie de faire réponse de suite, je vous dirais que j’ai reçu la lettre que vous m’avez envoyée le 25 juin, je vous dirais aussi, que nous sommes plusieurs camarades ensemble. Rien d’autre chose à vous marquer pour le présent, je finis ma lettre en vous embrassant de tout mon cœur, votre humble et très obéissant fils serviteur : François Rullier
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Adressé à Monsieur Jacques Rullier à Jouhé commune de Pioussay
Canton de Chef-Boutonne
Arrondissement de Melle
Département des Deux-Sèvres
Dernière poste à Chef-Boutonne
(+ le tampon Phalsbourg)
Arras en Arbois, 25 mars 1809
Mon cher père et ma cher mère, je vous écris cette lettre pour vous faire savoir de mes nouvelles depuis le temps que je suis parti. Je vous dirais que je me porte bien grâce à Dieu et je souhaite que la présente vous trouve de même. Je ne suis point trop fatigué, le long de la route, j’étais fort et je n’est pas été malheureux. Nous avons fait douze lieues dans une journée. Nous croyons coucher à Rambouillet, il s’est trouvé que l’Empereur y était avec sa garde et nous avons étés coucher dans des villages.
Je vous dirais que nous sommes quatorze de la même chambrée, tout camarade et connaissance, nous avons aussi un bon ordinaire, ne vous chagriner point, faite comme moi.
Arrivé le 24 mai, dés le lendemain nous avons été habillés, ont nous dit que nous ne serons pas longtemps dans cette ville, que nous irons à Lille en Flandre où à Boulogne/Mer, ont nous dit aussi que nous n’irons pas sitôt en bataille, se n’est pas si pire comme ont dit !
Je vous demande de faire bien mes compliments à mon père et ma mère, frère et sœur, oncle et tante et tout le monde de la maison, sans en oublié aucun.
Je vous dirais que le pain ne vaut que deux sols six deniers, la livre de porc douze sols, le vin est beaucoup plus cher à trente sols la bouteille, le cidre à quatre, la bière à quatre sols aussi et nous ne sommes pas bien accoutumer à en boire.
Je vous fais bien mes compliments as vous tous et a tous ceux qui s’informeront de moi […. Nous sommes environ cinq cent dans les casernes, je n’est plus rien a vous marquez pour le présent, que de répondre à ma lettre. Réponse de suite, votre très humble et très obéissant fils, Pierre Gandois, votre fils pour la vie.
Je suis éloigné de vous de cent quarante lieues.
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Mon adresse est à Monsieur Pierre Gandois
Soldat au 46e régiment d’infanterie de ligne
5e bataillon en garnison à Arras
département du Pas de Calais
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Ma première pensée du matin est de penser en vous mon cher père et chère mère.
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Adressé : à Monsieur Pierre Gandois demeurant à Lugée
Paroisse de Pioussay
Arrondissement de Melle
Département des Deux-Sèvres
Poste
Bo[u]logne le 30 juin 1809
Mon cher père et ma chère mère je vous dirai j'ai reçu la lettre que vous m'avez envoyez qui me fait beaucoup de plaisir qui m'apprend que vous jouissé d'une bonne santé je l'ai reçu le quatre de juin. Mon cher père et ma chère mère je vous dirai que je me porte bien pour le présent grace à dieu que la présente lettre vous trouve comme elle me quitte et aussi que mes chers frère et soeur, belle-soeur et aussi mes chers oncle et tante cousin et cousine parents et amis tout sans qui se forme de moy jeune […arine] deux... (Illisible)
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A monsieur Pierre Gandois
soldat au 46e régiment d'infanterie de ligne
5e bataillon, 3e compagnie
en garnison à Boulogne
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A monsieur Pierre Gandois
demeurant à Lugée
commune de Pioussay
canton de Chef-Boutonne
arrondissement de Melle
département des Deux-Sèvres
en passant par Chef-Boutonne, dernière poste.
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En forme de PS
On me dit que Jacques Gandois est bon garçon.
A Sedan le 10 septembre 1809
Le quartier maître du 14e régiment d’infanterie de ligne capitaine [...], le dépôt du corps a monsieur Daru capitaine commandant le recrutement des Deux-Sèvres
Monsieur le capitaine,
Le Joseph Legereau soldat de la 1e compagnie au 3e bataillon du 14e régiment de ligne, n° 4142 du registre matricule dont vous demandé des renseignements par votre lettre du 4 de ce mois, est entré à l’hôpital, à la grande armée en Pologne, ont ignore le lieu le 15 septembre 1807. Depuis cette époque, ont m’a point reçu de nouvelles et ont ignore ce qu’il peut être devenu, il a été rayé du contrôle du corps le 31 octobre 1808 pour cause de trop longue absence.
J’ai l’honneur de vous saluer très parfaitement.
Signé Dupré.
A Mont de Marsan le 29 octobre 1809
Mon cher père
Je vous écris ces deux mots pour savoir l’état de votre santé et pour vous faire savoir l’état de la mienne ; pour moi, je me porte bien pour le présent et je souhaite que la présente vous trouve comme elle me laisse.
Mon cher père, je suis bien surpris de vous avoir écris une lettre [...] du mois et que je n’est pas reçu de réponse, peut être que, je me suis trompé sur mon adresse, qu’elle n’est point passé ou bien fallait t-il un reçu de moi, cela me cause bien de la peine et du chagrin, car si j’avais des nouvelles de vous et de tous mes beaux-frères et ma chère mère que je chéris tous les jours, je serais bien content.
Mon cher père, je puis bien vous dire que j’ai toujours bien été aisé jusqu'à présent, je ne suis toujours bien porté. Nous avons étés habillés aussitôt que nous sommes arrivés a notre régiment, ont nous as donnés de très beaux habits, ont nous avons donné une chemise et une paire de souliers, ont nous a donné dix neuf sols par cinq jour avec la pain et la viande.
Mon cher père, je vous prie de faire bien mes compliments à Louis Galpin le voiturier, à Louis Robineau l’adjoint de mon parrain et à mon oncle Jacques Rullier et mon oncle Louis Rullier et à Monsieur Chabot notre Maire et à Jean Bergeron et à mon camarade Robert. Faite moi savoir si mon oncle à reçu des nouvelles de son fils qui est à l’armée et de François Rafoux maréchal.
Je vous dirais que notre sergent major est Monsieur Langlade de Chef-Boutonne et mon caporal est du département de Loire inférieure. Mes camarades sont Surau et Quintard et Bodin de Fontenille et Pierre Mounier de la Chebassière, il se porte bien !
Mon cher père, je vous dirais que dans la ville ou nous sommes, il passe tous les jours de la troupe et de la cavalerie et l’artillerie.
Je vous dirais mon cher père que j’ai vendu ma veste et mes pantalons et mon gilet, la somme de 8francs; Mon cher père, je suis très fâché de devoir me passé de bonne chemise, celle que l’on nous donne sont trop courte.
Mon cher père, dans la ville ou nous sommes, le pain se vend 1 sol la livre, le vin six sols la bouteille. Je voudrais bien savoir si les conscrits de l’an douze partiront bientôt dans notre pays.Lettre attribuée à Pierre Rullier compte-tenu de sa provenance. A Mont de Marsan le 2 janvier 1810 Mon cher père,
Je vous fais cette lettre pour vous faire savoir l’état de ma santé ; je me porte bien pour le présent et je souhaite que la présente vous trouve comme elle me [...]
