Une curiosité locale, la motte Tuffeau

Cette motte se situe sur al comune d'Ardilleux, au bord de la route départementale qui va de Chef-Boutonne à Loubillé. Tous les enfants du pays ont usé leurs fonds de culotte en se laissant glisser sur les pentes de ce mamelon. Elle a ait beaucoup couler d’encre, mais tous les historiens n’avaient pas raison.
 

Nous avons relevé cet extrait dans « Mémoires Lus à Sorbonne dans les Séances Extraordinaires du Comité Impérial. Page 73. Comité des travaux historiques et scientifiques – 1868 »
Après en avoir pris connaissance, vous serez les bienvenus sur ce site, n’oubliez pas votre appareil photo.
« La motte Tuffau, dont nous avons déjà signalé l'existence dans une notice sur des sépultures antiques et mérovingiennes, s'élève à mi-côte sur le penchant ouest d'une petite et étroite vallée, qui serpente au pied même de la colline, limitant de ce côté le bassin de la Boutonne; elle est accompagnée, dans le sens du sud au nord-ouest, d'une longue bande de terrain qui, comme le tertre lui-même, nous paraît être due, en grande partie du moins, à la main de l'homme, et destinée à offrir un lieu de refuge à une population. Nous croyons que cette annexe, qui est séparée de la butte par un large et profond fossé et qui se termine, au nord, d'une manière abrupte, a pu être appropriée à la défense du pays et remplir le rôle d'un oppidum. Du reste, ces questions, que nous ne pouvons indiquer en ce moment que d'une manière problématique,' nous en aurons la solution avant peu : car nous avons obtenu la permission d'y faire exécuter des fouilles.
Quant à la partie placée au sud, qui longe la route et affecte la forme d'un bastion, nous pensons qu'elle ne date que du moyen âge, époque à laquelle le tertre devint, en effet, comme le dit Dupin, l'assise d'une tour féodale qui avait titre de châtellenie.
Tout autour de la motte Tuffau et de ce que nous appellerons son annexe, sont des prairies au milieu desquelles sourdaient plusieurs fontaines, maintenant presque toutes bouchées, qui formaient autrefois comme une défense naturelle et dont le trop-plein allait, comme on le voit encore aujourd'hui pendant l'hiver, rejoindre le cours de la Boutonne, au bassin de laquelle elles appartiennent.
A 300 mètres environ au sud-est commence une autre vallée, au sol également marécageux, au milieu de laquelle prend naissance le ruisseau de l'Osme, l'un des affluents de la Charente.
La motte Tuffau est, on le voit, placée an point de partage de ces deux bassins, à l'endroit où le passage devait être le plus facile par suite de l'écoulement des eaux ', où, les obstacles naturels cessant, il fallait que l'homme en créât pour le défendre.
Ce qui confirme pour nous l'origine gauloise de cette butte et de son prolongement, c'est l'existence, à quelques centaines de mètres de là, dans le champ des Chirons et dans la plaine qui le sépare de Chef-Boutonne, d'un cimetière de la même époque, dont nous avons longuement parlé dans notre notice. précitée. L'un était, ce nous semble, le corollaire de l'autre ; ils se confirment réciproquement. »
 

La motte Tuffeau est une « motte castrale »
Mais cette origine antique s’est avérée fausse après les fouilles méticuleuses et savantes de l’archéologue Raymond Proust de Chef-Boutonne.
Selon le site du conseil général des Deux-Sèvres et Jean-Claude Pommier qui a fourni les sources : « Cette butte de terre artificielle est appelée « motte castrale » ou « tertre castral ». C’est un promontoire qui, à l’époque féodale, était habilité à recevoir une construction à vocation militaire. Ces mottes castrales sont les vestiges des premiers châteaux forts construits entièrement en bois que l’on édifiera par la suite en pierre ou en brique. La Motte-Tuffeau est une de ces places fortes aménagées par les hommes du Moyen-âge entre le huitième et le dixième siècle.
Ces mottes étaient construites en certains endroits stratégiques, pour protéger un territoire, un fief seigneurial. La terre était apportée et entassée jusqu’à faire un promontoire d’une vingtaine de mètres de hauteur, aplati à son sommet. Sur ce sommet, était généralement érigée une tour fortifiée. En guise de remparts, on construisait des palissades de bois qui servaient à arrêter d’éventuels assaillants. Le plus souvent, aux pourtours des bases, étaient creusées des douves sèches où ennoyées par-dessus lesquelles on jetait des ponts-levis.
La Motte-Tuffeau se présente sous la forme de deux buttes de terre accolées l’une à l’autre, la principale étant d’une hauteur double de la seconde. Cette seconde proéminence était également équipée de fortifications qui protégeaient des paysans chargés de nourrir la garnison occupant la fortification principale. Si la Motte-Tuffeau est historiquement une motte castrale, en revanche, elle a inspiré bon nombre de légendes… 
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