La poste

Avec le XIXe siècle commence l'ère des réformes. À partir de 1830, les campagnes jusque-là négligées, reçoivent la visite du facteur. C'est en 1849 qu'est émis le premier timbre-poste à l'effigie de Cérès, déesse des moissons, à laquelle succédera le profil de Napoléon III en 1852. Désormais, le prix de la lettre varie en fonction du poids et non plus de la distance. Le nombre des lettres expédiées double de 1848 à 1859.

Brève histoire de la poste

Les routes de poste

Bureaux de poste
Ils étaient initialement peu nombreux, en 1802 Pioussay disposait d'un bureau de poste à Chef-Boutonne, Villefagnan disposait d'un bureau de poste à Ruffec.

Le dictionnaire géographique de la poste indiquait en 1802 :
Il est bon d'affranchir les lettres pour toutes les personnes chargées de fonctions publiques, tels que les Préfets, sous-Préfets, Juges-de-Paix, Maires, etc., parce que la plus grande partie de ces lettres sont dans le cas d'être refusées, lorsque le port n'en est pas payé.
Sur les lettres adressées aux Militaires, il faut mettre absolument le numéro de la Demi-Brigade pour l'Infanterie, celui des Régimens de Cavalerie, de Dragons, Hussards et Chasseurs à cheval, et enfin, autant qu'il sera possible, les numéros du bataillon ou de l'escadron, et celui de la Compagnie. Il est essentiel d'affranchir les lettres pour les Conseils d'Administration.

Poste aux lettres (des progrès à partir de la loi de 1827)
L'administration générale des postes peut traduire devant les tribunaux, sans autorisation du conseil d'Etat, les agents qui lui sont subordonnés. (Arrêté du gouvernement du 9 pluviôse an x (29 janvier 1802).
La taxe des lettres est réglée d'après la distance en ligne droite existant entre le lieu du départ et celui de la destination. (Loi du 15-17 mars 1827, art. 1er.)
Nota. Cette loi établit les tarifs de la poste aux lettres rendus exécutoires par l'ordonnance du roi du 30 novembre 1827, 1er janvier 1828, et modifiés légèrement par la loi du 3-10 juin 1829, art. 4.
Le port des lettres est payé comptant. Tout particulier est libre de refuser chaque lettre ou paquet au moment où il lui est présenté et avant de l'avoir décacheté. (Loi du 28 août 1791, art. 14. Ordonnance royale du 6 août 1807, art. 15.)
L'administration des postes fait transporter, distribuer à domicile, et recueillir tous les jours dans les communes où il n'existe pas d'établissements de poste, les correspondances administratives et particulières, ainsi que les journaux, ouvrages périodiques et autres imprimés dont le transport est attribué à l'administration des postes. Néanmoins, ce service ne doit être établi que successivement et en raison des besoins des localités, constatés par les délibérations des conseils municipaux et les avis des préfets et sous-préfets. (Loi de finances du 21 avril 1832, art. 47.)

"On sait qu'en 1827 un commencement de réforme s'effectua par la loi qui fut votée à cette époque: le décime rural permit l'extension du transport des lettres jusqu'aux dernières communes du royaume. Ce n'était qu'un pas timide, mais enfin c'était un progrès. On ne s'explique même pas comment Napoléon, à qui rien ne coùtait pour établir des communications de routes sur toute l'étendue du vaste empire français, ne songea pas à étendre le bienfait du transport des lettres, dans ces communes reculées, d'où il tirait tant de milliers de soldats. Le grand guerrier pensait sans doute que ses fameux bulletins de la grande armée, adressés si exactement aux maires de villages, étaient suffisants pour consoler ces innombrables Rachels qui pleuraient sans consolation et sans fin sur le sort de leurs pauvres fils enlevés par la conscription. La restauration parut plus attentive à ces besoius et se montra plus bienfaisante. La loi de 1827 fut accueillie comme un véritable bienfait."