Mon cher père, je suis bien surpris de vous avoir écrit il y a un mois et de n’avoir point reçu de réponse, cela me fait bien de la peine, mais à présent il est impossible de me faire réponse parce que je pars pour aller dans le régiment qui est en Espagne et cela me fait un grand plaisir parce que si l’on reste au dépôt, il ne faut point espérer d’avoir le congé, mais j’ai espérance de vous revoir, nous partons dans le grand tapage, mais j’ai beaucoup de plaisir parce que dans le dépôt nous mangeons beaucoup d’argent, depuis que je suis dans la ville de Mont de Marsan, j’ai mangé beaucoup d’argent.
Mon cher père, je peux vous dire qu’il y a 30 mille Espagnols de pris par les Français où je passe tous les jours dans la ville où nous sommes. Nous partons le trois de janvier, mon cher père, je vous prie de bien faire mes compliments à tous mes parents, voisins, amis, à mon beau-frère et ma sœur, à Louis Galpin voiturier et enfin tous ceux qui demanderont de moi. Mon cher père, je puis vous dire que nous sommes très bien habillés, on nous a donnés des habits d’un bout à l’autre, des beaux habits, nous les portons que le dimanche, il m’a fallu acheter des pantalons et tout cela m’a fait mettre l’argent que j’ai emporté en partant de votre compagnie, je n’ai point pu en avoir le temps possible pour vous en demandé avant que de partir, mais j’ai trouvé un ami qui m’a fait un grand plaisir, il m’a prêté douze francs et cela m’a fait un grand plaisir et c’est pourquoi mon cher père je vous prie de remettre au père de mon camarade qui est René Mounier de la Chebassière, paroisse de Lorigné, son fils m’a fait un grand plaisir aussi je vous prie mon cher père de ne pas manquer de récompenser René Mounier de la somme de douze francs que son fils m’a fait le plaisir de me prêter.
Je n’ai rien d’autre chose à vous marquer pour le présent, je finis en vous embrassant de tout mon cœur, je suis pour la vie votre fils Pierre Rullier fusilier au 114 régiment 4ème compagnie de troupe de ligne.
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A monsieur François Rullier
demeurant a la Place
paroisse de Pioussay
canton de Chef-Boutonne
arrondissement de Melle
département des Deux-Sèvres
dernière poste a Chef-Boutonne
Nota :
3 août 1808 : re-création d'un 114e régiment d’infanterie de ligne, formé des 1er et 2e régiments provisoires d’infanterie, eux-mêmes créés le 5 novembre 1807.
1814 : à la première abdication, le 114e est dissous. De Saragosse le huit juin 1810
Mon cher père et ma chère mère
Ayant l’honneur de vous écrire cette lettre pour m’informer de vos nouvelles et de votre santé ainsi que pour faire réponse a la votre en date du mois de février, laquelle lettre, j’ai reçu le douze mai dernier, laquelle mon fait un sensible plaisir en apprenant que vous jouissés d’une parfaite santé ainsi que tous mes frères et sœurs, oncle et tante, cousin et cousine ainsi que tous mes parents et amis et tous ceux qui s'informeront de moi. Tant qu’a ma santé, elle est très bonne pour le présent, je dirais et souhaite du plus profond de mon cœur que la présente vous trouve en aussi bonne santé qu’elle me quitte.
Mon cher père, je vous dirais que depuis que je suis parti de Mont-de-Marsan nous avons fait au moins six cent lieues sans arrêter, pour aller assiéger deux villes, la ville de Lérida et celle de celle de Me[…]sia ou nous avons bien du mal et […] nous avons bien perdu du monde par le feu du canon et encore plus par maladie, faute de pain et faute d’avoir […], il nous faut tailler au moins une lieu et demi pour avoir de l’eau pour boire, mais grâce à Dieu, malgré tous ces malheurs et misère nous avons étés les vainqueurs et nous les avons tous fait prisonniers et les autres sont restés mort sur-le-champ, le [...] avons entré dans les villes et [...] Forts, nous avons pillés, tués et assassinés tous ceux que nous avons trouvés.
Mon père, je vous demande point d’argent pour le présent parce que j’en suis fait quelques peut à Lérida, mais cela mon fait bien plaisir pour avoir du pain, moi je n’est pas fait grand reste, mais il y en a qui ont pris plus de vingt mil francs et qui ont rempli leur sac de louis de quatre vingt francs et boire et manger tant que nous avons [...], de linge, je ne manque pas. [...] Rien d’autre chose a vous marquer pour le présent que de vous prier de faire bien mes compliments d’une part a tous mes parents et amis et tous ceux qui s’informeront de moi, je leurs souhaite une bonne santé, ainsi mon cher père je vous prie de faire savoir de mes nouvelles de mon cousin François Rullier et de me marquer en quel régiment et en quel bataillon et quelle compagnie il est resté.
Mon cher père, je vous dirais que tous mes camarades sont encore avec moi, ils se portent bien […] de Sauzé, il est avec moi et dans la même compagnie, il fait les fonctions de caporal.
Mon cher père, je vous prie de faire de me faire réponse de suite et de me faire savoir ce qu’il y a de nouveau au pays, s’il y a eu une bonne récolte de grain de [...] de [...] autre chose et si on a fait une levée de […] votre fils. Fait moi savoir des nouvelles de François Robert et s’il [...] a la milice.Signé Pierre Rullier soldat
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Voilà mon adresse a monsieur Pierre Rullier soldat au 44éme régiment
4 éme bataillon, 4ème compagnie a Sarragosse
où a la suite du régiment.
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Fait par Julien Cottrel caporal a la dite compagnie et camarade de Rullier
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Sur le courrier est noté : n° 3 B PRINCIPAL ARM D’ESPAGNE Carcassonne 1811 Pour Jean Rouché et pour Marie Sicaud
Mon cher père et ma chère mère, je vous écris ces deux mots pour m’informer de l’état de votre santé, pour moi, je me porte très bien grâce à Dieu. Mon cher grand-père, cher frère et chère sœur, mon oncle Pierre et mon cousin Jean Bonnet et mon cher maitre Pierre Lezay ; je vous fais bien des compliments ainsi qu’a toute la famille.
Je suis arrivé à Carcassonne le douze mai [1811] et je n’est point voulu vous écrire sans savoir comment j’étais rangé et je suis bien mis dans [...], je suis dans un bon pays.
Mon cher père, je vous dit que j’ai fait de grande route, nous avons toujours bien porté.
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Mon adresse à Carcassonne à la quatrième compagnie
1e régiment d’artillerie à Carcassonne
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mon cher père, je finis en vous embrassant de tout mon cœur.
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A Monsieur André Rouché commune de Pioussay
canton de Chef-Boutonne
département des Deux-Sèvres
poste restante à Chef-Boutonne A Carcassonne le […] 1811
Monsieur […]
Mon cher père et ma chère mère et mon cher grand-père et mes frères et sœurs, j’ai bien reçu votre lettre datée du 26 mai et qui m’a fait un sensible plaisir d’apprendre que vous étiez en bonne santé.
