Le monument aux morts

Commémorer, glorifier
La loi du 25 octobre 1919, relative à la commémoration et à la glorification des morts pour la France au cours de la « grande guerre » et qui prévoyait, outre la tenue d'un livre d'or portant les noms des morts pour la France et nés ou résidant dans la commune, a invité les communes, aidées dans ce cas par l'État à prendre toutes mesures de nature à «glorifier les héros morts pour la patrie ». Ultérieurement, les communes ont été vivement incitées à procéder à l'inscription des noms des morts pour la France des autres conflits sur leurs monuments aux morts.

En apparté...


Le monument au morts de Gentioux (Creuse) n'a pas été inauguré par le Préfet. Pour cause... "Devant le monument, a été ajouté une statue de bronze d'un enfant qui dresse un poing vengeur en direction de l'inscription “ Maudite soit la guerre ”. On le voit, les larmes aux yeux et la colère au coeur, brandissant le poing contre cette sale guerre qui lui a pris son père ou son frère (ou les deux). Il porte une blouse et des sabots. A la main il tient sa casquette. A l'évidence c’est un petit paysan... Ce monument extraordinaire fut construit le 29 janvier 1922, sur la proposition du maire (ancien combattant et gazé), Jules Coustaud, adoptée par le Conseil municipal et le Comité des Anciens Combattants. Cette inscription leur paraissait une évidence. Avec 63 tués, cette petite commune avait lourdement payé la facture de la guerre.
Boudé par les pouvoir publics, ce monument est devenu, depuis, un symbole et un lieu de visite pour tous les pacifistes.
Gentioux ? C'est à 65 km au sud de Guéret, tout près du lac de Vassivière et d'Aubusson (tapisseries)."


Subventions : l'art. 81 de la loi du 31 juillet 1920 fixe les conditions d'attribution de subventions aux communes désireuses d'ériger un monument aux morts. Au total 3421  communes postulaient le 6 avril 1921 pour 1 584 242 francs.



Projet d'élévation d'un monument aux morts à Pioussay
Le 21 juillet 1921, le maire de Pioussay demande au Préfet des Deux-Sèvres "l'autorisation d'élever sur la palce de l'église un monument commémoratif aux morts de la Grande Guerre et de traiter de gré à gré avec un entrepreneur de ces monuments". Signé Fillon.

Le 25 juillet 1921, le préfet répond (sous couvert du sous-préfet de Melle).
"J'ai l'honneur de vous faire connaître que cette érection constitue un hommage public qui ne peut être autorisé que par un décret. Pour me permettre de transmettre votre demande au ministre de l'intérieur en vue de ce décret d'autorisation, je vous serai obligé de bien vouloir cosntituer le dossier suivant : croquis du document, dévis de la dépense, plan de l'emplacement et de ses abords, vote des ressources nécessaires pour pourvoir la dépense."

Le 22 août 1921, M. Minot, agent voyer à Chef-Boutonne, demande au préfet l'autorisation de préparer le projet de monument qui lui a été demandé par le conseil municipal de Pioussay. Le montant de la dépense n'est pas indiqué, mais il il est probbalble qu'elle ne dépassera pas 3.000 francs.

Le 3 octobre 1921, le maire transmet au préfet "les plans et devis avec prière de vouloir bien faire le nécessaire pour nous les retourner aussitôt que possible..."

Le 25 octobre 1921, le préfet avise le maire de Pioussay sous couvert du sous-préfet de Melle que la commission technique, dans sa dernière réunion, a émis un avis favorable au projet de monument... Le préfet demande au maire une délibération du conseil municipal en triple exemplaire décidant l'érection et votant les ressources nécessaires pour couvrir la dépense prévue à 5.100 francs.

Le 10 novembre 1921, le maire est "prié de faire connaître sur quel crédit sera prise la somme de 5.100 francs votée par délibération du conseil municipal de Pioussay le 1er novembre".

Le 12 novembre, le maire répond que sur l'art 16 de l'année sera pris la somme de 4.000 francs que complète une souscription de 1667,25 francs.

Le 29 novembre 1921, le Président de la République décrète :

  • article 1er, est approuvée la délibération du 1er novembre 1921 par alquelle le conseil municipal de Pioussay a décidé à titre d'hommage public l'érection d'un monument à la mémoire des enfants de la comune morts pour la France;
  • article 2e, le ministre de l'intérieur est chargé de l'éxécution du présent décret.


Le 21 décembre 1921, le maire écrit au sous-préfet de Melle : "En vous adressant les pièces relatives au monument commoratif aux morts de Pioussay, nous avons omis la demande de subvention de l'état que nous vous adressons sous ce pli."

  • Nombre d'habitants de la commune ne 1911 : 637, nombre de morts nés en résidant dans la commune : 29. Crédit voté par le conseil municipal : 5.100 francs. D'où il résulte que nosu aurions droit à une subvention de l'état de 357 francs (barème n°1 ou 459 francs (barème n°2).


Le 20 février 1922, il est établi entre François Fillon, maire de Pioussais, et Delphin Thibaudeau entrepreneur à Moncoutant, que ce dernier "fournira à la commune de Pioussay un monument commémoratif en granit bleu de Moncoutant (79) pour la somme totale de 3.580 francs, le prix comprendra la fourniture et la mise en place." Approuvé par le consel municipal le 2 mars et par le préfet le 9 mars 1922.

Le 9 avril 1922, le conseil municipal délibère et décide de confier à François Joseph, mécanicien à Chef-Boutonne, la réalisation d'un grillage ou grille en barreaux de fer pour entourer le monument commémoratif. "Tout posé pour la somme de totale de 880 francs." Approuvé par le préfet le 5 mai 1922.
 




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