La poste n'était pas pressée (En Charente et ailleurs)
En France, deux cent cinq communes rurales étaient, au 31 décembre 1843, desservies tous les jours ; 12 autres communes ont obtenu le même avantage dans le courant de l'année dernière. Je sais que l'on voudrait voir le service quotidien étendu à toutes les communes du royaume : il est même probable que vous formerez un voeu à cet égard ; enfin des 8 bureaux de distribution que j'ai cités ci-dessus, 4 viennent d'être tout récemment élevés au rang de direction.

Indépendamment de la malle-poste, qui traverse le département de la Charente sur la ligne de Paris à Bordeaux, le transport de nos dépêches est confié à 21 entreprises. M. l'Inspecteur est en instance pour obtenir trois nouveaux services de Ruffec à Confolens, de Chàteauneuf à Hiersac, pour mettre la première de ces communes en relations plus promptes avec Jarnac et Cognac, enfin de Mansle à Aigre. Je ne doute pas que vous n'appuyiez ces demandes, car elles répondent à des besoins vivement sentis.


Vers 1830 on décida de créer des lignes de poste et de voitures transversales (d'où ces fameux realis de poste comme à La Rogneuse, Theil-Rabier, Embourie, etc.. Une de ces lignes partait de Niort, vers Ruffec et Limoges. Mais les voituriers passaient un peu où ils voulaitent, et celui qui se rendait à Limoges préférait passer par Ruffec et Confolens que par Civray et Charroux.
A la même époque, Niort et La Rochelle demandaient une ligne de poste vers Poitiers.

 


Poste royale, poste locale
1862, le train qui s'annonçait dans nos campagnes allait mettre fin aux postes hippomobiles.
Rapport au conseil général
La position des maîtres de poste est toujours la même ; ceux qui n'ont pas de services d'entreprise de dépêches ou de messageries occupent leurs chevaux à l'agriculture et à d'autres travaux.



Au début du XIXe siècle, sous le Premier Empire, il existe près de 1 400 maîtres de poste; 16.000 chevaux sont répartis dans les différents relais.
En 1827 -sous Charles X- les 2 services publics : "la Poste aux lettres" et "la Poste aux chevaux" sont officiellement associés.
Les relais de poste se transforment petit à petit en écuries, pour permettre la poursuite de l'acheminement du courrier avec des chevaux frais, en auberges pour la restauration du personnel des Postes et des voyageurs, et en gîtes pour leur hébergement.

Nous tenons à préciser que nous n'avons rien trouvé en ce qui concerne de petits relais de poste aux chevaux comme on nous indique parfois (sans source autre que la tradition orale) à La Rogneuse, ou Theil-Rabier, ou Embourie...

Concurrencés par le chemin de fer – dont le réseau s'étend rapidement sous le Second Empire et dont la vitesse surpasse celle de la malle-poste – les "relais de poste" voient leur fréquentation baisser inexorablement. Ils ferment officiellement en France en 1873.

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1865
Le Conseil général émet le voeu que les voitures faisant le service des dépêches soient munies d'une boite destinée à recevoir les lettres et paqnets sur leur parcours.

Le temps des progrès techniques (1830-1890)
L’utilisation de la vapeur, comme force motrice, va profondément modifier l’organisation de l’acheminement des dépêches et en augmenter la vitesse. Les trains font progressivement disparaître les malles-poste. En 1844, les postes françaises mettent en circulation leur premier bureau ambulant sur la ligne Paris-Rouen. Dans un espace long d'à peine cinq mètres, les agents dénommés « ambulants », sont chargés de recevoir les dépêches en dernière limite d'heure, de trier les lettres durant le trajet, d'échanger les correspondances aux stations de chemin de fer.

1866
La transmission des correspondances de la ligne de Bordeaux par l'arrondissement de Melle laissait à désirer. L'administration des postes vient d'y remédier par l'établissement d'une voiture circulant chaque jour entre Melle et Chef-Boutonne.
La position des relais n'est point changée : les maîtres de poste ne peuvent les maintenir qu'en employant leurs chevaux à l'agriculture, au transport des dépêches et au service des messageries.
Voeu du conseil général pour que les voitures faisant le service des dépêches soient munies d'une boîte destinée à recevoir les lettres et paquets sur leur parcours. Egalement voeu pour que toutes les fois que l'on créera dans le même canton, un ou plusieurs bureaux de recettes (anciennement directions), les lettres soient taxées, dans toute l'étendue du canton, à raison de 10 centimes, comme pour la correspondance entre les bureaux de recettes et les bureaux
de distributions.