Mon cher père, je vous prie de me faire réponse de suite et vous ferez passer un certificat de suite car nous attendons la réforme du Général tous les jours. Mon cher père et ma chère mère, je vous prie de faire bien mes compliments à notre maître et à toute la maisonnée et aussi à mon oncle Pierre Sicot et à mon cousin Jean Bonnet et tous mes oncles et tantes, cousins et cousines, parents et amis et à tous ceux qui s’informeront de moi, vous leur direz que je me porte bien pour le présent et grâce à Dieu.
Mon cher père et ma chère mère, je vous marque que nous avons une livre et demi de pain et une demi-livre de viande, un quart de pain blanc par jour et je vous marque aussi que le pain vaut de six à cinq sols la livre et le vin comme chez nous, mais pour l’argent nous n’en avons pas beaucoup, nous n’avons que six sols et demi et tous les cinq jours.
Je finis ma lettre vous embrassant au plus profond de mon cœur et suis votre fils André Rouché pour la vie.
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Mon cher père, je vous marque que nous ne sommes plus du premier bataillon, nous sommes du cinquième
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Mon adresse est : à monsieur André Rouché de la 4ème compagnie
cinquième bataillon au dépôt de Carcassonne
département de l’Aude
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et adressé à monsieur Jean Rouché cultivateur demeurant
Villeneuve commune de Pioussay
canton de Chef-Boutonne
département des Deux-Sèvres
dernière poste restante à Chef-Boutonne
(Par transparence sur le document original, une cloche apparaît ainsi que le nom de Brousseau)
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André Rouché est né le 13 avril 1794 à Theil-Rabier de Jean Rouché, cultivateur, et de Marie Sicaud Il a épousé Françoise Joulin née le 19 février 1791 à Theil-Rabier de François Joulin et Jeanne Réaud.
Jean Rouché, frère de l'époux, est témoin à ce mariage. Carcassonne le 15 août 1811
Mon cher grand-père,
Mon cher père et ma chère mère, j’ai bien reçu votre lettre en date du 24 juin et qui m’on fait un sensible plaisir d’apprendre que toute la famille jouissais d’une bonne santé et je vous souhaite la continuation. Tant qu’à moi, je me porte très bien pour le présent grâce à Dieu et je souhaite que la présente vous trouve en bonne santé comme elle me quitte.
Mon cher père et ma chère mère et mon cher grand-père et frères et sœurs, je vous dirais que nous avons passé la réforme du général, mais nous ne savons point encore s’il y en a de réformés, nous l’attendons jour après jour.
Mon cher père, je vous prie de me faire passer un peu d’argent car je n’en ai plus beaucoup.
Mon cher père, je vous prie de faire bien mes compliments à notre maître et à toute sa famille.
Mon cher père et ma chère mère, rien d’autre à vous communiquer pour le présent et je vous prie de faire réponse de suite et vous me marquerez si la récolte est bonne et vous me marquerez aussi si notre jument a bien réussi et aussi si la réserve est partie et tous ce qu’il y a de nouveau dans le pays.
Je vous dirais que nous sommes encore tous ensemble et je finis ma lettre en vous embrassant du plus profond de mon cœur et je suis votre fils André Rouché pour la vie.
Mon cher père, je vous dirais que toutes les troupes de France défendent en Espagne.
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Mon adresse est à Monsieur André Rouché soldat au cinquième bataillon
Régiment du train des équipages militaire
au dépôt de Carcassonne
département de l’Aude
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Adressé à Monsieur Jean Rouché cultivateur à Villeneuve
commune de Pioussay
canton de Chef-Boutonne
département des Deux-Sèvres Fait à Carcassonne le 18 janvier 1812
Mon cher père et ma chère mère et mon grand-père et mes frères et sœurs, parents et amis, je vous dirais que j’ai été à l’hôpital au environ de dix semaine, mais, je vous dirais que je suis rétabli pour le présent et grâce à Dieu. Je souhaite que la présente lettre vous trouve en la même santé que l’autre.
Mon cher père, je vous prie de faire bien mes compliments à notre bourgeois et bourgeoise et toute sa famille.
Mon cher père, si vous pouviez me faire passer quelque peut d’argent, vous me feriez grand plaisir car j’en suis grand besoin, nous ne recevons que six sols tous les six jours.
Mon cher père, ont nous dit que le blé est très cher dans notre pays, je vous prie de le marquez dans la première lettre que vous m’enverrez en mettant les nouvelles du pays et aussi si mon frère Pierre à besoin d’un certificat, je lui en ferais passer un quand il voudra.
Réponse de suite.
Mon adresse est Monsieur André Rouché au dépôt de Carcassonne
Dans la sixième compagnie
Cinquième bataillon principal des équipages militaires
A Carcassonne département de l’Aude
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Répondu le 10 février 1812
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Adressé à Monsieur Jean Rouché de la commune de Pioussay
canton ce Chef-Boutonne
arrondissement de Melle
département des Deux-Sèvres
poste restante à Chef- Boutonne
Hambourg le 25 août 1811
Mon cher père et ma chère mère,
La présente est pour avoir [...] de m’informer de vos chères santés, tant qu’à moi, je me porte bien. Dieu merci, je désire que la présente vous trouve en aussi bonne santé qu’elle me quitte et en même temps pour vous faire savoir que nous sommes plus à Lille en garnison. Nous sommes partis du 20 juillet et nous sommes arrivés le 18 août à Hambourg, nous avions été [...] en route où nous avons rudement souffert car nous avons des sacs qui nous chargent durement et nous occasionnent beaucoup de fatigue ; actuellement nous prenons un peu de repos […] tous les jours deux fois à l’exercice.
Le pain n’est pas plus cher dans cet endroit qu’il n’est à Lille et c’est à peu près la même chose pour tout.
Rien d’autre a vous marquez pour le moment, sinon, je finis en vous embrassant du plus profond de mon cœur, je suis et serais pour la vie votre fils.
... Robert
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Je vous prie aussi mon père et ma mère de vouloir bien souhaiter le bonjour à mon frère et mes sœurs, oncles, tantes, cousins et cousines et généralement à tous mes parents, sans en oublier aucuns, je vous prie de les embrasser tous pour moi et je désire qu’ils se portent tous bien et qu’ils soient toujours en bonne santé.
La dernière lettre que vous m’avez envoyé, je n’est pu la recevoir à Lille, vu que j’en [...], mais je l’est reçu à mon arrivé à Hambourg et dont j’ai été satisfait d’apprendre que vous vous portiez tous bien.
Actuellement, je ne suis plus dans le sixième bataillon, a mon arrivé a Hambourg l’on ma changé et nous avons tous étés dispersés dans d’autre bataillon. Je suis actuellement dans le 17 régiment de ligne, 4e bataillon, 3e compagnie en garnison à Hambourg.
Je vous prie de me faire réponse aussitôt la présente reçue, vous me ferez grand plaisir.
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Adressé à Monsieur Jacques Robert demeurant à Lugée
Commune de Pioussay
Canton de Chef-Boutonne
Département des Deux-Sèvres
(avec cachet de cire et en rouge le tampon « bureau général ARM d’Allemagne »)
Lille le 2 Septembre 1811
Mon cher père et ma chère mère et mon cher frère, je viens de recevoir votre lettre en date du vingt cinq d’août et qui m’a fait un sensible plaisir d’apprendre que vous jouissiez tous d’une bonne santé et je vous désire une très heureuse continuation ; tant qu’à moi, je me porte bien pour le présent.
