L'église Saint-Martin de Pioussay

"Edifice de premier plan dans le patrimoine religieux poitevin."

Pioussay est nommée pour la première fois dans le cartulaire de l'abbaye de Saint-Maixent (79) en 1108 sous le nom de Poziciacus (latin du Moyen Age).
 
L'église et l'ancien presbytère : une porte donnait directement de l'un dans l'autre.
 
Eglise romane et gothique, Saint-Martin de Pioussay se situe dans le diocèse de Poitiers.
Elle relevait d'une abbaye, en l'espèce celle des chanoines réguliers de Saint-Augustin de Saint-Séverin, à l'ancien diocèse de Poitiers (près d'Aulnay-de-Saintonge) aujourd'hui en Charente-Maritime.



Description de l'édifice inscrit ISMH en 1990
"L'église de Pioussay est composée d'une nef romane complétée par un choeur et une chapelle gothiques.
La façade ouest porte deux cloches et se termine par un pignon surmonté d'une croix. C'est donc un clocher-mur (clocher-peigne) vertical et plat, placé en haut de cet édifice pour recevoir les cloches.
Elle est flanquée à gauche par la tourelle de l'escalier qui donne accès aux cloches et à droite par l'imposant premier contrefort de la nef. Le portail, en arc brisé à trois voussures, apparaît décentré vers la gauche. Chapiteaux et frises sont décorés de feuilles de chêne ou de marronnier.
Le long du mur nord de la nef court un bandeau à la hauteur de deux petites baies et quatre contreforts renforcent ce mur.

Adossés au mur sud, trois contreforts épaulent la nef afin d'empêcher qu'ils ne s'écartent encore du haut.

On peut pénétrer dans la nef par une porte ouverte dans ce mur sud, percé de deux petites baies, mais on remarquera surtout les lauzes de la couverture (et le lignolet), heureusement conservées. Dans le choeur, les travaux de restauration ont mis au jour de magnifiques peintures murales du XVème siècle représentant la Passion et la Résurrection du Christ."
Source : site Nuits Romanes en Poitou-Charentes.

"Une nef romane, un chœur et une chapelle gothiques. Cette agréable petite église, comme il en existe beaucoup dans la région, présentait assez de qualités pour une inscription à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques en 1991.
Des travaux de restauration dégagent en 1999 un vaste ensemble de peintures murales datées de la fin du Moyen Âge, faisant désormais de l'église un édifice de premier plan dans le patrimoine religieux poitevin.
"


Le 16 février 1673, la mission de messieurs de la congrégation de la mission Richelieu se tenant actuellement en l'église paroissiale de Saint Martin de Pioussay, au diocèse de Poitiers et devant M. Charles Petit. prêtre de la dite congrégation...


 


A gauche, tour d'escalier, accès aux cloches à partir de l'intérieur de l'église.

On y avait béni, en 1729, une cloche ayant pour parrain «Messire Honoré Hyacinthe Desmier, seigneur de la Rogneuse et vertueuse demoiselle Charlotte de Beauchamp».
Le 9 avril 1729, a été par moi soussigné et en vertu de la permission de Monseigneur l'évèque de Poitiers, baptisée la cloche de Saint Martin de Pioussay, parrain Honoré Hyacinthe Desmier, seigneur de la Rogneuse, marraine damoiselle Charlotte de Beauchamp de Villeneuve.

La seconde cloche a été bénie en 1842 par M. Alexandre Lebrun, curé de Pioussay, Pierre Veau, notaire et maire, a été parrain, la marraine a été Mademoiselle Marie Magdeleine Talloneau, fille de M. Talloneau, trésorier de la fabrique. Forgeot fondeur.

La commande des cloches est électrique depuis 1995 "et trois fois par jour l'angélus rythme la vie du village comme autrefois".


En 1736, Jacques de Londeix, seigneur de Jouhé, paya quatre vingts livres pour les réparations effectuées à l'église de Pioussay.
Le 14 octobre 1736, le nommé Quintard, charpentier, et Laurent Mautrin, ont fini d'établir le choeur de cette église où ils ont remis trois traits que j'ai fourni et qui proviennent de la garenne du prieuré, Madame de Veyrac (Londeix) a eu la bonté de payer les ouvriers, savoir soixante livres aux charpentiers qui y ont travaillés soixante dix jours et vingt livres aux maçons. Il a fallu un millier de tuiles, 400 lattes, 800 clous et quelques chevrons, filaires et sablières. Le tout étant ruiné et menaçant la voûte si l'on eut promptement remédié. Le tout a été fait sans savoir qui était tenu à cette réparation, et sans constater qui est le seigneur fondateur de cette église de Pioussay, et ce qui par conséquent ne peut préjudicier aux droits d'aucun, en quoi j'ai signé.  P. Augron prieur.