31 août 1867
Le voeu exprimé par le Conseil géneral a été entendu. Des boîtes mobiles ont été adaptées aux voitures des entreprises postales circulant entre Niort et Saint-Jean-d'Angély, Niort et Napoléon-Vendée, Thouars et Airvault, Thouars et les Aubiers, Niort et Moncoutant, Saint-Maixent et Champdeniers.
Le Conseil général remercie M. le directeur général des postes d'avoir bien voulu accueillir favorablement la demande. Il le prie de donner une plus grande extension à une mesure dont l'utilité est incontestable.

1869
Une boîte supplémentaire urbaine a été établie à Chef-Boutonne.

Relais de poste
Améliorations introduites dans le service.
Saint-Qeorges-de-Noisné et Sainte-Gemme sont levées deux fois par jour au lieu d'une ; enfin une boite mobile a été adaptée à la voiture qui circule entre Saumur et Bressuire.



Loubillé veut son bureau de poste selon le préfet
Le 6 novembre 1881 :
certes, le conseil municipal de Pioussay est convaincu de l'intéret de cette formule pour les communes du canton, mais il n'admet pas que la commune soit distraite de son rattachement au chef-lieu Chef-boutonne qui est en communication directe.

Rattachement au bureau de poste de Paizay-Naudouin
Le 4 janvier 1885, 
le conseil municipal ne veut pas que Pioussay qui est racctaché pour le service postal à Chef-Boutonne, soit rattachée à celui de Paizay-Naudouin.

Session de 1899 au conseil général
Postes et télégraphes, rapport du directeur

Monsieur le Préfet,
J'ai l'honneur de vous adresser, en vue de la prochaine session du Conseil général, le rapport que vous avez bien voulu me demander sur la situation des services des Postes, des Télégraphes, des Téléphones et de la Caisse nationale d'épargne dans le département. Je joins à ce travail les tableaux indiquant les produits réalisés et les fluctuations des opérations.

Création de bureaux de plein exercice
La conversion de l'établissement de facteur-receveur de Brion sur Thouet en recette de plein exercice, décidée l'année dernière, a été réalisée à partir du 1er août 1898.
Le service de la distribution des correspondances n'a subi aucune modification par suite de cette mesure. Les communes dont la liste figure ci-dessous sont encore en instance pour obtenir une recette des postes ; mais il n'est pas possible de prévoir quand elles pourront recevoir satisfaction : Amailloux, Ardin, Béceleuf, Bouillé-Loretz, La Chapelle-Thireuil, Chiche, Exouclun, Fomperron, La Forêt-sur-Sèvre, Gourgé, Limalonges, Loubillé, Marigny, Massais, Paizay-le-Chapt, Saint-Clémentin, Surin, Le Vanneau, Villiers-en-Plaine.

Etablissements de facteur-receveur
L'administration qui limitait autrefois aux communes situées à proximité d'une gare de chemin de fer l'avantage de pouvoir obtenir un établissement de facteur-receveur aux frais de l'Etat a décidé de supprimer cette disposition restrictive. Désormais, toute commune importante éloignée des voies ferrées peut être admise à concourir pour être dotée d'un établissement de ce genre sans avoir à prendre à sa charge les frais de transport de dépêches.
Les demandes de l'espèce sont classées d'après leur rang d'importance et les créations sont prononcées dans la limite des crédits mis à la disposition de l'administration.

En 1898, quatre communes du département ont pu être pourvues d'un établissement de facteur-receveur. Ce sont les communes de Limalonges, service inauguré le 1er septembre 1898... L'importante commune de Limalonges, devenue le siège d'un établissement de facteur-receveur, est desservie dans des conditions très favorables.
Une deuxième distribution y est effectuée le soir. La commune de Montalembert, rattachée au nouveau bureau, reçoit ses correspondances dès le matin alors que, précédemment, le facteur n'y pouvait passer avant 2 ou 3 heures du soir.

Facteur en uniforme fin XIXe.