J’ai bien reçu les douze francs que vous m’avez fait le plaisir de me faire passer et je vous en suis très obligé.
Vous informer que mon camarade Robin d’Aiffres est encore à l’hôpital pour une jambe et moi je suis au quartier avec Texier, [.] et beaucoup d’autres connaissances que j’ai.
Faite bien mes compliments à tous mes oncles et mes tantes, cousins et cousines, tous mes parents et ami, à tous ceux qui s’informeront de moi, que je leur souhaite à tous une très bonne santé.
Mon cher père, je vous dirais que j’ai bien aussi reçu l’autre lettre que vous m’avez envoyé, je l’ai reçu aussitôt que j’ai mise la mienne à la poste.
Mon cher père, rien d’autre chose à vous marquer pour le présent, autre que je vous embrasse du plus profond de mon cœur, ainsi que ma chère mère et mon cher frère et que je suis toujours pour la vie votre très cher fils Pierre Damis ; c’est mon camarade Jean Monneront qui a fait la lettre.
Mon cher père, vous me manquerez pas de faire bien mes compliments, de ma part à mon ami Louis Robineau, que je lui désire une bonne santé.
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Mon adresse est toujours à M Pierre Damis,
soldat au 17 régiment
Du 5ème bataillon
à la 4è compagnie d’infanterie de ligne
au dépôt à Lille département du Nord
A Lille le 28 novembre 1811
Mon cher père et ma chère mère et frère, j’ai bien reçu la lettre que vous m’avez envoyé et qui m'a fait un sensible plaisir, savoir des nouvelles et que vous êtes en bonne santé.
Mon cher père, vous me demandé si je suis habillé, je vous dirais que non. Je vous dirais aussi que mes lettres me coûtent un sol a les retirer et vous me ferez savoir si Queron est de retour chez lui. De [...],vous me ferez savoir si mes camarades sont partis, vous me ferez aussi savoir si les jeunes gens de mille huit cent douze sont partis.
Vous me marquerez ce qui se passe dans le pays, mon cher père je vous dirais qu’il fait cher à vivre dans Lille.
Vous me ferez savoir, là où vous mes camarades sur la lettre que vous m’enverrez.
Mon cher père et ma chère mère, je vous prie de faire bien mes compliments à tous mes oncles et tante, cousins et cousine a tous ceux qui s’ennuieront de moi.
Mon très cher père et ma très chère mère, je finis ma lettre en vous embrassant de tout mon cœur et suis pour la vie votre fils Pierre Damis
soldat au [...] régiment de ligne
[…] bataillon,
4ème compagnie.
A Lille au dépôt.
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Je fais bien mes compliments a mon oncle Louis Robin et lui souhaite une bonne santé.
Saragosse Espagne le 15 juin 1810
Mon cher père,
J’ai l’honneur de vous faire savoir de mes nouvelles, que je me porte très bien de santé, en même temps, j’espère que ce sera le cas pour vous-même et frères ainsi que ma mère et tous mes parents.
Je vous fais savoir que j’ai reçu la lettre au camp de Lérida le 13 mai et [...] rendu le 14 à dix heures du matin et nous avons passé un siège [...] si prêt adieu un […], vous ferez des compliments à mes camarades Robert et Louis Gerpin mon cousin, nous avons été au siège de Michi [...] et rendu le 9 de juin à dix heures du matin, il y avait deux mille hommes prisonniers et à Lérida huit mille prisonniers. J’ai avec moi mes camarades Sureau, Quintard et Cha[...] ,vous ferez savoir à leurs gens qu’ils se portent bien de santé, [...] Saragosse, une belle réjouissance pour cette ville que nous avons prie.
Je fais avec le plus profond respect de mon cœur et la plus vive tendresse pour mon cher père.
Vous fait savoir aux gens que le Sergent Major Langrade se porte bien.
Réponse à me faire, vous mettrez comme cela :
A monsieur Rullier Pierre dans le 114éme régiment de ligne, quatrième bataillon et quatrième compagnie.
Vous me faite savoir si Arnaud [...] m’a prêté deux pièces de six francs [...]
Mon cher père mon allons partir pour Valence.
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Adressé à : monsieur Francois Rullier demeurant à la Place
canton de Chef-Boutonne
arrondissement de Melle
département des Deux-Sèvres
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Pierre Rullier est né le 19 décembre 1790 de François Rullier (dcd 11 janvier 1816) et Marie Sillon ; il épouse le 20 octobre 1818 à Pioussay Jeanne Trébuchet, 29 ans, de Pioussay, fille de François Trébuchet et Jeanne Terrassier
Témoins : Louis Rullier 36 ans frère époux, Jacques Rullier 32 ans frère... Carcassonne 1811
Pour Jean Rouché et pour Marie Sicaud
Mon cher père et ma chère mère, je vous écris ces deux mots pour m’informer de l’état de votre santé, pour moi, je me porte très bien grâce à Dieu. Mon cher grand-père, cher frère et chère sœur, mon oncle Pierre et mon cousin Jean Bonnet et mon cher maitre Pierre Lezay ; je vous fais bien des compliments ainsi qu’a toute la famille.
Je suis arrivé à Carcassonne le douze mai et je n’est point voulu vous écrire sans savoir comment j’étais rangé et je suis bien mis dans [..] ,je suis dans un bon pays.
Mon cher père, je vous dit que j’ai fait de grande route, nous avons toujours bien porté..
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Mon adresse à Carcassonne à la quatrième compagnie
1er régiment d’artillerie à Carcassonne
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mon cher père, je finis en vous embrassant de tout mon cœur.
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A Monsieur André Rouché commune de Pioussay
canton de Chef-Boutonne
département des Deux-Sèvres
poste restante à Chef-Boutonne
La Rochelle le 7 octobre 1812 Mon cher père et ma chère mère,
Je suis arrivé le 1er octobre à la Rochelle en assez bonne santé, nous avons commencé à aller à l’exercice, nous y allons deux fois par jour, notre sort n’est pas encore trop dur, cependant on nous donne pas trop de pain, nous n’en avons que cinq quarterons par jour. Nous mangeons la soupe au pain blanc, elle est assez bonne. Je me porte bien et je désire que vous soyez aussi en bonne santé, faite réponse de suite. On va nous habiller de suite, il y en a parmi nous qui avons été choisis pour la Garde du jeune Roi, mais ce sont les plus grands et les plus robustes.
Le pain vaut cinq sous la livre et le vin six sous la bouteille; il fait cher à vivre et ceux qui n’ont point un peu d’argent pour leur nécessaire, ne se trouvent pas des plus heureux.
Rien d’autre à vous dire, faite mes compliments à mes sœurs et beaux-frères. Je suis votre très attaché et bienfaisant fils : Jean Bonnet
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Mon adresse est à J Bonnet soldat à la 39 ème [...]