En 1909, le conseil municipal de Pioussay doit faire réparer le clocher : remplacement des deux jougs des cloches et réparations à effectuer tant à deux piliers de soutènement de l'église qu'au clocher, blanchissage de l'intérieur de l'église. Coût estimé : 653,42 francs. Adjudication le 27 février 1910 à Edmond Suraud, entrepreneur de maçonnerie à Chef-Boutonne.
De mauvaises surprises en cours de travaux feront s'élever la facture à 855,37 francs. (lettre septembre 1910)


Sortie de messe entre les deux guerres, croix déposée, sa table repose inclinée à droite.



Curieux : pas de coq sur le clocher de l'église de Pioussay ?
L'oiseau-girouette de nos clochers mérite une place à part, tant il est répandu dans le monde chrétien. Mais son origine prête à discussion. Nombreux sont ceux qui expliquent sa présence sur les clochers par l'épisode du reniement de saint Pierre.
Rappelons que lors des divers épisodes de la passion du Christ, le chef des apôtres fut interrogé trois fois sur ses liens avec l'accusé et que, chaque fois, il nia le contraire, ceci avant que le coq ne chantât, confirmant la prédiction de Jésus.
Horrifié et repentant Pierre se ressaisira rapidement, mais il sera poursuivi par cette histoire du coq, au point, dit l'anecdote, qu'il expédia, d'un vigoureux coup de pied, l'animal se ficher en haut d'un clocher !
Une autre légende suggère que le saint-Pierre pleurait à chaque fois qu'il entendait chanter un coq, et, que pour rappeler son repentir, il avait souhaité qu'il figurât en haut des clochers.
Face à ces légendes un peu farfelues, une explication plus plausible est que les premiers chrétiens se réunissaient pour une prière matinale au chant du coq, jusqu'à l'apparition des cloches, vers le Ve siècle.
Désormais, en signe de gratitude, on le mit sur les clochers, où il fait aussi office de girouette, inspirant par là même de nombreux artistes.
 

Ce coq "de toute beauté" orientera les visiteurs du bourg.



Cette plaque qui rappelle que 31 enfants de Pioussay ont versé leur sang pour nous, avait été apposée dans l'église Saint-Martin de Pioussay à la fin de la guerre 14-18.

Nous sommes désolés qu'elle ait été retirée de l'église - au nom de quoi ? -, c'est un
abus d'autorité  (la municipalité n'est aucunement responsable) qui efface le devoir de mémoire.

Prions pour que la sagesse fasse qu'elle soit apposée de nouveau dans ce lieu, pas forcément au même endroit !

Ces plaques ont été conservées dans la plupart des églises, mêmes les plus belles, mêmes dans celles classées Monument historique. Pourquoi pas à Pioussay ?

 

 
 

Portail ouest Porte sud Porte presbytère
ll faut admirer les loquets en ferronnerie - celui du portail en façade, celui de la petite porte sud, delui de la porte du mur du presbytère à l'ouest - oeuvres d'Armand Sicaud en 1860. Ce ferronnier est enterré dans le cimetière, sa pierre tombale porte sculptée en relief une tenaille et un marteau.


Choeur et chapelle gothiques : un contrefort renforce la jonction.


Architecture intérieure de l'édifice
 

Saint Martin en 1960 était blanchie à la chaux.
 
D'octobre 1998 à mars 1999, lors des travaux de restauration de l'église, il fut dégagé "un vaste ensemble de peintures murales datées de la fin du Moyen Âge. Du coup, l'église Saint-Martin de Pioussay est devenue "un édifice de premier plan dans le patrimoine religieux poitevin".

Cette restauration concernait les maçonneries intérieurs et les façades extérieures, le drainage de l'ensemble des façades extérieures. L'architecte était Jean-Louis Hannebert de Niort, le maçon était l'entreprise Soporen de Fontaine-le-Comte (86).
Coût de l'opération : 1.148.196 Francs dont 262.000 F pour la commune.
 

Découverte d'un vaste ensemble de peintures murales...

Du coup, l'église Saint-Martin de Pioussay est devenue "un édifice de premier plan dans le patrimoine religieux poitevin".


La nef romane.



Deux lustres identiques.
 


Droit de banc : chacun à sa place !