Sauzé-Vaussais
Par suite d'un établissement de facteur-receveur à Limalonges, commune précédemment desservie par Sauzé-Vaussais, il a été procédé à un remaniement partiel du service des facteurs. Un emploi de facteur local a été créé, ce qui a permis de multiplier les distributions à Sauzé-Vaussais. Mais la plupart des tournées rurales de ce bureau restent toujours très chargées et il serait désirable qu'une nouvelle création d'emploi vint permettre d'en effectuer le remaniement. Tel sera l'objet d'une proposition dont je compte saisir l'administration.
Une boite aux lettres placée au village de Pannessac (1er mars 1899), commune de Limalonges.



Une boite aux lettres supplémentaire à La Place
Le 4 juin 1907, considérant qu'une boite aux lettres rendrait service à ce village important, suivant la demande des vilalgeois, le conseil municipal décide d'inscrire au budget additionnel pour 1907 la somme de quarante (40) francs pour l'acquisition de la boite de l'espèce et sa pose. La commune se chargera de l'entretien et du remplacement de la boite.

 


Une boite à lettres à Lugée
Le 14 février 1911, demande d'une boite à lettres à Lugée. Le dit village situé à plus d'un kilomètre et demi de Pioussay compte plus de cent habitants dont un négociant en vins, alcools et engrais chimiques, un négociant en nouveautés, et une dizaine de familles étrangères à la localité (métayers à moitié fruits)... Une boite à lettres à Lugée éviterait déplacements et pertes de temps préjudiciables.




Au temps des bicyclettes
Avant de distribuer le courrier au volant d'une automobile, les facteurs (préposés au service postal) ont utilisé des cyclomoteurs et des bicyclettes.
 


Lucienne Magnan, dernière factrice "à bicyclette" en 1958 à Pioussay.

Les bureaux de poste : précision.


Et poste automobile rurale

L’autobus postal
L'administration des postes a instauré à partir de 1926 la poste automobile rurale (PAR). Un service original pour transporter les lettres, les paquets, les voyageurs, et les commissions de la population. Ainsi, en vue de lutter contre l'isolement rural et pour atténuer l'isolement des habitants des campagnes, on a desservi par la route les communes sans bureau de poste et permis aux habitants des communes concernées une liaison de transport voyageurs et messagerie. Théoriquement, pour l'administration, il s'agissait d'« améliorer le service postal dans les communes dépourvues à la fois de bureau de poste et de moyen régulier de transport. Le conducteur d'un véhicule automobile est chargé d'effectuer, deux fois par jour, une fois dans chaque sens, la tournée des villages isolés, pour délivrer et ramasser le courrier et les colis postaux, et transporter voyageurs et messagerie, ainsi que les diverses commissions à la demande les villageois. Dans chacun des villages-étape du circuit, un correspondant postal est installé, en général un commerçant, chargé des opérations de poste (courrier, recommandés, mandats) ou de messagerie. »



Un service public qui rendrait des services à nouveau aujourd'hui...

La poste automobile rurale des Deux-Sèvres desservait le canton de Chef-Boutonne sur un circuit établi en 1926 et poursuivi en 1931 : Chef-Boutonne, La Bataille, Aubigné, Loubigné, Loubillé, Hanc, Pioussay, La Place, le village du Breuil-Coiffault, Ardilleux et Chef-Boutonne. Le 15 février 1933 se sont ajoutées des étapes à Villemain, Gournay et Loizé.
En 1954, sont supprimées Gournay et Villemain qui avaient bénéficié d’une agence postale, et Loubillé.
Les cars Brivin assuraient le service de la poste automobile rurale sur l’ensemble des Deux-Sèvres en 1930.



Exemple de Renault de l'époque...
 
Une Renault équipée d’une boîte aux lettres achemine à Niort, chaque jour, le courrier du secteur de Chef-Boutonne. Lorsque les communes étaient pourvues d’une agence postale, ce service disparaissait peu à peu à partir de 1960.
On peut retrouver sur de vieilles enveloppes le timbre de telle ou telle commune et celui de la PAR.


La route de poste de Paris en Espagne par Sauzé, Bannières de Montjean, Villefagnan...

La poste hippomobile



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