7ème compagnie en garnison
à la Rochelle
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et adressé à Monsieur Jean Bonnet cultivateur
demeurant à Queue d’Ajeasse commune de Lorigné
canton de Sauzé département des Deux-Sèvres
poste restante à Sauzé-Vaussais (+ le tampon la Rochelle) A Cherbourg le 19 octobre 1812
Mon oncle,
Je vous écris ces deux mots pour vous faire savoir de mes nouvelles et savoir des vôtres, pour moi, je me porte bien et je souhaite qu’il en soit de même de vous.
Nous avons fait séjour à Nantes et à Rennes, deux grandes villes et nous sommes arrivés à Cherbourg, là où est notre dépôt, on nous a conduit à quelques villes où nous avons reçu nos billets de logement comme on nous [...] et nous ne buvons pas de vin souvent, il est un peu cher, il vaut deux francs la bouteille. Nous avons du cidre à quatre sols et demi la bouteille, ça nous semble que nous buvons de l’eau, mon oncle.
Vous ferez bien des amitiés à tous mes oncles et toutes mes tantes et à tous mes cousins, cousines et à mes sœurs et mes camarades.
Je voudrais bien savoir des nouvelles de Defrous et de David, je souhaiterais qu’ils restent au pays car il fait trop pitié de vivre dans les pays étrangers.
Nous payons le pain six et sept sols la livre et nous somme tout le canton ensemble et Sauzé, et je suis bien éloigné de vous, car il va cent quarante lieux et nous attendons toujours l’heure et le moment de partir et espéreront passer dans le pays sous peu de temps pour allé en Espagne ou en Russie, j’espère y boire du vin de notre pays car je n’en est pas bu depuis Niort.
Je suis toujours avec mon camarade Moreau, nous sommes camarade de lit, nous ne sommes pas encore habillés, nous le serons sous peu de temps. Je vous salue
Mon adresse est monsieur François Rullier en le cinquième régiment
Cinquième bataillon
Troisième compagnie d’infanterie légère
A Cherbourg détaillé a quelques villes
Département de le Manche
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Charles texier réponse le 3 janvier 1813
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Adressé à monsieur Jacques Rullier tisserand à Joué
commune de Pioussay
canton de Chef-Boutonne
arrondissement de Melle
département des Deux-Sèvres
poste à Chef-Boutonne Dépôt de Valleyfield en Ecosse le 29 janvier 1813
Jean Rafoux soldat du 82e régiment, prisonnier de guerre au dépôt de Valleyfield, à M. le maire de la commune de Pioussais.Monsieur,
Etant prisonnier depuis près de quatre ans, et ayant fait depuis cette époque tout ce que je pouvais faire pour recevoir des nouvelles et des secours de ma famille sans y avoir pu réussir, et ignorant si ce n’est par négligence qu’on ne m’en a pas envoyé.
J’ai pris la liberté, Monsieur, sans avoir l’honneur de vous connaître, de vous adresser cette lettre, afin de vous prier de faire tout ce qu’il dépendra de vous afin d’engager la personne qui se trouve chargée de régir mon bien, de m’envoyer sous les plus courts délais possibles la somme de cent francs, en ayant un besoin indispensable. Dans la position où je me trouve, je ne doute pas, Monsieur, que vous vous fassiez un devoir d’obliger une personne qui vous sera très reconnaissante et qui vous devra peut-être la vie.
Comme je n’ai pas instruit mes sœurs à qui j’ai écrit précédemment les causes qui ont occasionné mon changement de corps, et qu’il est fort possible qu’elles aient eu quelque défiance à mon sujet, je crois qu’il est de mon devoir de vous en instruire.
La dernière lettre que j’ai reçue de mes sœurs, je l’ai reçu au environ d’octobre 1800 [1808 ?] avec soixante et douze francs, dont je leur accusais la réception, j’étais alors embarqué sur le Vaisseau le Jupiter, sur lequel je fus pris par les Anglais le 6 février 1806, conduit à la Barbade et échangé de là pour la Martinique où on m’incorpora dans le 82e régiment.
Voilà Monsieur, des renseignements qui peuvent certainement lever tous les doutes à mon égard au cas qu’il pourrait y en avoir, comme je ne puis croire que ce soit par négligence si mes sœurs ne m’ont point envoyé de secours, je vous prierai Monsieur, de les assurer de mon estime et de mon amitié ainsi que mes oncles, mes tantes et tous mes parents et amis.
Je compte, Monsieur, que je ne tarderais pas à recevoir la réception de cette lettre ainsi que les secours que je supplie que l’on m’envoie, c’est pour quoi je vous en témoigne d’avance ma gratitude et ma reconnaissance la plus sincère, en vous priant de croire que je suis avec la soumission la plus respectueuse, Monsieur, votre très humble et obéissant serviteur.
Jean Rafoux
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Je croirais que la voie la plus sûre afin de me faire parvenir promptement des nouvelles et de l’argent, serait de l’adresser à Monsieur Périge Lafite et compagnie, banquiers rue Mont Blanc n°9 à Paris, afin de me le faire parvenir sur l’adresse qui est écrite au commencement de ma lettre. A Cherbourg le six janvier 1813
Mon cher oncle
Je vous fais savoir que nous avons reçu la lettre le 21 janvier, qui nous a fait un sensible plaisir, mon cher oncle et chère tante je fais savoir que je n’ai eu aucun mal depuis que je suis parti. Mon cher oncle, faite bien mes compliments à mes oncles et tantes, cousins, cousines et ainsi qu’à mes camarades. Mon cher oncle, je vous demande de faire mes compliments à mes sœurs et tous ceux qui s’informeront de moi.
Je vous dirais, que j’ai vendu mes effets la somme de onze livres, je vous dirais que François Mangou m’a trompé de quatre livres, il comptait me donner un louis de vingt quatre, c’était un louis de vingt francs. Je vous dirais aussi que nous changeons d’endroit, nous sommes à présent en caserne au Fort Impérial. Je vous recommande de faire attention aux quatre francs que je vous marque, je serais bien curieux de savoir si la réquisition est faite dans notre pays, vous me le ferez savoir sur la lettre qui part de chez nous.
De mes camarades, je vous dirais que nous avons exercice deux fois par jour avec les fusils et nous avons tous nos habits d’ordonnance du premier de l’an.
Je vous salue de tout mon cœur.
Signé Jacques Rullier --- P Moreau
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Suivi de :
mon adresse est à monsieur Jacques Rullier chasseur dans
5ème régiment 5ème bataillon
5ème compagnie d’infanterie légère
en garnison à Cherbourg
Département de la Manche A Cherbourg le 6 mars 1813
Mon cher oncle et tante, cousins et cousines, j’ai bien reçu la lettre que vous m’avez envoyez en date du sept janvier et qui ma fait un sensible plaisir d’apprendre que vous vous portiez tous très bien et grâce à Dieu. Je vous souhaite une longue continuation ; mais mon cher oncle, je suis fort inquiet de savoir si vous avez reçu une lettre que j’ai envoyée depuis la votre, je ne sais pas si elle est passé et si vous m’avez envoyé réponse.
Mon cher oncle, je vous prie de bien faire mes compliments à mes sœurs et beaux-frères, je serais aussi bien curieux de savoir si quelque uns de mes camarades sont partis, vous me le ferez savoir dans quel régiment est le fils de Défroux. Je vous dirais que nous sommes bien encore tous ensemble, tout le canton de chef-boutonne, je vois dirais aussi que nous sommes arrivés le vingt deux du mois de mars.