Un banc consistait en une cage de bois de 2 m sur 2 m qui isolait les possesseurs du reste des habitants et signifait leur rang. Il les protégeait du courant d’air ; chauffé parfois, il s’enflammait et déclenchait un violent incendie dans l’église.

"L’édit de François 1er à Villiers-Cotterets en l’année 1560 qui fait loi dans le Royaume à cet égard dit aux art. 13 et 14 que pour avoir dans une église ou chapelle quelque droit, les propriétaires sont obligés de prouver qu’ils sont fondateurs, ou patrons de ladite église ou chapelle par lettres ou titres de fondation sentences et jugements donnés avec connaissance de cause et partie légitime… Tous les arrêts et la jurisprudence ont ainsi jugé que le droit de banc dans le chœur de l’église paroissiale appartient au seigneur haut justicier seul, exclusivement à tous autres, et qu’il n’y a que lui ou le patron d’intenter complainte pour le droit de banc…" (Dans le choeur de l'église seulement... dans la nef le droit de banc s'acquière auprès de la fabrique.)
 

Tombe d'un charpentier, anonyme, avec ses outils (équerre et herminette).

On voit dans l'église de nombreuses plates-tombes — certaines sont armoriées — des d'Alloue (voir plus haut au paragraphe sur la chapelle), de Jean Ayrault (XVIIIe siècle), de Jean et Pierre Billault, de Pierre Billaudeau (XVIIIe siècle).

"Le sol de l'église est pavé de grosses dalles de pierre de dimensions très variables et sur plusieurs d'entre elles figurent des croix de différentes formes et d'autres objets, il y a également des plates tombes dont certaines sont armoriées. Parmi ces dalles funéraires celle de Pierre, fils de Me Marc Billaudeau, notaire et harpenteur, décédé 1e 23 septembre 1683 (une famille de canadiens qui porte ce patronyme vient se réunir régulièrement à Pioussay), celle d'un charpentier, anonyme, avec ses outils (équerre et herminette), celle de Maitre Jean Ayrault, seigneur de Chambriant, notaire fermier de Jouhé, La Jarge, 55 ans, décédé le 13 mars 1724, celle de Messire Pierre Ayrault, prêtre vicaire de Pioussay âgé de 25 ans décédé le 26 juin 1744 et celle près de la petite porte « ce 16 février 1738 a été enterré Barthélemy Decault, notaire royal âgé de 68 ans." (Source : Pierre Decaud 1995)

Lien vers La Billaudière, bulletin de liaison des Billodeau du Canada

Un chemin de croix a été érigé en 1930 par M. le curé doyen de Villefagnan.
 


Milieu du XXe siècle... A gauche, le corbillard aurait pu être abrité dans cette grange sise face au portail de l'église (à gauche sur ce cliché) comme il le fut un temps vers 1970..




Le trou dans cette pierre de taille fut autrefois l'embase du poteau de la croix devant l'église.



Le presbytère au moment de sa vente à la fin du XXe siècle.

En 1829, l'état de l'église laissait à désirer. L'évêque de Poitiers fut obligé de le faire remarquer par cette présente au maire de Pioussais.

"Poitiers 28 septembre 1829

Monsieur le maire

Dans le compte que m'a rendu M. le curé de Pioussais, de l'état de l'église ; je remarque qu'il y manque encore beaucoup de choses essentielles, je n'en suis pas étonné, quand je réfléchi que cette paroisse a été longtemps vacante, et me rassure sur l'avenir parce que j'espère pour vous que vous fissiez ce qui dépendra de vous pour mettre votre église dans l'état convenable en y faisant faire les réparations reconnues nécessaires, et en avisant aux moyens de procurer ce que demande la décence du culte divin en vases sacrés, linge, ornements et livres d'église.
Votre influence sur vos administrés en obtiendra j'en suis persuadé, des sacrifices. Si pour le moment une imposition extraordinaire éprouverait des difficultés, je pense qu'une quête en denrées faite par vous et M. le curé, produirait de quoi fournir [....]. J'en ai donné le conseil à M. le curé.
Si vous n'y voyer pas d'inconvénient, vous vous préterer volontiers j'en suis sur à cette bonne œuvre.
Recevez monsieur le maire, l'assurance de la parfaite [...] de votre dévoué serviteur.
M. l'évêque de Poitiers"


Vers 1900...
 



Un jeu exceptionnel pour toute la famille

http://www.aventure-romane.fr/pioussay.swf

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Soufflé n'est pas jouer, on ne triche pas
!

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