Je vous demande réponse de suite et aussitôt la présente reçue, vous mettrez mon adresse à Cherbourg ou si je n’y suis pas, à la suite du régiment.
Vous ferez savoir à Martinaux de Bouin que son fils est avec moi, nous sommes ensemble. Rien d’autre chose a vous marqué, rien que je vous embrasse de tout mon cœur François Rullier. Mon cher oncle, il n’est pas étonnant si l’on emmène tant de jeunes gens, car il en faut beaucoup. Vous direz à Pierre Moraux que son fils n’a pas payé les deux mois d’école à son instituteur 46 sous. Rullier fait bien ses compliments à louis Bernard et vous lui direz que je suis avec son camarade Guion de Fontenille.
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Mon adresse est à Monsieur François Rullier dans la sixième compagnie
Du sixième bataillon d’infanterie légère
En garnison à Cherbourg
Département de la Manche
Basse Normandie à Cherbourg
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Je vous dirais mon cher oncle de faire bien mes compliments à ma marraine
Je vous salue F Rullier
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Adressé à Monsieur Jacques Rullier demeurant à Jouhé commune de Pioussay
Canton de Chef-Boutonne
Arrondissement de Melle
Département des Deux-Sèvres
Poste restante à Chef-Boutonne
Du château de l’Ile d’Oléron le 19 juillet 1813
Mon cher père,
Et ma chère mère, sœur et frère, je vous écris ces deux mots pour m’informer de l’état de votre santé, car je vous avoue que je suis bien inquiet [..] des trois lettres que je vous est écris sans recevoir de réponse, ce qui me chagrine beaucoup. Mon cher père, je désire que la présente vous trouve en aussi bonne santé qu’elle me quitte, car je vous assure que je me porte bien grâce à l’être suprême dans le moment.
Mon cher père, nous sommes dans l’Ile d’Oléron, il me semble que je suis en prison, j’ai bien de la peine à m’accoutumer. […] ont nous fait aller trois fois à l’écurie, pour continuer sises heures par jour et nous n’avons pas le temps de nous reconnaître dans ce bout de pays. Rien d’autre a vous marquez, nous ne sommes pas encore habillés et de faire mes compliments à mes oncles et tantes, parents et amis, ainsi qu’as tous ceux qui s’informeront de moi, je leur souhaite une bonne santé. Rien d’autre chose a vous marquez et que je finis en vous embrassant avec [...]
Jean Richard
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Réponse de suite, mon adresse est à Monsieur Jean Richard
chasseur à la 2e compagnie de chasseur
4e bataillon de Rochefort
en garnison au château d’Ile d’Oléron
département de la Charente Inférieure
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adressé à Monsieur Jean Richard demeurant Jouhé
commune de Pioussay
canton de Chef-Boutonne
arrondissement de Melle
département des Deux-Sèvres
poste restante à Chef-Boutonne A Arras le 1 juin 1813
Mon cher père et ma chère mère, je vous écris ses deux mots pour me faire savoir de l’état de votre santé ; pour moi, je me porte bien pour le présent et je souhaite que la présente vous trouve en pareille santé.
Mon cher père, je ne sais pas si vous voulez pas me rendre réponse ou bien si vous n’aviez pas reçu de mes nouvelles. Mon cher père, il faut que vous me rendiez réponse de suite, voilà la deuxième lettre que je vous envoie, me manquez pas de me rendre réponse de suite parce que je serais très curieux de savoir de vos nouvelles et s’il y a quelque chose de nouveau dans le pays. Je serais très curieux de savoir si notre jument a bien réussi.
Mon cher père, je serais très curieux de savoir si le tirage est fait, si le dépôt est parti.
Mon cher père, je vous dirais que nous avons gagné en Russie, on à fait beaucoup de prisonniers et on dit que la paix est faite en Prusse, une paix générale. Mon cher père, je vous dirais que nous sommes bien nourris, nous avons la soupe le matin et le soir, nous avons une demi-livre de pain blanc par jour pour faire la soupe et une livre et demie de pain par jour. Je vous dirais que le vin vaut trente sous la bouteille et le cidre vaut dix sous et la bière vaut quatre sous.
Mon cher père, je vous dirais que nous sommes beaucoup de connaissance, je suis camarade avec Brousset de Chef-boutonne. Mon cher père, je vous demande si les biens ont bonne mine ; dans le pays où nous sommes, c’est très beau.
Mon cher père, je vous dirais que Chevalier est mort à l’hôpital.
Mon cher père, je vous dirais que nous n’avons point reçu un sou depuis que nous sommes arrivés et nous sommes arrivés le deux mai, nous avons été habillés le quatre et armés le huit. Je voudrais bien savoir où Joseph Tafforin est à présent, on m’avait dit qu’il avait pris la route.
Mon cher père, je vous dirais que j’ai fait bonne route, je me suis fatigué beaucoup dans ma route, nous avons passé en de bons pays et en de bien mauvais. Nous avons marché trois semaines, nous sommes à cent cinquante lieues de notre endroit.
Mon cher père et ma chère mère vous ferez bien mes compliments à mes oncles et à mes tantes et mes cousins et cousines, tous ceux qui s’informeront de moi.
Plus rien à vous marquer, je finis en vous embrassant de tout mon cœur et suis votre fils.
Je vous dirais aussi que Pierre Levèque se porte bien pour le présent.
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François Pailler
soldat dans le quarante sixième régiment de ligne
deuxième compagnie et troisième bataillon
en garnison a Arras département du Pas de Calais
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Adressé : a Monsieur François Pailler restant
Bouin canton de Chef-Boutonne
arrondissement de Melle
département des Deux-Sèvres
A […] 21 juillet 1813 Prusse
Mon cher père et ma chère mère, je dirais que j’ai bien reçu la lettre que vous m’avez envoyée et qui m’a fait un sensible plaisir, d’apprendre que vous êtes toujours en bonne santé, quand a moi, je me porte bien pour le présent.
Mon cher père et ma chère mère, je vous dirais que nous sommes dans la Prusse, nous avons passé le [...] nous avons tourné [...] pour apprendre à faire l’exercice, nous le faisons trois fois par jour, ce qui nous ennuis beaucoup.
Je vous dirais que Lèvèque est prisonnier, mon cher père et ma chère mère, […] Chevallier est mort à l’hôpital [...] son argent est perdu pour lui [...], mon cher père et ma chère mère, je vous dirais que j’ai trouvé Boursier dans ma route et qui s'en va à Hambourg et le neveu de (Lageurtarde) qui lui fait bien des compliments […], je vous dirais mon cher père que nous allons former l’armée de 18 cent mille hommes, nous doutons fort d’aller […], je vous dirais mon cher père et ma chère mère que Brousset et moi somme toujours camarade de lit et Ménard de Chef-Boutonne se porte bien pour le présent, j’ai […] de Lèvèque [...] cela est vrai [...] les nouvelles [...].
Mon cher père et ma chère mère, je voudrais que vous fussiez savoir comme les jeunes gens de [...] […] si les jeunes ont tirés, vous m’avez dit que le tirement [...] il […] dans notre endroit. Perrin de Loubillé se porte bien pour le présent. Mon cher père et ma chère mère, je vous dirais que nous avons une demi-livre de pain par jour et une demi-livre de viande par jour et rien d’autre chose, en route nous avons 5 sous par jour, nous faisons […] il [...] nous donner rien […]
Mon cher père et ma chère mère, ma sœur et mon frère, je fait mes compliments aux oncles et tantes, cousins et cousines, parents et amis et fait mes compliments a Louis Mouclier et sa femme aussi qu’a toute sa famille et à Joseph Guillot et toute sa famille, a monsieur André et sa femme et a toutes les maisons, tous mes cousins, parents et amis et tous ceux qui s’informeront de moi !
Mon cher père et ma chère mère, frère et sœur, je suis en vous embrassant de tout mon cœur votre fils pour la vie, soldat dans le 46e régiment d’infanterie de troupe [...] 2 [...] 3e bataillon.
Francois Paillier
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Adressé Monsieur F Paillier demeurant Bouin
canton de Chef-Boutonne
arrondissement de Melle
département des Deux-Sèvres
Du Château d’Ile d’Oléron le 2 septembre 1813
Mon cher père et ma chère mère, je vous écris ces deux mots pour m’informer de l’état de votre santé et celle de mes frères et sœurs. Je désire que la présente vous trouve en aussi bonne santé qu’elle me quitte.
Je vous dirais que je suis satisfait de voir partir une partie de mes camarades pour s’en retourner à Chef-Boutonne, mais cela fait peine qu’il y ait du retard à mon égard, je pense que cela ne tardera pas longtemps. Vous dire aussi que mon sort n’est pas malheureux dans le moment, car je travaille dans la compagnie, ce qui me donne un peu de consolation.
Rien d’autre à vous marquer pour le présent, sinon que vous ferez bien mes compliments à mes cousins et cousines et tous ceux qui s’informeront de moi.
Je vous demande des nouvelles du pays et à l’égard de la jeunesse, savoir si elle est partie, oui ou non ?
Cela faisant, pour obliger celui qui avec respect et soumission, vous embrasse de tout son cœur et est pour la vie votre fils Jean RICHARD.
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Mon adresse est au sieur Richard soldat de la 4ème compagnie des chasseurs
4ème bataillon de Rochefort au château
D’Ile d’Oléron.
Vous ferez bien mes compliments au citoyen Briant et son épouse que j’embrasse de tout mon cœur. Réponse de suite.
______
Adressé : au citoyen Jean RICHARD demeurant à Jouhé
Commune de Pioussay
Département des Deux-Sèvres
l’Ile D’oléron le 15 septembre 1813 Mon cher père et ma mère
Je vous écris pour vous faire savoir de mes nouvelles, je vous dirais que je me porte bien pour le présent et vous désire en aussi bonne santé que la mienne. Je vous dirais que nous sommes habillés, n’est nous ne savons point quand nous partirons, ont nous dit bien que nous serons [...] au bout de six mois, ont nous dîmes dans d’autres endroits que les gardes nationaux sont réformés. Il faudra me marquer […] car je suis beaucoup inquiet de ce qui se passe au pays, aussitôt la lettre reçue, il faudra me faire réponse de suite. Je vous dirais que nous ne touchons pas une forte paie, on ne nous donne q’un sol par jour, ont nous retient les autres pour les habits, nous avons un pain de 3 livres pour deux jours, deux livres de viande pour trois [..].
Il faudra faire mes respects a mes sœurs et frères, oncles et tantes, cousins et cousines, parents et aussi tous ceux qui s’informeront de moi. Je vous dirais, que je suis avec des voisins pas si loin, il y a le nommé Guyot [cha..] de Montalembert, deux autres de Sauzé, il y a le nommé Fraiguet et le nommé Naffrechoux de Vaussais.
Je vous dirais, que l’ile d’olérons est un beau pays, tout y est bon marché […] fait beaucoup pour les autres […] ne sont pas bon marché, le pain vaut 34 sols la livre, le vin vaut 46 sols. Nous n’avons pas beaucoup de temps à nous, ont nous fais faire [..] deux fois par jour, il n’y a que le samedi que nous ne la faisons pas pour passer la revue le dimanche pour sa […. Rien d’autre chose a vous marquez pour le présent, il faudra m’affranchir la lettre.
Je finis en vous embrassant et suis pour la vie,
Jean Richard
_______
Adressé : à Jean Richard demeurant
au village de Jouhé
commune de Pioussay
arrondissement de Melle
département des Deux-Sèvres
poste restante à Chef-Boutonne
dernière poste Orléans le 5 février 1814
Mon très cher père et mère, la présente est pour vous saluer et pour m’informer de l’état de votre santé, quand à moi, je me porte bien grâce à Dieu. Je vous dirais que nous sommes arrivés à Orléans le 1er février et nous ne savons pas combien de temps nous resterons. L’on dit que nous irons à Fontenelles au premier jour. Je vous prie de bien faire des compliments à mes frères et sœurs, sans oublier tous mes parents et amis. Vous ferez bien attention à tous mes papiers ainsi qu’à mon grain. Vous me marquerez si Brunet est bien rendu chez lui [...] votre fils pour la vie Joseph Robert, vous me ferez réponse de suite, voilà mon adresse a M Joseph Robert, Garde National Orléans ou à la garde de la 4ème compagnie de Garde National du département des Deux-Sèvres.
(En marge est écrit)
Vous direz à François Cruchodeau de lui écrire de suite à notre adresse.
(Sur le même courrier)
Orléans
Mon cher père et ma cher mère, je vous souhaite une aussi bonne santé que la mienne ainsi qu’à mon frère et à mes sœurs et ainsi qu’à mes parents, cousins et cousines et à mes voisins et à tous ceux qui s’en feront de moi. Mon cher père, je vous dirai que nous sommes arrivés à Orléans le premier février, mon cher, je vous dirais que Joseph Robert et moi nous sommes de la même compagnie, de la quatrième compagnie des Gardes nationaux, nous sommes curieux comme des jeunes gens de vingt ans, jusqu'à trente deux ans. Mon cher, je vous demande réponse de suite, mon cher père je vous demande de ne pas vous chagriner et faites moi savoir si la terre à la Veuve Perrain est faite.
Mon cher père, je vous demande réponse de suite, Pierre Fillon fils pour la vie.
(Une seule adresse pour les 2 lettres des 2 gardes nationaux)
A monsieur Jean Pierre Robert cultivateur
demeurant au bourg de Pioussay
canton de Chef-Boutonne
arrondissement de Melle
département des Deux-Sèvres
Aubervilliers la Vertu le 7 mars 1814 Monsieur,
Permettez que je mette la main à la plume pour vous supplier d’agréer mes assurances de respect. J’ai écris deux lettres, l’une à mon père et l’autre à mon épouse sans recevoir de réponse, ce qui me cause une grande inquiétude, j’espère que la présente ne subira pas le même sort que les précédentes et espère que vous jouissez tous d’une bonne santé et aussi bonne que la mienne et vu que j’en jouit d’une bonne.
Je n’aurais pourtant point de plus grande satisfaction que celle de recevoir des nouvelles de ma chère épouse, de mon père et de ma mère.
Je vous prie d’avoir la bonté de me faire passer la somme de trente francs, ce qui m’oblige de vous faire cette demande, c’est la longue route que nous avons fait et que les vivres sont chers et il [...] beaucoup.
Vous m’aviez promis une paire de culotte, je vous prie de me faire passer le montant avec la somme de trente francs et aussitôt la présente reçue, vu que j’ai fait des emprunts et qu’il faut que je les remette, en conséquence, je vous prie d’accéder à ma demande, c’est ce que j’espère de votre bonté.
Je vous serais obligé de me donner des nouvelles de mon père et savoir s’il a été demandé par la Garde Nationale, je serais charmé de savoir son sort et aussi de savoir le sort de mon cousin Bonnin.
J’espère cette bonté de vous en vous suppliant de me savoir avec un profond respect.
Signé Sarget Alexis ; fait par [...] fusilier à la cinquième
compagnie du bataillon des Deux-Sèvres
en garnison a Aubervilliers la Vertu
près de Paris département de la Seine
___________
je vous supplie d’affranchir le port de la somme et aussi d’avoir la bonté de bien faire mes assurances de respects à mon père et à ma mère, frères et sœurs, parents et amis et à tous ceux qui souffriront de moi.
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Jean Arnaudeau me prie de faire bien des amitiés a son frère et à son épouse, sa belle sœur et qu’il est la bonté d’écrire à mon père en le priant d’agréer mes assurances de respects et à ma mère et qu’il me fasse passer de l’argent, la somme de quarante francs.
Je vous prie de faire bien mes assurances de respects à Mlle Pellevoisin Robert et que son mari ce porte bien et ce par […] il manque quelques chose sur la [..] je demande de l’argent, marqué moi comment il faut que je fasse.
Vous ferez bien des assurances de respects à M Barbier et son épouse et sa famille, Mollier fait bien des compliments à sa mère, frères et sœurs. Le fils de M Boursier militaire fait bien des assurances de respects à son père et sa mère et ses frères. Sarget, Boursier et Mollier, nous sommes tous les trois ensemble et cela nous fait plaisir.
Je vous dirais que nous avons reçu le fagot d’habits et les pantalons. J’ai donné tous mes effets pour la France. je vous dirais que l’ennemi est venu aux avant-postes d’Orléans, mais grâce à dieu et au bataillon des Deux-Sèvres et des Bretons et de l’acharnement des Dragons, sans quoi la ville appartiendrait aux casques de Prusse […] voulons livrer les chefs ennemis, M le général a répondu qu’il ne voulait pas et qu’avec ses gardes nationaux, il soutiendrait la ville, nous avons bivouaqué, la […] place de la passerelle, après que l’ennemi a été repoussé [...] notre adresse, il a été ordonné que les bourgeois donnerais à manger et à boire, toutes les portes des maisons étaient fermées et les […] la plupart ont étés [...] a coup de culasse de fusil de faire enfoncer les portes de maisons pour avoir ce qui nous était ordonné par l’arrêté, il n’y a pas de ville ou le soldat était moins répandu que depuis Poitiers, jusqu'à Orléans, mais depuis Orléans et jusqu'à Paris, ne pouvons faire que de l’ouvrage [...] Habituel, […] je vous ferai un plus grand détail.
Je soussigné capitaine commandant la cinquième compagnie de fusillers et bataillons des deux-sèvres, certifie que le soldat Sarget Alexis existe au régiment et y fait son service.
Aux [...] ce sept mars 1814 a Aubervilliers
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A monsieur Chabot maire de Joué [Pioussay] demeurant à Chef-Boutonne
arrondissement de Melle département des Deux-Sèvres
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Aubervilliers la Vertu : vient du nom donné à la paroisse Notre-Dame-des-Vertus ;
Aubervilliers se situe dans la Seine-Saint-Denis. Nantes le 4 mars 1822Mon cher père,
Je m’empresse de vous écrire cette lettre pour m’informer de votre état de santé ainsi que de celle de ma femme, que je désire de tout mon cœur que la présente vous trouve de même. Je vous dirais que j’ai assez bien fait ma route, qu’elle n’a pas été sans avoir encore un peu de fatigue. Mon cher père et mère, je vous en prie de ne point vous chagriner et de dire à ma femme de ne point [...] et que je lui souhaite une bonne santé et je vous prie de lui dire que je me porte bien. Je vous prie mon cher père, si toutefois vous pouviez me trouver un remplaçant, de me le faire savoir le plutôt possible sans cela je me vois être obligé de rester jusqu'au 1er janvier prochain et pour être remplacé par quelqu’un de mes camarades qui partira à cette époque.
Quand à la garnison, je ne puis rien vous apprendre de nouveau sur nous, et nous ne sommes pas encore habillés.
Cher père et mère je finis ma lettre en vous embrassant et vous prie de dire à ma femme que je l’embrasse aussi de tout mon cœur, et suis pour la vie votre fils. Je vous prie de me faire réponse le plutôt possible.
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Voici mon adresse :
à monsieur Antoine Coin au 13e régiment
Fusiller à la 5ème compagnie du 3ème bataillon
En garnison à Nantes département de la Loire Inférieure
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Courrier adressé à Jean Coin l’aîné
demeurant à Villeneuve canton de Chef-Boutonne
commune de Pioussais
département des Deux-Sèvres
poste restante à Chef-Boutonne A [...] le 29 de mars 1822
Mon cher père et ma chère mère et mon frère, j’ai reçu votre lettre avec grand plaisir, mais je l’attendais aussi avec grande impatience, vous m’avez marqué qu’il fallait que je vous fisse réponse de suite, mais mon cher père, moi qui serai fâché de vous manquer; mais j’ai fais mettre la main à la plume de suite, comme vous savez mon cher père et comme vous n’avez dit sur votre lettre qu’il fallait que je vous marque si nous croyons avoir des changements, mais je vous assure que nous ne sommes point tranquilles car nous croyons que nous ne resterons pas longtemps à [...], notre général est parti en pleine nuit et nous ne savons pas où il est allé ; la troupe qui était à la Rochelle, est toute partie avec arme et bagage et où qu’il en [...] ,mais je vous assure que nous ne sommes pas tranquilles car il y a huit sous-officiers qui ont voulu nous trahir, mais ils n’ont pas réussi ; car on les a pris et mis en prison en attendant de jour en jour des juges de [...] pour les juger et on croit qu’ils seront punis ferme et peut être jusqu’au point d’être raccourcis.
Mon cher père et ma chère mère et frère et ma sœur, je finis ma lettre en vous embrassant du plus profond de mon cœur et suis votre cher fils pour la vie.
Signé Jean Billaudeau
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Votre adresse sera à la 9ème compagnie
3ème bataillon
13ème régiment d’infanterie de ligne
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Je vous prierai d’embrasser mon grand-père pour moi et aussi mon oncle Joseph et aussi l’oncle tailleur Jean et aussi ma tante Audouin et son fils et sa fille.
Mon cher père vous prierez de me marquer si vous voulez que j’achète une [...] ,je vous assure que nous aurons de la guerre et si vous voulez que je mette le prix, j’en aurais une avant de partir, et je vous prie de me marquer de suite si vous le voulez, réponse de suite.
Je vous avertis que mon cousin Gillard me quitte, il va dans les grenadiers et il vous fait bien des compliments.
Et j’ai oublié mon beau-frère dans ma lettre, mais cet égal, je l’embrasse de tout mon cœur et si je l’ai oublié c’est […]